Et si Démocratie rimait avec gestion budgétaire collective

...comment mieux intégrer la participation citoyenne au processus décisionnel



Au Québec, comme d’ailleurs partout dans le reste du Canada et en Occident, le taux de participation au suffrage universel s’éffrite d’élection en élection. En effet, lors des dernières élections au provincial et au fédéral, le taux de participation ne dépassait guère les 60%. Il est vrai qu’il y eut entre 2006 et 2008 quatre élections dont deux au provincial, chacunes d’elles ne changeant que très peu de choses sur l’échiquier politique canadien sauf la première, lors de l’accession de Stephen Harper aux plus hautes fonctions du pays.

La chose devenant redondante pour l’électeur, il n’en demeure pas moins que seulement 3,246,333 personnes s’étaient rendus aux urnes en 2007 lors de la réélection de Jean Charest, un niveau avoisinant les chiffres de 1976 lors de l’élection du Parti Québécois. Le taux de participation dépassait toutefois les 85%. On pourrait donc dire que l’équivalent d’une génération entière, voire presque deux s’est tu lors du dernier suffrage! Le sofisme fait rire, mais sa vérité est troublante.

Quel est donc le problème de notre démocratie?

Une démocratie doit être stimulante pour le citoyen pour qu'elle fonctionne bien. La stimulation pour plusieurs d’entre nous, c’est l’accomplissement. Que se soit dans la tâches, les rêves, la famille, il est nécéssaire de pouvoir mettre sur papier nos idées, d’avoir un certain contrôle sur nos projets, et de les exécuter. Le précepte du système entrepreneurial dans lequel on vit ne repose-t-il pas sur cette philosophie justement? Pourtant, la démocratie fait défaut à ce sujet. Je crois que la participation du citoyen au développement de la communauté dépend du pouvoir décisionnel et executif qui lui est conféré.

La démotivation pour l’inérêt général des choses sociales, alimenté en partie par le préjugé qu’ont les citoyens envers les politiciens et les fonctionnaires (la légendaire “fainéantise” des fonctionnaires de l’État, les scandales de corruption, les comissions parlementaires soi-disant inutiles, la bureaucratie en général) soummettent les citoyens à l’ennui de la “démocrastination” Or, ce ne sont pas les politiciens le problème, et encore moins les fonctionnaires qui sont comme la plupart des gens à la recherche de nouveaux défis mais bien le support de travail sur lequel ils oeuvrent. Et ce n’est pas le citoyen le problème, mais bien l’impossibilté pour lui de bien faire entendre sa voix.

Et si une partie du budget était directement contrôlé par des conseils locaux?

Imaginez que 20% des impôts soient gérés par l’ensemble des citoyens, c’est à dire que toute personne qui vote ait un vote direct dans une partie de l’allocation des budgets. Il y a 5,7M de personnes qui sont aptes à voter au Québec. Avec des revenus budgétaires totalisant environt 60MM$ au Québec en 2008, cela représenterait environ 2000$ par citoyen par année. Naturellement, tous les services essentiels tels la santé, l’éducation, les transports, etc seraient gérés par l’État, mais le citoyen pourrait décider d’allouer sa “part budgétaire” soit à l’amélioration des services essentiels, ou bien à la réalisation de projets nouveaux.

Si chaque citoyen pouvait décider de lui même où il pense bon investir cet argent, il y trouverait fort probablement un meilleur intérêt dans les affaires publiques. Les politiques générales du pays le concernerait davantage et il est fort à parier que l’exercice démocratique s’en porterait beaucoup mieux.
Tel que mentionné plus haut, il n’est nul question de dépenser l’argent des impôts par le citoyen lui-même, mais bien qu’il puisse décider d’allouer sa part du budget à différents projets pré-approuvés par les fonctionaires.

Des conseils régionnaux composés de fonctionnaires locaux recevraient à chaque trimestre des propositions de citoyens ayant eu un certain nombre de signatures. Également, une part des propositions proviendraient de l’État lui même

L’ensemble des proposition serait d’abord soumis au vote citoyen pour ne retenir que celles ayant recu le plus grand nombre d’approbation, et passeraient par la suite en ronde finale, la ronde d’allocation budgétaire.

La créativité reliée à une meilleure participation citoyenne rendrait notre système meilleur et favoriserait davantage l’éclosion de débats sociaux.