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La chine et ses trésors.

Canton a cette époque là, était la porte de service de la Chine:
Voilà ce que relate les chroniques de l'époque:
Seul port ouvert au commerce avec le monde barbare, Canton recevait des navires de toutes nationalités. Cependant les échanges avec l'Angleterre était plus importants qu'avec le reste des nations réunies. Le thé était la boisson anglaise, par excellence. C'était douze à seize bateaux par an qui approvisionnaient le marché londonien, même si les chinois étaient demandeurs de tissus de laine et de produits manufacturés, le déficit des anglais ne faisait qu'augmenter d'année en année. La seule manière de rééquilibrer la balance, était d'alimenter le trafic de l'opium (officiellement interdit par les autorités de Pekin, mais qui dégageait de gros bénéfices pour tous les intermédiaires)
Le Taï-Pan était de loin le plus gros trafiquant d'opium. Il en était le premier fournisseur et le véhiculait pour le compte des anglais. Ce qui ne l'empêchait pas d'arraisonner les bateaux des concurrents, grâce à un réseau d'espions qui s'étendait largement aux Indes, où le pavot était cultivé et traité.
Le Dragon rouge, n'avait pas à se plier aux tracasseries administratives imposées aux autres nations. Néanmoins, il ne pouvait remonter vers Canton, compte tenu de son tonnage. L'estuaire se transformait en delta et les multiples bras étaient souvent enjambés par des passerelles trop basses pour les mats des bateaux. Le trafic des marchandises utilisé des sampans ou des lorchas, souvent à rames.
Sur les quais de Canton, l'activité était grouillante. Une impression accentuée par le fait que les coolies se dépêchaient, mais ne couraient jamais, ils trottaient. Ils semblaient pouvoir soutenir ce rythme éternellement. 'Fourmilière' était le mots qui venait à l'esprit.
Tous ces chargements, finissaient dans les entrepôts en face des quais, ils arboraient tous le drapeau de leur nationalité.
- Le Taï-Pan expliqua que le plénipotentiaire chinois avait prévu une réunion pour le même jour, afin de discuter les détails d'un traité de commerce avec la compagnie des forbans. «J'ai refusé bien sûr.»
- Bush: « Comment ça vous avez refusé, vous ne voulez pas que nous demandions un traité de libre commerce à l'empereur.»
- Le Taï-Pan « Si, mais si nous commençons à accepter qu'ils choisissent le lieu et l'heure, il pensera et tous les chinois penseront, que nous faisons preuve de faiblesse » « C'est nous qui devons leur imposer le lieu et l'heure. »
- Bush « Très bien disons demain matin pas trop tôt »
- Le Taï-Pan: « Demain matin, d'accord, mais très tôt, et nous arriverons avec trois heures de retard.»
- Bush « Mais, je n'y comprend plus rien, c'est idiot de fixer une heure de rendez- vous et de ne s'y rendre que trois heure plus tard.»
- Le Taï-Pan « Non ce n'est pas idiot, comme vous dites, c'est chinois. En arrivant en retard on se positionne en état de supériorité. Il faut jouer le jeu à la chinoise.
- « 'La face', tout est une question de face. Cette notion vous dépasse, elle est primordiale pour un chinois, encore plus pour les mandarins. » « Au cours de la discussion, ils peuvent proposer des avantages ou faire des offres de services supplémentaires, gratuitement. Surtout, n'acceptez rien de gratuit, vous perdriez de la face, proposez un cadeau équivalent, ou encore mieux supérieur. S'ils acceptent nous marquons un point. Le commerce à la chinoise se conçoit comme un duel, à la fin il y a un perdant et un gagnant. Chez vous un bon traité, est celui qui n'avantage ni l'un ni l'autre. Cette équité est une utopie pour les chinois, l'équilibre est obtenu par une succession de déséquilibres opposés, le yin n'existe que par le yang. »
- « Je ne vais pas vous faire un cour sur la pensée chinoise, le mieux serait que vous me laissiez mener les tractations. C'est d'autant plus facile que je vous sers d'interprète. Pour gagner de la face et se distinguer de la foule des êtres il faut être Taï-Pan. Comportez vous en Taï-Pan, et vous inspirerez du respect aux mandarins. »
- Bush « Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, mais je vous remercie de votre aide, car sans vous ils m'auraient balader aux quatre coins du ring »
- Le Taï-Pan « Je ne connaissais pas l'expression, mais j'aime beaucoup le parallèle avec la boxe, considérons que le traité est un match et n'essayons pas de gagner par KO mais aux points. L'objectif est pour vous de traiter directement avec les mandarins et non par l'intermédiaire des Hongs (Marchands chinois). Cette faveur a été refusée aux anglais, malgré l'importance du volume de leurs achats de thé, par cequ'ils soutiennent le trafic de l'opium. » « Les empereurs manchou, craignent les autres nations, mais sont avides de richesses. D'un coté, depuis cinquante siècles la chine se baptise 'L'empire du milieu', c'est un pays que les dieux ont mis entre le ciel et la terre. Ce qui donne aux chinois ce sentiment de supériorité. Eux seuls sont des civilisés, les autres sont des barbares. Ils ont reçu le droit divin de gouverner la terre. Heureusement que les armées chinoises ne peuvent pas se mesurer au reste du monde, et qu'ils n'ont pas de flotte.... »
A cette époque là Canton était gérée par 'Les huit Règlements'
Tout le commerce avec les barbares se fera par le seul port de Canton.
Tout le commerce avec les barbares se fera par le seul port de Canton.
Toute les marchandises seront payées en argent, aucun crédit possible .
Un terrain de deux cent sur huit cent mètres, sera consacré aux comptoirs et entrepôts. La concession de Canton sera clos de murs.
Les étrangers n'y sont tolérés que du mois de septembre au mois de mars, et ils devront partir ensuite pour Macao.
Aucune femme, aucune famille n'est autorisé dans la concession, pas d'armes non plus.
Interdiction d'apprendre le chinois ni de fréquenter des chinois.
Les navires de commerce devaient relâcher à whampoa, où étaient réglées les taxes et droits de douanes. Toutes les affaires devaient se traiter par l'intermédiaire du Co-Hong, une sorte de guilde de dix commerçants chinois. Celui-ci se charge de vendre les vivres et de recruter le personnel, il reçoit aussi les doléances.
Ce qui rend le Co-Hong responsable des agissements des barbares vis à vis des mandarins. En fait les marchands étaient pressurés par les mandarins et au bord de la faillite. Les billets à ordre qu'ils remettaient aux barbares, contre les marchandises, ne valaient que le prix du papier. En somme ils ne pouvaient survivre qu'avec la contrebande. Et plus particulièrement celle de l'opium.
Cette discussion se tenait dans la grande salle de conférence qui faisait aussi office de salle à manger du dernier des trois étages des entrepôts de Ching yih.
Toutes les fenêtres donnaient sur la rivière des perles, la vue était imprenable. Dans les étages inférieurs, il y avait des bureaux, des magasins, des logements pour le personnel en tout une quarantaine de portugais de Macao et le double de serviteurs chinois. On comptait pas plus d'une douzaine d'immeubles à colonnades face aux quais tous avaient été construits par la BECI. La concession n'était pas directement accolée aux remparts de Canton, environ cinq cents mètres les séparaient. Cet espace avait été occupé par des cabanes et des taudis, qui ne pouvaient loger tout le monde, le surplus vivait à bord des sampans qui encombraient les rives du fleuve.

Pendant que Bush s'occupe du traité de commerce avec les mandarins; à Hong Kong on ne chôme pas.
Mahaleo aidé de Fong avait constitué deux flottes de transport de bois, l'une vers la Thaîland, l'autre vers Borneo. En attendant il travaillait sur une maquette du futur vaisseau amiral.
Otto à fait sortir le Takamaka de la cale où il avait été rangé démonté. Une flotille de bateau de pêche est partie à la recherche de Zhengqi et du pirate vietnamien Nguyën Thinh Sen. Otto mise sur le fait que le vietnam serait l'endroit le plus probable pour cacher une flotte importante et Nguyën doit bien connaître cette région.
S'il avait était à la place de Zhengqi, il aurait choisi la baie d'Along. Avec ses 3.000 iles et ilots, bien malin qui pourrait les débusquer.
Quand Dargenson et Jamshid entendirent parler de cet endroit, ils décidèrent d'aller eux aussi visiter la baie d'Along (Dragon descendant vers la mer).
La légende veut que se soit un dragon venu de la montagne qui fit voler en éclats le litoral à coup de queue.
Dargenson toujours bien informé sortit de sa bibliothéque un livre sur le sujet:
- Dargenson: « Ecoutez cette description et vous voudrez venir aussi pour découvrir des grottes étonnantes : 'la grotte Hang Gau Do ou grotte des Merveilles, qui se compose de trois salles décorées de stalactites, la grotte de Hang Hanh, longue de 2 km, et la grotte du Tambour, réputée pour son acoustique. A voir aussi : l'archipel de Cat Ba, qui possède la plus grande île de la baie. Faune et flore prospèrent dans ce paradis tropical : plus de 700 espèces de plantes, 70 sortes d'oiseaux, et dans les eaux aux reflets émeraude, 200 types de poissons différents. » « Sans compter de nombreux archipels composés d'îles et îlots dispersés du Nord au Sud. En témoignent ceux de Hoang Sa (Paracels) et de Truong Sa (Spratley). »


- Les forbans à la mode cjhinoise.
- Leo «  C'est une croisière qui s'annonce bien, mais qui demande des volontaires »
Des volontaires, il n'en manquait pas, en fait ils l'était tous. C'est donc une petite flotte qui pris le large vers le nord du vietnam. En tête les grosses unités formaient avec leurs chiens de garde une formidable armada. Une seconde flotte composée du Sloughi, de La Superbe, du Volcan et de L'Arrogant traçait une route paralléle. Encadré par les deux sacoléves d'Abbas et Ajurna. Sans oublier deux jonques l'une menée par Simbad l'autre par Otto, qui tirait en remorque le Takamaka.
Pour mettre le cap sur la baie d'Along, il faut soit passer entre le continent et l'ile d'Hainan ou faire le tour de cette ile par le sud. Montaudebert et les deux sacoléves et les deux jonques, prirent la route du sud, les autres choisir le nord.
Sur leur route sud, il y avait l'ile de Back long vi. Enfin pas tout à fait; légèrement au sud, c'est pourquoi Montaudevert décida de prendre de l'avance sur le groupe pour avoir le temps d'en faire le tour.
Le volcan était une goelette fine et bien armée, son équipage était bien aguerri. C'est pourquoi son capitaine ne s'inquiéta pas outre mesure, lorsque deux bricks et six jonques surgirent de derrière l'ile de Back long vi pour lui donner la chasse.
Mais il y a des jours avec et des jours sans. Le volcan, aurait du échapper facilement, mais le sort en décida autrement.
Dès les premiers coups de semonce, le mat d'artimon s'abattit. Le temps de couper à la hache les gréements qui le retenait encore à la coque et les bricks passaient à l'abordage.
Le combat tourna immédiatement au corps à corps. Car ni les gabiers perchés dans les haubans qui mitraillaient les ponts, ni les filets n'empêchèrent les pirates de prendre pied sur la goélette. Depuis les huniers il pleuvait des grenades qui ne faisaient pas la différence entre attaqués et attaquants.
Montaudebert se vit assailli de tous côtés. Les bastingages du Volcan, bien qu’ils fussent plus élevés que ceux des bricks, furent emportés d’assaut. Les pirates étaient animés d'une fureur sanguinaire, qui laissait supposer qu'ils étaient sous l'empire d'une drogue quelconque. Plus il en tombait, plus il en arrivait.
L’équipage de la corvette, réduit à moins de cent hommes valides, avait à se battre à un contre six.
En effet les jonques s'étaient amarrées aux bricks qui servaient de passerelles pour atteindre la goélette. La masse des assaillants était tellement considérable, que seul le premier rang se battait vraiment, les autres ne faisaient que pousser.
Le sang ne tarda pas à couler à flots sur le pont du Volcan et par les dalots dans la mer . Tout était confusion au milieu de la fumée et des hurlements, il y eut certainement des méprises, les asiatiques étaient présents à plus de 30% dans l'équipage du Volcan.
Au plus fort de cette horrible mêlée, Montaudevert se battait comme un désespéré, avec la rage au coeur de voir tomber ses amis à ses côtés. Il n’avait pas quitté la dunette un sabre dans une main, une hache dans l'autre. Vingt fois, sa hache, retenue par une dragonne à son poignet, en s’abattant sur la tête d’un pirate, sauva de la mort un ami. Vingt fois son bras droit sabra l'adversaire prêt à l'embrocher.
Vingt fois ses bras retombèrent de fatigue. Le désespoir guettait Monteaudevert.
«Garde toi, commandant!» s’écria son second, qui venait de se jeter devant lui.
Une seconde de plus, et Montaudevert était frappé à mort.
Mais le français saisit le pirate à bras le corp, et il le précipita par dessus bord.
D’autres voulurent arriver jusqu’à Montaudebert; chaque fois, le second les étendit à ses pieds.
Cependant, le pont de la goélette était alors entièrement envahi par la masse des assaillants. A peine, quelques détonations se faisaient-elles encore entendre. On se battait surtout à l’arme blanche, et les cris dominaient les fracas de la poudre.
Les pirates, déjà maîtres du gaillard d’avant, avaient fini par emporter tout l’espace jusqu’au pied du grand mât. Peu à peu, ils repoussaient l’équipage vers la dunette. Les français se battaient à dix contre un.
C'est alors que le dieu des corsaires jeta un oeil secourable, sur ce qui restait de l'équipage de cette pauvre goélette.
Le feu prit à bord d'une jonque qui était liée à un brick par bâbord et à une autre jonque par tribord.
La moitié des assaillants quitta précipitamment le combat, pour aller couper les grappins du brick en danger.
Cela ne faisait pas une grande différence pour la cinquantaine d’hommes, et cinq ou six officiers qui entouraient leur commandant; car ils étaient décidés à résister jusqu’à la mort.
Mais, si résolue qu’elle fût, que pouvait cette petite troupe contre les trois ou quatre cents pirates qui occupaient alors le gaillard d’avant,
Cette dunette, cependant, était comme une forteresse. Les vagues successives d'assaillants, venaient s'y briser sans arriver à y prendre pied.
Malgré cette résistance acharnée, Montaudevert, ne voyait pas comment éviter de se rendre.
Et pourtant le commandant de la goélette ne se rendit pas!

Comme il est doux le son du canon, quand c'est un canon ami.
La fumée des jonques en flamme avait alerté le reste de la flotte avant le bruit de la bataille.
Abbas et Ajura s'annoncèrent de loin en faisant le plus de bruit possible, sans essayer de tirer au but. Les équipages pirates comprirent qu'ils ne feraient pas de prises ce jour là, et qu'ils avaient payer déjà un très lourd tribut aux dieux de la guerre. Qu'ils ne trouveraient leur salut que dans la fuite.
Les deux salcolèves et les deux jonques, donnèrent la chasse aux deux bricks.
L'affaire fut rondement menée, les pirates fatigués ne pouvaient lutter en vitesse contre les nouveaux arrivants.
Quant aux équipages malais et zoulous, ils avaient trop soif de vengeance, pour que quiconque puisse les arrêter; il y eut très peu de survivants.
Quelques hommes enfermés aux fers en fond de cale y échappèrent, personne ne chercha à savoir pourquoi ils étaient prisonniers, on les débarqua sur l'ile de back long vi.
On avait rencontré des pirates, mais rien ne prouvait qu'ils fassent partie de la flotte de Zhengqi.
Le soleil était en train de se coucher, la nuit allait vite tomber comme tous les soirs sous les tropiques. La tension était retombée, comme à chaque fois, après la bataille Montaudevert passait les blessés et les morts en revue. Cette fois la leçon avait couté très chère, un tiers de l'équipage avait péri. Le commandant se jura qu'il ne se déplacerait plus sans la protection de quelques conserves.
Malgré tant de fatigues et tant de peines, pas un homme ne voulut se reposer avant que la goélette n’eût été mise en état de naviguer.
On remplaça les voiles trop abimées, on passa de nouvelles drisses, on capela de nouveaux haubans. Les bricks pirates étaient sales et mal tenus, mais ils n'avaient subi aucun dommage. Deux équipages réduits passèrent sur les prises,et, le soir tombant les sept bâtiments, reprenaient leur route vers le nord-ouest.

Quand Dargenson fait voler des rhinocéros :
Pendant ce temps, à bord du Sloughi, Dargenson faisait la lecture à la petite classe. En effet depuis que les dix enfants de Tipoh Saïb étaient à bord, il incombait à Kali leur grande soeur, à Dargenson et à Jamshid de pourvoir à leur éducation. Pour l'éducation physique, Leo s'était porté volontaire; il bénéficiait d'une aura de demi dieu pour les garçons, et de futur mari pour les filles qui étaient toutes follement amoureuses de lui. Il lui était facile dans ces conditions de faire régner une discipline quasi militaires dans cette troupe réputée ingérable.
Dargenson, avait une autre technique pour les faire tenir tranquilles, il leur racontait les fleures et les animaux. Ce jour là il s'agissait de la faune et la flore de la baie d'Along.
Avec son sens inné de la mise en scène, le bon docteur, avait commencé par la légende du dragon. Les garçons étaient passionnés, ils se prenaient tous pour saint Michel et ne rêvaient que de pourfendre un dragon.
Raja, avait fait de gros progrès, il parlait de mieux en mieux. Malgré qu'il fut le plus jeune, il faisait preuve de beaucoup de maturité, doublée d'une curiosité insatiable. Leo était son idole, son modèle et sans doute un père de substitution. Il n'avait pas perdu l'habitude de la suivre tout en singeant ses attitudes.
Si Leo se promenait sur le pont l'air songeur les bras croisés sur le torse, Raja mettaient ses bras dans la même position et prenait un air préoccupé en fronçant les soucils.
Si Leo s'arrêtait pour faire une remontrance à un matelot. Raja en remettait une couche ponctuée le plus souvent par un simulacre de coup de pied, et repartait l'air dédaigneux. Mais comme c'était avant tout une nature gai, il aimait rire aux éclats.
Leo taquin par nature, avait de l'imagination lorsqu'il s'agissait de faire des farces, celle que préférait Raja c'était celle de la longue vue de marine.
Leo ayant préalablement passé l'oculaire de sa longue vue au noir de fumée, faisait semblant de voir une voile à l'horizon, et demandait confirmation à un matelot en lui tendant la lunette. L'autre appliquait soigneusement son oeil à l'oculaire, ne voyait rien et repartait avec un oeil cerclé de noir. Quand à Raja qui s'y était laissé prendre avec un oeil et l'autre ensuite, il avait attrapé un fou rire à rouler par terre, imité par une bonne partie de l'équipage.
Mais aujourd'hui sa préoccupation c'était le dragon, « Est-ce qu'il était grand ? » « Est-ce qu'il crachait du feu ?J» « Est-ce qu'il fallait le tuer ou seulement le capturer ?»

Dargenson qui ne souhaitait pas passer la journée sur le dragon, proposa à Raja d'aller demander son avis à Leo » et quant à lui il enchaina sur la faune simiesque de la baie d'Along.
« C'est dans les forêts de la baie d'Along que vit le gibbon noir, véritable acrobate qui escalade sans effort les arbres géants et les parois rocheuses les plus abruptes. »
« Les pitons abritent une grande diversité de singes, dont des espèces rares comme le gibbon à bonnet, ainsi qu'un singe au nez retroussé le rhinopithèque à pied noir. »
Jamshid qui passait par la, s'assit pour écouter la suite.
« Les oiseaux nichent par milliers sur ces pitons, à l'abri des prédateurs. Le plus curieux de tous est le Calao rhinocéros (Buceros rhinoceros) qui niche dans les grottes. »
- Raja qui était revenu s'intéressa au sujet : « Et ça vole le cacao rhinocéros ? »
- Dargenson :  « Pas Cacao mais Calao »
- Raja qui n'avait pas reçu la réponse souhaitée précisa :  « Calao ou Cacao en tous les cas, est-ce qu'il vole ce rhinoceros »
- Dargenson : « Certainement, il vole, et il a même un grand bec jaune surmonté d'une corne orange »
- Raja devint tout rouge de colère « Ce n'est pas bien de se moquer des enfants qui n'ont jamais vus de dragons, ni de Cacao. Mais des rhinoceros, on en a déjà vu et même des drôlement gros; qu'on se demande comment ils peuvent voler. »
« Mais ça passe encore;..... Jamais tu nous fera croire qu'ils ont des bec jaune et des cornes orange.....pourquoi pas des pattes bleues et des plumes noires...C'est pas bien de se moquer....non c'est pas bien... » Sur ce Raja tourna les talons et toute la bande le suivit.

- Le rhinoceros de Raja (Celui qui ne vole pas)


- Le Calao Rhinocéros (Buceros Rhinoceros) Celui qui vole.
- Jamshid: pleurait littéralement de rire : « Je partage l'opinion de cet enfant, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire »  « Ils était prêts à croire que ton dragon pouvait voler, tu n'était pas obligé de faire voler ton calao » « Tu veux que je te dise : « ils ne sont pas encore prêts pour ton cours sur les plantes carnivores »
Dargenson : « Et dire que nous vivons au siècle des lumières.... Beati pauperes... »
(Chère lectrice, j'espère vous avoir réjoui avec cette épisode du rhinocéros volant. Si je ne vous avez pas retenue, vous seriez allé consoler Raja, telle que je vous connais. Ne vous en faites pas Kali va s'en charger pour vous.)

L'équipe de Montaudevert, fit la jonction avec le reste de la flotte sur les coordonées prévues. Le temps était brumeux, l'humidité collait aux vêtements c'était la saison qui voulait ça.
La mer est d'huile, l'eau est presque aussi lisse que celle d'un lac, la visibilité est faible. La navigation est ralentie par prudence et de toute façon, par manque de vent.
Enfin les premiers pitons apparaissent mystérieusement comme des fantômes dans le brouillard. Des formes lugubres et irréelles glissent à la limite du champs de vision, et disparaissent pour laisser la place à de nouveaux profils.

On devine plus que l'on voit. C'est une espèce de théâtre en ombres chinoise sans jeux de mots. Il semble qu'une jungle épaisse couronne le sommet des falaises vertigineuses qui tombent abruptes dans la mer.
Le Sloughi donne ordre de s'arrêter. On ancre dans une anse face à une ile plus importante. une ile ou nous devinons des grottes. Tout une flottille de bateaux de pêche, forme une espèce de village flottant. Nous ne sommes pas sitôt ancrés que de petites embarcations s'approchent pour nous vendre toutes sortes de fruits, légumes, poissons. Certains sont de petits restaurants qui préparent des soupes principalement.
Les consignes sont de faire le plus de commerce possible, et de se renseigner sur la présence d'un rassemblement de pirates éventuel.
Les pêcheurs étaient prêts à acheter des armes, car ils étaient très souvent pillés par des pirates, les arquebuses avaient plus de valeur pour eux que les armes à feux; ils avaient moins de difficulté pour les munitions; une flèche, cela se fabrique, de la poudre c'est moins évident.
Les pêcheurs on entendu dire qu'un rassemblement de plusieurs centaines de bateaux de guerre avait lieu prés de Dan Gô. Plus au sud là ou l'amiral vietnamien Tran Hing Dao arrêta l'invasion mongole au XIII ème siècle. Ce fut possible grâce à un habile stratagème: il utilisa des milliers de pieux à pointe de fer plantés dans la rivière Bach Dâng .Les pieux et la marée auraient échoué les lourds navires des mongols à l'entrée des grottes.
Quelques pêcheurs, se portèrent volontaires pour s'enrôler en échange de la prise en charge de leur famille. Comme il y avait de la place à bord des bricks des pirates; c'est une dizaine de familles qui monta à bord, leur barques furent prises en remorque. En effet elles passeraient plus inaperçu pour une reconnaissance, les petits pêcheurs, grouillaient dans ces eaux calmes.
L'idée d'envoyer des pêcheurs, certains en famille pour espionner l'antre des pirates, fut en tous points couronnée de succès. Voilà ce que raconta celui des pêcheurs qui vendit son poisson et le livra à l'intérieur du repaire.
En arrivant, on trouve que devant la grotte, il n'y a pas des mètres d’eau comme presque partout, mais un énorme banc de vase sur lequel a poussé une mangrove. L’entrée de la grotte est à une vingtaine de mètres de haut, mais au pied la falaise à pic de 200 mètres . Pour ne pas s'enfoncer dans la vase jusqu'au genou, il faut marché sur les racines. On arrive dans une première caverne, très éclairée par une énorme entrée; très grande un homme, à l’autre bout, semble gros comme un doigt. Puis, par un petit tunnel, on arrive à une autre caverne, moins grande, mais presque aussi haute que la falaise, environ six cocotiers peut être plus . Beaucoup de stalactites pendent du plafond.
Des bateaux sont montés à marée haute sur les racines des palétuviers, ce qui permet à marée basse de réparer les coques. Le pêcheur à cru comprendre qu'il y avait des problèmes pour trouver du bois pour les bateaux. Quant au nombre de bateaux, il l'évaluait à quelques centaines.
Malgré les protestations de Dargenson et de Jamshid, on ne retarda le départ que de deux jours le temps pour eux d'acheter un nombre ahurissant d'animaux et de plantes, de quoi remplir les deux bricks, les pêcheurs et leur familles, trouvèrent donc un emploi immédiat, en somme la joie régnait à bord de ces deux bâtiments, ce qui n 'était pas tout à fait le cas sur d'autres.

Si Hong-Kong est un lieu stratégique, le peut de terre arable ne permet pas d'installer un jardin botanique:
Ce fut une certitude, que Hong-Kong ne convenait pas à ce projet. D'autant que Montaudevert et Hodoul se portèrent volontaires pour escorter les deux bricks jusqu'aux seychelles.
Peut-on être corsaire de la France et de la Chine à la fois ?
Le traité avait été signé avec les mandarins, la compagnie des forbans, se voyait accordé l'accès aux dix plus grands ports de la Chine. Les forbans s'interdisaient de trafiquer l'opium et d'attaquer les navires anglais en mer de chine. Chaque année à la date anniversaire de l'empereur, la compagnie des forbans offrirait une goélette de quarante canons, équipée et armée.
La compagnie des forbans avaient accepté de s'allier à Ching Hyih pour lutter de conserve contre les pirates Zhengqi et Nguyën Thinh Sen et en général contre tout ennemi de la Chine. L'empereur souhaitait que le Dragon à six tête devienne la base de la flotte de l'empire. Dés à présent un mandarin était envoyé à Hong-Kong pour faire construire un grand chantier naval, qui lancerait six vaisseaux qui recevraient les six amiraux que devait former Ching Yih.
Evidemment le dragon à six têtes entrait immédiatement dans la guerre de l'opium. Toutes les nations qui commerçaient avec la Chine, avaient reçu ce message en même temps.
Sous le commandement de Bush; l'escadre alignait 5 vaisseaux, 17 frégates, 25 bricks, jonques et autres boutres. Il souhaitait utiliser la puissance de feux des 5 vaisseaux de lignes pour attaquer l'antre des pirates, cinq petites unités leur serviraient de chien de garde, pour les protéger d 'éventuel abordage. Les 37 autres unités, par groupe de trois formeraient le dernier des trois cercles concentriques qui devaient couper la retraite des jonques qui ne manqueraient pas de prendre la fuite à l'arrivée des vaisseaux de lignes.



Le Taï-Pan, avait adopté le principe des unités opérant par trois. Il avait pu juger l'efficacité des balistes lanceur de grappins, et des rampes lance fusées, qui furent monter sur toutes les jonques.
Les cinq unités qui devaient protéger les vaisseaux de ligne avait été choisies avec soin. Les jonques de Otto et Simbad, les sacoléves d'Abbas et Ajura et la superbe d'Ali, Lea et Leo.
En déplacement la Superbe se portait en avant , les vaisseaux conservant la ligne. Les deux sacoléves couvraient le flanc tribord, les deux jonques le flanc bâbord. Ils devaient partir avec un jour de retard sur le reste des flottes, qui ainsi seraient en place avant qu'ils n'aillent donner leur coup de pied dans la fourmilière.
La superbe, rencontra trois bricks du dernier cercle, quelques heures plus tard trois unités du dragon vert, puis ensuite trois du dragon rouge. Et commencèrent à apercevoir les premiers pitons, une jonque faisait force de voiles dans la même direction. Il était fort à parier que l'alerte serait donnée avant leur arrivée.
La ligne infléchit son approche pour se mettre à la meilleure allure en passant devant l'entrée de la grotte.

La superbe rétrograda pour se porter en serre file. Avec les quatre chiens de garde à ses basques. L'effet de surprise joua tout de même parce que la jonque qui les précédait venait d'arriver depuis peu, aucun plan n'avait était mis en place, c'était le sauve qui peut général.
La ligne défila devant des jonques à l'ancre et au premier passage utilisa les rampes lance fusées et des boulets rouges, résultat: une dizaine de jonques prirent feux, les hommes à bord coupèrent les amarres. Les jonques qui flambaient furent échouées dans la vase, les autres s'éparpillèrent dans toutes les directions. La ligne vira et passa devant la grotte qui reçu une ration de boulets et de fusées. Les tirs, allumèrent des incendies dans les stocks de bois qui servaient aux réparations des bateaux. En fait cette action dura tout au plus une demie heure.
Les vaisseaux avaient rempli leur office, ils se mirent à l'ancre. L'escorte leur laissa les deux sacoléves en couverture. La superbe et les deux jonques partir à la chasse.

La première jonque qu'ils rattrapèrent, avait étouffé un début d'incendie, mais n'avait qu'un équipage réduit, elle se rendit à la jonque de Simbad. Un groupe de quatre jonques était encore visible. La superbe sortit toute sa toile, mais la jonque d'Otto avait reçu une grande voile ballon en soie que Mahaleo n'avait pas eut le temps de tester, et qui s'avéra très efficace, compte tenu du peu de vent, et de la mer d'huile.
Selon une technique bien éprouvée, Otto envoya ses grappins crocher dans la poupe de la plus grosse des jonques. Dans le même temps les rampes de lancement mire les deux voiles en torche. Du côté des pirates, on s'attendait à un abordage, tout l'équipage était massé sur le pont pour résister. Mais Otto, fit couper les lignes des grappins, laissant le soin à la Superbe d'achever la capture.
Otto se mit à la poursuite des autres jonques, et ne comprit pas le sens de leur tactique, en les voyant virer lof pour lof. Trois grandes jonques battant pavillon du Dragon rouge leur barraient le passage. Ce que voyant Otto, revint sur ses pas pour rejoindre La Superbe.
- La superbe après les modifications apportées par Mahaleo.
La Superbe avait reçu quelques aménagements de la part de Mahaleo. Le fait que la goélette était beaucoup plus haute que les jonques et boutres, la positionnait en surplomb lors d'un abordage. Cette situation, privilégiait l'action des gabiers, qui depuis les haubans, faisaient pleuvoir des grenades, remplies de petites billes de fer, lesquelles agissaient comme un tir de mousqueterie. Celles des billes qui n'avaient toucher personne se répandaient sur le pont en autant de pièges si l'on marchait dessus. Les matelots avaient baptisé ces engins des 'Casse pattes'.
Les passerelles qui étaient utiliser pour passer à l'abordage, avaient la forme de toboggans, et étaient enduites de graisse de baleine; ce qui facilitait la glissade mais interdisait de s'en servir pour remonter dans l'autre sens.
L'arme secrète de Leo avait été baptisée 'L'épervier de guerre'. Un jour qu'il visitait un atelier de tissage de soie, il s'aperçut que les fils de soie tissés entre eux pouvaient faire du cordonnet, solide et élastique. Il demanda au tisseran de lui fabriquer des filets de 2 mètres carrés, il les fit plomber sur les bords, il ne restait plus qu'a trouver le moyen de les propulser.
On essaya tour à tour, un petit obusier, une grosse arquebuse, des fusées.
C'est Lea qui proposa de reproduire le geste du pêcheur, lorsqu'il lance son épervier. On fabriqua une catapulte avec un bras articulé latéralement et le tour était joué.
L'équipage de la superbe, ne savait pas qu'elle s'attaquait à la jonque de Zhengqi lui-même. Que les deux cents hommes qu'ils allaient affronter étaient la fine fleur de la piraterie et les plus féroces combattants de toute l'asie.
L'engagement fut rapide et brutal, La Superbe manoeuvra pour arriver par l'arrière de la jonque, sachant que celle-ci sans ses voiles ne pouvait bouger. La bordée de mitraille pris le pont en enfilade et si la majorité des pirates ne s'étaient pas cachée dans le faux pont, ils auraient été haché menu. Mais voilà La Superbe n'avait pas affaire à des enfants de coeur. La jonque ne répondit pas aux tirs des pierriers, ni des fauconneaux, les gabiers, n'avaient pas de cibles identifiées.
Pendant que les hommes de la goélette arrimaient les deux coques et positionnaient les toboggans; une vingtaine de pirates arrivèrent à la nage sur le bord opposé. Cette diversion avait été facilitée par le fait que, tous les regards étaient braqués sur le pont de la jonque.
Enfin tous les regards, sauf un celui d'un jeune mousse. En effet, il n'avait pas suivi les conseils des anciens « Il ne faut jamais monter à l'abordage la vessie pleine, qui sait quand se présentera l'occasion de la vidanger! » Le gamin dont c'était le baptême du feux, ne s'occupa de sa vessie que lorsqu'elle fut prête à exploser. Alors seulement, il s'accrocha à un hauban et se mit en position sous le vent, pour ne pas s'arroser lui-même.
Le jet était d 'autant plus dru, que le besoin était pressant. Mais quelque chose était anormal, dans ce calme qui venait de gagner le pond, (ce fameux calme qui précède la tempête), le mousse aurait du entendre le bruit du jet dans l'eau; or il n'entendait rien. Ou plutôt il entendait un bruit curieux. Le gamin se pencha par dessus bord, pour s'apercevoir qu'il urinait sur la tête rasée d'un pirate qui le fusillait du regard faute de mieux.
Et dans ce silence, il poussa un hurlement aigüe : « Hi...Hi....Hiiiih....Un Pipi....Un Pipi …Des Pppi.....Les pirates à bâbord....Alerte!....A moi!...Au secours!...etc..etc»
Les premiers qui réagirent aux 'hi,hi, et aux pipi'...éclatèrent de rire si fort qu'ils couvrir la fin de la phrase. Mais comme il n'était pas courant qu'un mousse urine sur ses pieds et demande à deux cents personnes de lui venir en aide; une ruée de gros bras traversa le pont pour sabrer les premiers arrivants. Les matelots qui adorent se donner des surnoms, et des sobriquets n'appelèrent plus le mousse que 'Pipi-Pipi'.
Bush qui avait suivi cet épisode avec un intérêt tout professionnel, convoqua le mousse pour le féliciter. «Votre commandant et tout l'équipage, vous remercie pour votre vigilance, nous veillerons à ce que vous soyez récompensé en conséquence.» Prenant un sabre d'abordage à un râtelier, il le lui tendit par la lame « Vous êtes affectez jusqu'à nouvel ordre à la garde de ma cabine, vous ne devez quitter cette position sous aucun prétexte, et ne laisser passer personne sans mon ordre » « Exécution! »
- Bush se tourna vers Leo, « On n'est jamais à l'abri d'une diablerie de la part de ces lascars.» « Ils doivent se tenir dans l'entre-pont, que personne ne quitte le bord, laissons les venir, envoyez un maximum de grenades à billes et tirez des flèches enflammées dans les écoutilles, il faut les enfumer »
- Attaque de Bush sur les jonques de Zengqi.
Le traitement fit son effet, et la horde hurlante des diables de Zhengqi se précipita à l'abordage.
Les gabiers qui toute à l'heure n'avait plus de cibles, ne prenaient même plus le temps de viser ou presque, une fois leurs armes à feux déchargées, ils utilisèrent leurs arcs, qui permettaient un tir toutes les cinq ou six secondes, dix fois plus qu'un mousquet.

On expédia les éperviers de guerre et tout de suite après retentit l'ordre tant attendu... « A labordaaaaaage …...» Comme une digue, qui aurait brusquement cédée sous une pression trop forte, les gorges s'ouvrir pour hurler.
Les plus légers préféraient passer par les haubans, les malais, ne criaient pas, ils volaient littéralement dans les vergues. Les premiers en ligne, la garde zoulou de bush, paraissaient deux fois plus grands que leurs adversaires, leur casses têtes s'abattaient comme des cognées de bucherons, le coup réduisait l'adversaire en bouillie et l'envoyait faucher deux ou trois de ceux qui le suivaient.
Bush qui avait vécu beaucoup d'autres abordages, fut étonné par la violence et la détermination de part et d'autre. C'était malheureux d'exterminer de tels professionnels, mais pour l'instant, c'était dangereux de ne pas le faire.

- Zhengqi tel qu'il apparut pour la première fois
Tout le monde était très occupé à ferrailler. Tant et si bien que l'arrivée de la jonque d'Otto passa inaperçu. Son équipage rongeait son frein et craignait d'arriver après la bataille. Ce ne fut pas le cas, de part et d'autre il y avait des durs à cuire. Mais Zhengqi, jugea qu'il n'avait rien à gagner et surtout qu'il n'avait pas d'issue par les armes. Dés qu'il vit les malais d'Otto se précipiter au combat, il comprit qu'il n'y avait pas deux issues possibles.
- Zhengqi jeta un ordre, qui figea ses troupes sur place «Halte au feu!» Il tenta un coup de bluff «Je suis prêt à négocier ma rançon!»
- Leo: « Rendez-vous sans condition et vous aurez la vie sauve!»


- Zhengqi : «Vous plaisantez, qu'est-ce qui restera des trois équipages si je donne l'ordre à mon second de mettre le feu à la sainte barbe?»
- Otto : Poussant devant lui un homme au visage tuméfié «C'est de lui dont il s'agit? Nous lui avons passer le goût des plaisanteries douteuses.»
- Bush : «Après la tentative d'intimidation, que proposez-vous, votre liberté contre un trésor?»
- Zhengqi : «Vous ne savez pas si bien dire.» «Je suis le seul à connaître l'emplacement d'une grotte près de Dan Gô oû j'ai caché une fortune colossale, elle est à vous contre cette jonque et son équipage.»
- Leo : « Souvenez-vous que Zhengqi est un chinois, il cède un peu vite. Il y a un piège. Faisons semblant d'être d'accord, mais à nos conditions.»
- Bush : « Nous sommes associés à Ching Hyi nous ne pouvons pas décider sans lui. De toutes façons, vous n'êtes pas en mesure de nous résister, déposez les armes, vous serez bien traités.»
Zhengqi était bien obligé de céder, les pirates furent désarmés. Lui même fut transféré à bord de La Superbe.

On remit des voiles sur la jonque de Zhengqi et on repartit vers Dan Gô.
Pendant ce temps les équipages des vaisseaux avaient débarqué et fouillé les grottes. Ces abris naturels avaient été aménagés par les pirates, comme des entrepôts. Les tirs avaient atteints la première salle, faisant un carnage de stalactites. Lesquelles dans leur chute, avaient fait de nombreux blessés et quelques morts parmi lesquels Nguyën Thinh Sen.
Quand Ching yih rejoignit Bush, il ne fut pas étonné d'apprendre la capture de Zhengqi. Il ne le fut pas non plus par la proposition faite à Bush.
- Le Taï-Pan: «Tout danger est écarté, puisque la flotte est décimée. L'autorité de l'empereur ne gagnera rien de plus , si l'on pend Zhengqi. Si il a caché un trésor, celui-ci aura été constitué principalement sur le dos des navires marchands, donc il a fait très peu de tord à la Chine, beaucoup à l'angleterre. Prenez le avec son trésor, et exilez le le plus loin possible.»
- Bush: «Tout va dépendre de son attitude face à la proposition que 'La compagnie des forbans' peut lui faire. A savoir de convoyer et protéger les unités de commerce de notre flotte. Mais il vous revient pour le moins la moitié de ce trésor?
- Le Taï-Pan: « Et que pourrais-je en faire dans ma situation actuelle, sinon le remettre aux représentants de l'empereur, qui soit dit en passant, n'en verra pas la couleur » « Je me suis constitué, à titre personnel une fortune en assurant le transport de l'opium. Si madame Ching repart avec vous à Sainte-Marie, comme elle me l'a appris, je lui demanderai de confier le soin de mes intérêts à un parent qui vit en ile de France.»
- Bush: «Vous connaissez quelqu'un dans cette ile?»
- Le Taï-Pan: «Oui...Mon cousin germain, le fils de la soeur de ma mère» «Monsieur Fu Che il est banquier.»
- Bush: «Je suppose que vous voulez parler du père de François.»
- Le Taï-Pan: «Que le monde est petit, vous connaissez ma famille en Ile de France?»
- Bush: « Plus que cela, nous sommes associés dans plusieurs projets, sur cette ile et aux Seychelles.» «Aux Seychelles les entrepôts sont dirigés par François, la raison sociale est 'Fouché Forbans et Cie'» «J'avais l'intention de le charger des échanges entre la Chine et les Mascareignes, sa bonne connaissance des deux mondes en font l'homme tout désigné.»
- Le Taï-Pan: «Cela me fera plaisir de le rencontrer, pour avoir des nouvelles de la famille installée là bas.»  « En somme vous n'avez aucune raison de revenir à Hong-Kong? Je garde Mahaleo tout le temps nécessaire, qui risque d'être assez long, et je vous confie madame Ching et mes deux trésors personnels.»
C'était la dernière fois qu'ils se voyaient, peut-être en avaient-ils conscience.
Bush fit venir Zhengqi pour régler cette histoire définitivement.
- Bush: «J'ai une bonne nouvelle pour vous, Le Taï-Pan, n'exige pas votre tête. Il considère que vous faites partie de ma part de butin, que vous êtes mon esclave en quelque sorte.» «L'esclavage est aboli dans la communauté des forbans de l'ile Sainte Marie.» «Que savez vous faire, je veux dire à part pirater?»
- Zhengqi: «Comme vous, pas grand chose d'autre, nous ne sommes pas tellement différents sur ce point. Renversons les rôles, si j'avais été vainqueur, quelle aurait été votre sort?» «Je vous aurai probablement laisser en vie, vous représentez plus de valeur vivant, que mort.» «Quelle rançon aurais-je pu espérer tirer de vous?» «Un million de £ en or, peut- être deux» «Si c'est cela que vous valez, alors moi aussi, je les vaux.»
- Bush: «Contrairement à ce que je m'imaginais, vous n'êtes pas un brute sanguinaire, moi non plus.» «Votre trésor ne m'intéresse pas du tout, aussi important soit-il.» «Pourriez-vous abandonner votre métier de pirate?» «Je répond à votre place, 'Non!'!» «La vrai question est: Pourriez-vous mettre votre talent au service de la 'compagnie des forbans et obéir aux règles de notre 'Guilde'?» «Et surtout en avez-vous envie?»
- Zhengqi: «En sommes, vous me proposez de devenir corsaire du roi de France?»
- Leo: «Pas tout a fait, il n'y a plus de roi en France.»
- Zhengqi: «Comment ça, il n'y a plus de Roi, mais qui dirige le pays alors?»
- Leo «C'est le peuple, du moins des élus du peuple, la France est une 'République'.»
- Zhengqi: «Eh bien!... ça doit être une drôle de pagaille!..Qui décide de l'avenir dans ces conditions.?»
- Bush: « C'est vrai qu'au début en 1789; ce fut un peu le chaos, mais depuis, le peuple s'est donné des dirigeants, et cela ne marche pas si mal.» «C'est comme cela que fonctionne 'La compagnie des forbans'.» «Je suis moi même élu par les forbans, qui peuvent à tout moment élire l'un d'entre eux à ma place.» «Par exemple, je ne peux pas vous confier le commandement d'une unité si l'équipage ne vous veut pas comme capitaine.»
- Zhengqi: «Vous êtes en train de me faire une proposition, ou est-ce que je me trompe. Pas de devenir un corsaire, mais un forban?»
- Leo «Vous ne vous trompez pas; mais sous certaines conditions »
- Zhengqi: « On ne demande pas à un condamné à mort, s'il veut vivre » « Peut-on connaître les conditions? »
- Bush: « Accepter de recevoir mes ordres, y obéir sans discuter. Je sais que cela pourra être très dur d'avoir un Taï-Pan et de ne plus être le Taï-Pan. Je tiens à ajouter, que les grandes décisions sont prises après réunion de tous les responsables l'avis de chacun étant requis, avant de passer au vote. » « Mais en ce qui vous concerne, et si vous me donnez votre parole de servir loyalement notre compagnie, je vous laisserai la liberté des moyens. Si vous me donner votre accord, sur la mission suivante. Assurer la protection de nos bateaux dans leur commerce entre les Mascareignes et l'orient.» «Il va s'en dire que votre trésor entrera dans les parts de prises, comme c'est la règle au terme de notre charte.»
- Zhengqi: «Vous avez ma parole.» «Je vais vous mener à ma cache.» «Et parce que, personne dans ma vie, jusqu'à présent ne m'a fait confiance, je vais vous prouver que la confiance peut être réciproque.» «Personne ne vous a encore parlé du trésor de Nguyën Thinh Sen.?»
- Leo: «Non personne encore.»
- Zhengqi: «Ce n'est pas étonnant, moi même je ne l'ai jamais vu.» «En revanche, je sais comment il faut s'y prendre pour y accéder.» «D'abord récupérer le collier qu'il portait toujours autour du coup. Il faut espérer que le corps n'a pas été immergé avec sinon.....» «En fait sans vous commander il serait bon de s'en assurer de suite.»
Bush fit appeler Otto et lui demanda de retrouver le collier de Nguyën Thinh Sen. Il n'y eut pas trop à attendre, celui qui l'avait récupéré sur le cadavre, était ravi de recevoir une grosse récompense, contre ce morceau d'ivoire mal taillé avec un oeil peint dessus.
Quand Bush l'eut entre les mains, il comprit pourquoi, cet objet n'excitait pas les convoitises. On aurait dit un talisman porte bonheur, comme en ont tous les marins. Surtout les asiatiques qui sont très superstitieux.
- Zhengqi: «Maintenant il faut se rendre sur une ile, pas très loin d'ici, où se trouve un temple bouddhiste.» «De là nous irons charger mon trésor.»
La traversée ne pris que quelques heures, après avoir ancrer les deux vaisseaux de lignes et la Superbe, les canots se dirigèrent vers un petit appontement.
- Appontement du temple de Nguyën Thinh Sen.
Un bonze les attendait sur le ponton. Il avait l'air étonné, mais pas effrayé. Il eut des paroles de bienvenue et salua plus particulièrement Zhengqi qu'il semblait connaître.
- Zhengqi: «Ce bonze est un de mes frères, je devrait dire le seul survivant de mes six frères. Tous les autres étaient des bandits. Lui a préféré chercher la voie de la sagesse.»
Quelques explications furent nécessaires, mais Zhengqi exhiba le pendentif et tout le monde suivit le bonze. Tout le monde, cela faisait pas loin d'une centaine de personnes. Tous nos amis avaient tenu à être présents. Les officiers des équipages aussi, sans compter quelques fortes carrures, pour le cas où les charges seraient lourdes.
- On traversa un jardin Zen, très calme et très bien entretenu.
On s'arrêta au pied d'un bouddha doré de trois mètres de haut et autant de large, pour faire des offrandes, et faire brûler de l'encens. Puis la procession repris pour se diriger vers une autre chapelle qui était une véritable exposition de têtes de bouddhas. Tout autour de la pièce on dénombrait vingt six têtes montées sur un socle d'environ un mètre cinquante de haut. Ce qui mettait les têtes à hauteur d'homme.





Chacune d'elle était différente et dans des matériaux divers. Elles étaient l'oeuvre d'orfèvres, à qui rien de précieux n'avait manqué; ni l'or, ni le jade ou l'ivoire et les bois précieux .
- Zhengqi: «Voilà le trésor de Nguyën Thinh Sen, c'était un homme très cruel et très pieux. Il devait bientôt se retirer définitivement au sein de ce monastère.»
- Bush: « Ce sont assurément de magnifiques objets d'art, pour certains de véritables antiquités. Leur place est ici auprès des moines, pas dans un musée à Paris ou à Londres. Ce serait une triste fin que de subir un défilé de centaines d'ignards incultes, qui penseront que les chinois ont tous de longues oreilles. Les prendre serait un sacrilège. Zhengqi, vous pouvez dire à votre frère, que nous faisons don au monastère du trésor de Nguyën Thinh Sen.
- Zhengqi: «Sauf votre respect Taï-Pan, je ne vais pas traduire à mon frère cette dernière phrase. Venez voir de plus prêt.»
Il sortit la clé de Nguyën Thinh Sen et le moine qui avait la sienne fit de même, ayant écarté un opercule qui masquait les serrures du socle, ils firent jouer les deux clés en même temps. Après un tour complet, ils attendirent, car il ne se passait rien. Enfin un déclic se fit entendre la tête de bouddha pivota vers la droite. Zhengqi la poussa pour dégager le couvercle du socle. Puis il plongea la main dedans et ressortit son poing fermé. Quand il ouvrit la main, ceux qui l'entouraient, ne purent retenir un cri de surprise. Des diamants Blancs, rose, jaune, bleu, dont le plus petit avait la taille d'une noisette, le plus gros, celle d'un oeuf de caille.
- Zhengqi: « Peut-être que les moines seront heureux de garder les têtes de bouddha. Mais ce qui se trouve à l'intérieur des socles, ne les aidera pas a acquérir une plus grande sagesse. Cela risque au contraire d'apporter le malheur dans cette communauté.»
- Bush: «Vous avez raison, contentez vous de leur dire que nous leur offrons les bouddhas.»
- Zhengqi: «Le moine vous remercie au nom de toute la communauté.» «Il demande si 'Tous les Bouddhas' inclut la statue du bouddha doré ?»
- Bush: «Pourquoi, elle appartenait aussi à Nguyën Thinh Sen?»

- Zhengqi: «Oui, en fait tout ici lui appartenait, il a fait construire le monastère.» «Avant que je traduise, sachez que le bouddah doré, est en réalité une statue de jade et d'or massif. Il doit peser de deux à trois tonnes.»
Bush tombait de surprise en surprise, il se demandait s'il avait le droit de disposer ainsi d'une richesse commune aux forbans.
- Lea: «Nous ne sommes pas à trois ou quatre tonnes d'or près..... si tu leur en fait cadeau, tu nous achètes peut être un strapontin au paradis. Il ne faudra pas s'étonner en revenant la prochaine fois, si nous retrouvons la tête de notre amiral sur le bouddah en or et les nôtres sur ces socles.
-Leo: «Je me demande à quoi je vais ressembler avec de longues oreilles.»
- Bush: «Je crois que l'affaire est entendue, Zhengqi, vous pouvez leur dire que vous leur offrez le bouddah en or. Insistez bien sur le fait que c'est vous et vous seul qui êtes le donateur; je ne tiens pas a être transformé en Dieu de mon vivant.»
- Zhengqi: «Vous êtes sûr de ne pas le regretter, même pas une petite tête en souvenir?»
- Bush: « Même pas une petite... Zhengqi. N'oubliez pas que vous êtes maintenant un membre à part entière de la compagnie des forbans, et perdez cette habitude chinoise, de toujours marchander. »
- Zhengqi: «Bien Taï-Pan, je sais que la spécialité du monastère est la fabrication de serrure à combinaison, et de coffres à tiroirs secrets, est-ce que je peux en demander quelques uns pour le transport des pierres.»
- Bush: «Oui, sans doute, mais ne pillez pas ces honnêtes moines.»
- Zhengqi: « Sauf le respect que je vous dois, Taï-Pan, je crois que vous êtes trop naïf pour faire un bon chinois. S'il suffisait de prendre un pirate, de lui rasé le crane et de l'affubler d'une toge jaune safran pour le rendre honnête. Les chinois en exportant la recette auraient trouver encore le moyen de faire fortune.»
Comme toute l'assemblée riait de bon coeur; Zhengqi voyait bien qu'il passait pour quelqu'un qui exagère.
- Zhengqi: « Vous n'avez pas l'air de me croire, mais s'ils acceptent de mettre à votre disposition, des coffres pour le transport. Vous pouvez être certain qu'ils vont prétexter qu'ils ne peuvent que vous les prêter. Qu'il doivent les récupérer. Le client qui les a commandé vient les chercher demain, ou quelque chose d'approchant.» «Je vais vous montrer quelque chose.»
Il demanda à son frère si le petit coffre qui se trouvait justement là pouvait servir au transport des pierres. Le moine lui répondit que oui, même s'il en avait de plus grands et donc plus pratiques.
Zhengqi eut vite fait de le remplir à ras bord. Le moine lui dit de tourner les anses et de les tirer vers le haut, pour que le coffre se verrouille, afin d'éviter qu'il ne déverse son contenu en cours de route. Zhengqi demanda à Leo de l'aider à porter le coffre. Mais il ne fit que quelques mètres jusqu'à un autre coffre plus loin, et déversa à l'intérieur le contenu du premier. Il fit vérifier à tous que le coffre était vide. Il le referma et avec Leo il le ramenèrent au point de départ. Mais là au lieu de le poser sur ses pieds, Zhengqi demanda à Leo de le déposer à l'envers. Puis il tira sur les anses pour déverrouiller le couvercle et l'on entendit comme une pluie de petits cailloux tomber dans le couvercle.
- Vieilles serrures en bois.

- Zhengqi : Triomphant «Comme quoi l'habit ne fait pas le moine.»
- Bush: «La morale de cette histoire, c'est qu'il faut se faire expliquer l'ouverture du tiroir secret de chaque coffre et surtout de les garder» «Vous avez raison Zhengqi; je ne ferai jamais un bon négociant chinois.» «Mais vous même, votre trésor qui me dit que vous ne l'avez pas simplement inventé. Ou que vous n'allez pas nous en faire découvrir qu'une partie. Histoire de vous ménager une poire pour la soif.»
- Zhengqi : «Taï-Pan, vous avez senti en moi un homme d'honneur, nous les chinois parlons de face, il vous a suffit que je vous donne ma parole pour obtenir votre confiance.» «Je ne pourrai pas vous tromper sans perdre la face.» «Avouez que ce trésor en pierres précieuses est un bon gage de vassalité?» «Maintenant, en ce qui concerne mon trésor, c'est très simple il servait de leste à certaines de mes jonques, sous forme de lingots d'or peints pour ressembler à du plomb. Il va vous falloir de bons plongeurs, pour récupérer le lest des jonques qui ont brulées et coulées, devant la grotte. Heureusement il y a peu de fond.»
Et de fait Otto reconstitua son équipe de plongeurs, et les lingots furent vite remontés. Il y avait donc dix jonques de plus dans l'armada qui mit les voiles direction les Seychelles.

Zhengqi tel qu'il apparut pour la première fois, sur le pont de sa jonque.