suite16

La chasse au trésor de La Buse


Incontestablement, tout ce beau monde, avait l'intention de jardiner dans le vieux cimetière.
Monsieur Riana se dit que « Ma fois ce n'était pas une mauvaise idée, car il y avait longtemps que la terre n'avait pas été remuée, aucune plantation ne l'avait appauvri. Aussi bien reposée que ses occupants, cet endroit serait parfait pour les haricots et les cucurbitacées, même sans fumier, la récolte était assurée. »

Avant de commencer à bêcher, il faut choisir l'emplacement, avec soin, par rapport au soleil, et à l'ombre des arbres. C'est ce que semblaient faire les plus avisés qui passaient d'une tombe à l'autre, s'intéressant à l'ombre portée par les stèles.

Là monsieur Riana trouvait qu'ils chipotaient un peu. Il avisa son fils Faly, et lui demanda, ce qu'ils avaient l'intention de planter dans le cimetière. Faly lui expliqua qu'ils cherchaient la tombe d'un viking nommé 'Sanoj'. Monsieur Riana, lui assura qu'il n'y avait aucun 'Sanoj' enterré ici.

- Dargenson: « Il s'agit peut-être d'un surnom, les marins adorent les surnoms, je me demande pourquoi ils ne m'ont pas attribué de sobriquet, peut-être par crainte des représailles? »
Leo: « Mais vous avez un surnom, vous ne le saviez pas c'est tout. Entre eux, ils vous appellent le 'Shaman médecine' cela peut se traduire par l'être éveillé; le sage, thérapeute, guérisseur et voyant. Ils vous respecte et vous craignent par ce que vous communiquez avec les esprits.» « Car bien entendu, ce n'est pas vous qui les guerrissez, mais les esprits qui vous obéissent. »
« Vous disiez donc, que notre viking a pu être enterré sous un faux nom? Pourquoi pas faisons le tour à nouveau dans cette optique.» « Viens-tu avec moi? ma chère soeur. Toi qui à l'esprit aussi affûtée que tes lames.»
- Leo: « Celui-ci 'Barbotières' Capitaine dit 'Barboteur'« Seuls les anglais s'en sont plaint jamais son équipage »
- Lea: Celui-là c'est mon préféré 'Capitaine Boisseau' dit 'Boit-Sec' «Ce que la mer n'a pas pu faire, le rhum s'en est chargé.»
Une série d'anglais, sans commentaires; John Avery, Christophe Condent, Thomas Tew, William Kidd, .....
- Lea: «Viens voir celui là! 'Jonas Nemo' dit 'La baleine'. » «Ce fut pour lui le revers de la médaille.» Décidément cet épisode de la bible a plu aux marins. »
- Leo: « Je ne vois pas en quoi le revers de la.....Mais attends voir...revers....Jonas et à l'envers cela donne ….?
- Lea: « Ca y est, ce coup ci, on le tient 'Sanoj' c'est 'Jonas' écrit à l'envers! D'ailleur 'Nemo' veut dire en latin 'Personne', si l'on ouvre cette tombe on ne trouvera personne, mais pas rien; sinon il y aurait écrit 'Jonas Nihil'.»

(Chère lectrice, je vous vois tordre le nez. Le casse tête de La Buse, ne vous semble pas assez abscons ? Ou bien les jumeaux sont-ils trop perspicaces ? Faites leur confiance , et écoutez la suite.)

Toute la troupe se précipita sur la tombe du fameux 'Jonas Nemo' et la pierre tombale ne résista pas longtemps à la vigueur des coups de pioches. Mais, surprise, au lieu d'une cache, ou d'une trappe, il n'y avait que de la terre. La seule certitude, une fois le premier mètre cube de terre enlevé, c'est que personne n'avait jamais été enterré à cet endroit.

Le trèsor n'était pas là. Si le jeu des devinettes continuait que signifiait; « Ce fut pour lui le revers de la médaille »

- Lea: «Ce qui est usant dans la chasse aux trésors, c'est qu'on cherche plus qu'on ne trouve.»

- Leo: « Il faudra faire des recherche généalogiques, pour savoir d'où tu tiens ce don des lapalissades. Moi je ne retiens que le fait; que pour obtenir Sanoj, il faut lire Jonas à l'envers, Nemo ..donne Omen, l'envers de la médaille ou le revers? Non je laisse à Dargenson le soin de trouver une histoire de médaille dans la bible ou ailleurs. J'entends Maman-Gâteau qui sonne la cloche pour le repas de midi, alors commençons par le plus urgent.»
Sur ces paroles pleines de sagesse, Leo attrapa Raja et le hissa à califourchon sur ses épaules. Avant de prendre le galop vers le Château, suivi par le reste de la meute des petits, pendus à ses basques.

Maman-Gâteau, dressait la table dans l'indifférence générale.

- Maman-Gâteau: « Si c'est pas malheuweux, de se mettwe dans des états paweils, pouw une tombe vide!» « Si La Buse n'a pas cacher le twésor dans cette tombe là, c'est qu'il l'a caché dans une autwe, sinon pouwquoi il vous auwait amener au cimetièwe? » « Allez mangez ce cuwwy de cabwi, avant qu'il wefwoidisse, il va vous falloiw des fowces pouw wetouwner tous ces caveaux.»
- Bush: « En fait ce n'est pas idiot ce que dit Maman-Gâteaux, nous ne pouvons pas quitter cet endroit avant d'avoir vérifier toutes les tombes »
- Dargenson: « Outre que ce n'est pas un travail plaisant, les matelots sont tellement superstitieux, qu'il ne faut pas attendre trop d'aide de ce côté là.
- Lea: « Mais les malgaches, seront d'accord pour nous aider, la pratique du retournement, c'est eux qui ont inventer ça, n'est-ce pas.

(Chère lectrice, je vous dois une explication, sur la pratique du retournement à Madagascar. Le 'famadihana' consiste à déterrer les restes des défunts, à changer le linceul, et en portant la dépouille sur les épaules, faire sept fois le tour de la tombe avant de le remettre en terre. Cette pratique a pour but d'attirer sur les vivants le pouvoir protecteur des ancêtres. La formule consacrée en malgache « Dia samy ho tahin'Andriamanitra sy ny Razana ... » qui veut dire « Que Dieu et les ancêtres nous bénissent »)
Même si les pirates enterrés à la baie des forbans, ne s'attendaient pas à cet hommage posthume. Ils eurent droit à quelques mètres de linceuls propres. On passa deux jours à ouvrir toues les tombes en vain; et trois à tout remettre en place.

- Maman-Gâteau: « Vous en faites pas si, La Buse n'a pas cacher le twésor dans une tombe, c'est qu'il l'a mis ailleuws. »

- Leo: «Allons bon, voilà l'autre qui si met aussi.»  «Maman-Gâteau, savez vous si votre mère a rencontré Monsieur de la Palice dans sa jeunesse?»

- Dargenson: « Ne répondez pas, Maman-Gâteau, le seigneur de La Palice est mort en 1525 à la bataille de Pavie. Si une de vos ancêtres l'a connu, ce n'est surement pas votre mère. » « Mais mon cher Leo, saviez-vous d'où vient cette légendes des 'lapalissades'? » « Non? » « Et bien je vais vous le dire. » « Le mot 'lapalissade' vient du nom de Jacques II de Chabannes, maréchal de La Palice. » « Mais contrairement à ce que dit la légende; il n’a été l’auteur d’aucune lapalissade. »
« Les soldats du maréchal pour saluer le courage dont il avait fait preuve lui composèrent une chanson qui disait à peu prés ceci:

Hélas, La Palice est mort....Est mort devant Pavie....Hélas, s'il n'était pas mort, il ferait encore envie.

Les textes de cette époque utilisent la même lettre pour le 'S' et le 'F'
Ainsi 'il ferait encore envie' c'est transformé' en 'Il serait encore en vie' et plus tard 'Un quart d'heure avant sa mort, il était encore en vie'

- Dargenson: Qui avait foi dans le bon sens populaire « A votre avis Maman- Gâteau, ou nous sommes nous trompés? »
- Maman-Gâteau: « Comment voulez-vous que je le sache, si je l'avais su, je vous l'auwait dit, avant que vous ne saccagiez tout un cimetièwe, au wisque de fabwiquer des 'Zombi' » « La seule chose de sûw c'est que 'le wevews de la médaille', ça voulait pas diwe tout mettwe sans dessus-dessous »  « Si c'est pas de bas en haut, ou de haut en bas; c'est que c'est de dwoite à gauche ou de gauche à dwoite »
- Lea: Qui ne manquait jamais un bon mot « Ou devant derrière à moins que ce ne soit l'inverse »
- Bush: « Lea voulez-vous répéter ce que vous venez de dire ? »
- Lea: « Devant/derrière » 
- Bush: « Certe on a creusé les tombes devant les stèles » « Je ne crois pas que quiconque ait creusé derrière,... si le revers de la médaille, c'était qu'il faut chercher derrière et non pas devant les stèles»

Bush n'avait pas fini d'exposer sa théorie, que toute la tablée s'était levée d'un seul coup pour se précipiter dehors.

- Maman-Gâteau: «Ca y est! Voilà que ça les wepwend, j'ai pouwtant pas fowcé sur le 'piment oiseau' dans le cuwwy? » « Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pouw méwiter une bande d'Ostwogoths paweils » « A couwiw comme ça en pleine chaleuw, ils vont attwaper l'insolation. » « Je vais faiwe de la citwonnade, pouw soigner l'insolation »

Et de fait derrière la stèle de Jonas, les coups de pioche eurent vite fait de sonner sur une dalle. Laquelle une fois dégagée, révéla une cache remplie de sacs en toile à voile, soigneusement et hermétiquement fermés. Ce n'était pas une seule cache, mais une douzaine, qui furent mises au jour. Bush fit tout transporter dans la grande salle à manger du Château, ou la table ne suffit pas à tout exposer.
- Maman-Gâteau: « C'est pas tout, mais il va falloiw me déménager tout ce foutoiw, avant ce soiw, sinon je ne pouwwai pas sewviw le wepas »
- Lea : Prenant une rivière d'émeraudes et de diamants, la passa autour du coup de Maman-Gâteau, en disant : « Et un collier pour la reine des cuisinières, tu peux le garder, ou le changer s'il ne te plais pas. Avec ta part tu pourras t'acheter une équipe de cuisiniers si tu veux. »
- Maman-Gâteau: « Le collier, je veut bien le gawder, j'ai toujouws aimé le vewt. Mais tes cuisiniers tu peux les weprendwe, j'ai besoin de pewsonne; j'ai déjà des matelots pouw la 'pluche' et d'autwes pour la 'plonge' » « Qu'est ce que je fewai si j'avais plus à faiwe la cuisine? »
- Lea : « Tu pourrais ouvrir une école de cuisine! » « Tu n'aimerais pas apprendre tes secrets aux autres »
- Maman-Gâteau: « Si, j'aime bien ça! Chez les petits, il y en a qui veulent toujouws m'aider, cewtains se débwouillent pas mal. Raja paw exemple, il n'a pas son paweil pour tuer les lapins et les dépiauter. Paweil avec les poulets, il leuw towd le coup, et il les plume en un wien de temps, il dit qu'il s'entwaine, pour faiwe comme Leo avec les anglais. Je sais pas qui a bien pu lui diwe que Leo towdait le coup des anglais avant de les plumer? »
- Lea : « Oui, il faudrait demander à Leo lui-même. Ces bien dans ces expressions de dire ' Ces anglais je vais leur tordre le coup avant de les plumer', Raja aura prit ça au pied de la lettre. Tant qu'il s'entraine sur les poulets, ça va encore, mais ne lui dit pas que Bush est anglais, ça pourrait lui donner de vilaines pensées.»

On déménagea la table de tout le foutoir;  Rivières de diamants et autres pierres précieuses, bijoux et ornements, perles, jade, corail, barres d'or et d'argent, meubles, tissus, vases sacrés et cassettes de pièces d'or, même la crosse d'or de l'évêque de Goa constellée de rubis pesant une centaine de kilos. Le tout évalué à vingt vaisseaux de lignes de 74 canons.

Assez pour racheter les Mascareignes à Napoleon, qui serait trop heureux de s'en débarrasser, avec les Antilles pour le même prix.


(Chère lectrice, si vous trouvez que nos héros, sont un peu blasés devant de telles richesses; prenait en compte, le fait que ce n'est pas le premier trésor qu'ils trouvent. Rappelez-vous la réaction de Lea et Ali devant les richesses du sultanat de Masquat. Dans leurs habitudes de vie, le paraître n'existait pas. Alexandre le grand est un guerrier, qui n'a pas vaincu Darius pour vivre, comme lui, couvert de bijoux, dans un luxe ostentatoire. Nos héros n'ont même pas le désir de conquêtes, qui anima Napoléon. Mais à quoi cela va donc leur servir, toute cette richesse me direz-vous? C'est justement ce que je vais vous raconter....)

Il y avait une chambre forte à l'ile de la Réunion, une autre à Praslin; il fallu en construire une à Sainte Marie. C'est à Dargenson que l'on doit l'idée brillante d'une chambre forte enterrée sous la cage des tigres. Si l'on voulait avoir accès à la porte de la chambre forte, il fallait faire passer les tigres dans un autre enclos. Mais comment protéger les tigres d'une attaque de nuit. Si une attaque survenait ce ne pouvait être qu'en pleine nuit, car de jour, une action était impossible.

Dargenson trouva la parade il fallait protéger les tigres par des oies, comme les romains au Capitole.

Cette idée brillante avait l'avantage d'être facile à mettre à exécution. On fabriqua un enclos pour les oies autour de la cage aux tigres.Mais la meilleure assurance contre le vol, était encore le fait de supprimer les voleurs. Personne résidant dans l'ile n'aurait eu l'idée de s'emparer d'une richesse quelconque. On ne pouvait craindre qu'une attaque venue de la mer, d'une flotte très importante, qui n'aurait pu être qu'anglaise. En cette fin 1801 les anglais n'avaient pas une telle flotte dans l'océan indien. Les Chinois avec le Dragon à six têtes, auraient pu faire jeu égale avec les forbans, mais quel intérêt y auraient-ils eu.

Lea avait promis à madame Ching la moitié du trésor de La Buse. Elle fut donc invitée à venir se servir. Mais après avoir rapidement jeté un coup d'oeil circulaire, elle se mit à ouvrir, tous les petits coffrets et les petites boites, jusqu'à ce qu'elle trouve ce quelle était venu chercher. Une petite pagode, qui s'ouvrait en deux volets avec chacun une miniature, un portrait de madame ching et un de Le Vasseur.

Madame Ching, expliqua, que ce souvenir lui tenait à coeur, que cet homme avait beaucoup compter pour elle, même, si elle doutait que ce fut réciproque. Les richesses ne l'intéressaient pas, elle abandonnait sa part à la communauté des forbans. En échange elle souhaitait prendre la nationalité française.

- Lea: « Lui dit que le gouverneur des Seychelles, pourrait facilement lui obtenir ce document officiel. Mais que cette demande était surprenante venant d'une chinoise.
- Madame Ching: « Quand le Taï-Pan, m'a acheté à Brunei, je n'était que la fille d'une esclave; le fait d'être la deuxième épouse d'un Taï-Pan, ne me donnait pas la nationalité chinoise. La première épouse du Taï-Pan vient de mourir, sa flotte est vendue à l'empereur, il m'a confier toute sa fortune pour que je la remette à Fu-Che. J'ai ordre de l'attendre en cherchant un endroit pour construire une maison. Mais je n'ai pas de nationalité.»

Madame Ching demanda à Lea, quel était le nom des femmes françaises célèbres et pourquoi elles avaient été célèbres. Lea lui parla de jeanne d'Arc, qui avait chassé les , Marie-Antoinette, Joséphine de Beauharnais. Madame Ching demanda quel était le nom de Lea , elle répondit Villaret de Joyeuse. Elle demanda si elle pourrait porter le même nom.

Aprés consultation de Bush pour la loi, Leo et Maman-France conclurent que seule une adoption réglerait le problème. Au court d'une cérémonie pleine de dignité, Maman-France adopta 'Désirée', dont elle choisit le prénom pour lui témoigner son amitié. Dès le lendemain Maman-France prenait son premier cour de 'pidgin' et Désirée sa leçon de français. Cela amusa beaucoup les petits qui assistèrent assidument aux leçons et parlèrent le pidgin en deux mois.

Maman-France, n'avait pas perdu de vue sa mission principale les mariages. Ni Désirée la sienne, aller à l'ile de la Réunion. On confia à Dargenson, le trésor, et une équipe pour construire la chambre forte. Le reste de la bande, cingla vers Saint Paul où les attendait monsieur Fu-che.

10-La paix avec les anglais.




Les équipages des vaisseaux de lignes s'étaient mis au travail dès leur arrivée. Il fallait reconnaître que pour des hommes dont le métier consistait principalement à démolir, ils n'étaient pas mauvais pour construire non plus. Il fallait agrandir les entrepôts pour accueillir tout ce que contenait le Dragon Rouge et les jonques de transport.

Une surprise les attendaient à Saint Paul. l'Hermite et Bruneau de la souchais, les deux derniers capitaines de l'amiral de Sercey. Il n'y avait plus de flotte française dans l'océan indien, Sercey était repartit en France.

l'Hermite et Bruneau, n'ont pas douté qu'ils seraient bien reçus.

- Bush: « Nous connaissons vos prouesses, les Combats 'De la rivière noire' et 'La baie du tombeau' nous ont déjà été racontés, mais jamais par les acteurs eux mêmes.

J'espère que vous accepterez d'animer une de nos veillées.» « En attendant, je vais vous faire la même offre que celle que j'ai faite à Surcouf il y a quelques années.» « Voulez vous devenir corsaires , et continuer à combattre les ennemis de la France ? Si c'est ce qui vous tente, choisissez dans notre flotte ce qui vous convient le mieux, depuis les vaisseaux de lignes 74 canons, en passant par les goélettes 40 canons ou les jonques 60 canons, ce que nous n'avons pas, dessinez le nous, nous vous le construirons.» « Le Terrible » et « Le Sans Pareil » « Deux 74 qui n'ont pas de , vous tendent les bras »

- l'Hermite : « Toujours dans le cadre de la charte de 'La compagnie des forbans'? »

- Bush: « Toujours, mais beaucoup d'eau a coulée, depuis l'époque où sur le pont d'un négrier arabe tu nous racontait, comment ton ancêtre avait capturé 'La Buse'. Tu vas avoir du mal à le croire, mais nous avons retrouver le trésor de Le Vasseur »
- l'Hermite : « Ce n'était donc pas une légende, il existait bien »
- Bush: « Pour ça il existe, mais tu sais, ce n'est que le quatrième trésor que nous découvrons. »
- l'Hermite : « Ce n'est pas croyable, vous avez vraiment trouvé quatre trésors, mais alors vous êtes richissimes »
- Bush: « Richissimes est le mot juste, tu te souviens de Lea, elle a épousé le sultant de Masquat et Zanzibar, un trésor qui n'est pas rentré dans le pot commun.»
- l'Hermite : « Tu me demandes si je me souviens de Lea? Est ce qu'on oublie ses premières amours ou devrais-je dire sa première défaite » Se tournant vers Bruneau « Je ne m'en suis pas vanté, mais je me suis rendu à Lea, qui n'avait pas vingt ans; après m'être fait désarmé. Je n'ai jamais rencontré de ma vie une telle adresse à l'escrime. Je serais heureux de la revoir »
- Bush, voyant venir la troupe complète des forbans, dit à l'Hermite « Selon les pouvoirs qui me sont conférés, que ton voeu soit exhaussé, retournes toi »

Lea, découvrit tout à la fois Pierre et ses jolie dents blanches. Elle lui sauta au cou pour l'embrasser vigoureusement, oubliant l'espace d'un instant qu'elle avait déjà un mari.
Ali était habitué à la nature spontanée de sa femme, mais il ne pu s'empêcher de penser que pour un musulman, il avait l'esprit large.


Pierre était rouge comme un coquelicot (C'est plus rouge que les pivoines), Lea ne l'avait pas lâché et posait des tas de questions, sans attendre les réponses

- Ali : « Quand tu auras fini de l'étouffer, peut-être pourras tu me laisser saluer un frère d'armes?»
- Lea: « Pour toi un frère, pour moi mon premier pirate.» « Enfin, je veux dire, le premier que j'ai fait prisonnier.»
- Ali : « Pierre est très présentable pour un pirate, pourquoi après l'avoir séduit, l'as tu abandonné.»
- Lea: « Mais je ne l'ai pas abandonné, c'est lui qui est parti.» « Qui a dit que je l'avais séduit? J'ai dit que nous sommes monter à l'abordage, et qu'il s'est rendu, et que j'ai reçu sa reddition.» « Dans l'heure qui a suivie; il était repartit à la poursuite d'un de ses copains pirates, voilà c'est tout.»
- Ali : « Et vous ne vous êtes jamais revus?»
- Pierre qui trouvait qu'on faisait peu de cas de sa présence « Oh si! On a même menée un combat héroïque dans les Amirantes. Lea commandait la vieille 'Eliza' Legars 'l'Entreprise' et moi le 'Général Pichegrue'. Avec ses trois unités on a pris Trois indiamen, deux lougres, deux frégates de 40 et un brigantin de 20. »
- Ali : « Ma chère Lea, vous ne vous êtes jamais vantée de cette prouesse là?»
- Lea: « Oh tu sais; moi je n'ai joué que les utilités. C'est les autres qui ont tout fait.
- Pierre: « Et modeste avec ça! Est-ce que le mariage t'aurait changé?
- Ali : «Côté modestie, cela m'étonnerait, ou alors, ça ne devait pas être triste avant.
- Lea: «J'ai toujours eu un ego hypertrophié, c'est ce qui plait aux machos que vous êtes. »

Maman-France, trouvant qu'il n'était pas encore l'heure de refaire le monde, arriva au bras de désirée.

- Maman-France : « Et bien je vois qu'on a retrouvé de vieux copains d'enfance? »
- Bush: « Je manque à tous mes devoirs » « Messieurs Bruneau de la souchais et Pierre l'Hermite, capitaines de la flotte française de l'Amiral Sercey. France-Marie Villaret de joyeuse et sa fille Désirée. »
- Pierre : dit  « Enchanté de vous connaître, Lea et Leo m'ont souvent parlé de vous. »  «  Ravi de faire la connaissance de Désirée, j'ignorais que vous ayez une fille en plus des jumeaux.»
- Maman-France : « C'est une enfant que j'ai eu sur le tard, il y a deux semaines environ. Désirée est la femme du Taï-Pan, Ching Yih, amiral du dragon à six têtes et qui aujourd'hui commande la flotte chinoise » « Désirée n'ayant pas de nationalité, je lui ait offert la notre »

Bruneau les regardait d'un air un peu ahuri, ce que Maman-France prit pour de l'incrédulité
et que Lea qui en avait vu d'autre; prit pour un coup de foudre. En effet Bruneau, n'avait d'yeux que pour Désirée.
- Désirée, troublée au point d'en perdre son français, se tourna vers Lea et lui demanda: « Cette Cow-Chillo pas comprendre homme faire grands yeux. En chine seulement méchante personne faire grands yeux. Cette Cow-Chillo demande pourquoi lui fâché. »
- Lea: « Cet honorable Taï-Pan, pas fâché. Lui beaucoup aimer voir Désirée, cé pourquoi grands yeux. »
- Désirée: « Lea demander honorable Taï-Pan si lui vouloir faire 'Zig-Zig' Désirée, Désirée ok, mais lui petits yeux, pas la peine grands yeux. »

Lea marqua un temps d'arrêt, personne n'ayant compris où était le problème, un ange passa. Compte tenu du temps qu'il mit à passer, on peu supposer qu'ils étaient plusieurs.

Lea prenant son courage à deux mains et Bruneau par le bras, l'emmena un peu à l'écart.

- Lea :  « Mon cher Bruneau, à voir votre tête depuis l'arrivée de Désirée, on peut supposer qu'elle ne vous laisse pas indifférent?
- Bruneau : « Je la trouve effectivement charmante. Même plus que cela, très jolie »
- Lea :  « Oui vu la façon dont vous la dévoriez des yeux; on s'en serait douté » « Le problème c'est qu'elle est chinoise, et en chine on ouvre grand les yeux quand on est en colère contre quelqu'un.» « Désirée a cru que vous étiez fâché contre elle.» « De plus vous ne la laissez pas indifférente.» « Elle est d'accord pour que vous lui fassiez la cour, à condition de cesser d'écarquiller les yeux.»

- Bruneau : « Je suis désolé de ce mal-entendu, je voudrais me rattraper.»  « Comment dois-je m'y prendre? »
- Lea :  « je n'en sais rien, je vais lui demander »



- Portrait de madame Ching, on peut comprendre que Bruneau en soit resté ébahi.


Lea retourna voir Désirée pour lui dire de ne pas s'inquiéter, que Bruneau ne lui voulait pas de mal, au contraire. Mais qu'il ne savais pas comment faisaient les hommes chinois pour courtiser une femme. Désirée répondit qu'elle n'en savait rien, n'étant pas un homme.

Elle ajouta, qu'elle n'avait connu que deux hommes dans sa vie. Pour lui prouver leur amour, l'un l'avait acheté. Et l'autre quasiment violé. Elle voulait savoir si tous les Corsaires français violaient les femmes qui leur plaisaient.
Comme elle était d'accord, elle espérait trouver une formule moins brutale, si c'était possible.

Lea la rassura, tous les corsaires n'étaient pas des violeurs, Bruneau était un gentil garçon. Il ne souhaitait que se promener avec elle en la tenant par le bras. Désirée retrouva le sourire. Bruneau aussi. Ils se dégustèrent des yeux, en attendant mieux.

(Chère lectrice, vous qui avez le coeur tendre, je suis sûr que vous trouverez une morale à cet épisode du genre: « Pour un corsaire français il vaut mieux éviter d'avoir les yeux plus grands que.....le coeur . Le coeur vous convient..... parfait.)

Lea du donner quelques explications, et faire preuve de tact, ce qui n'était pas son fort.



Pendant que deux coeurs s'enflamment, Dargenson bondit au coeur des flammes.

Pendant que certains, revivaient leurs aventures d'antan. Et que d'autres se préparaient à vivre celle de leur vie. Dargenson passait le temps en lisant la gazette locale, se disant que les grands émois, c'était comme les soufflets, ça retombait forcément tôt ou tard.
Le hasard qui fait toujours bien les choses, fit que Dargenson lu un article sur Bory de Saint-Vincent. Ce botaniste explorateur avait débarqué depuis peu sur L'ile de la Réunion. Il comptait monter une expédition pour visiter le volcan en éruption. Mais comme souvent dans ces cas là, les choses prenaient du retard faute de crédits. Le sang de Dargenson ne fit qu'un tour. Il alla trouver François, pour qu'on recherche ce Bory. L'ile n'était pas si grande qu'on puisse y perdre la trace d'un explorateur. François mit moins d'une heure pour localiser Bory.
L'heure suivante fut consacrée à réunir les deux botanistes, et futurs vulcanologues.

Maintenant que vous connaissait bien le bon docteur Dargenson, je ne vous étonnerais pas en vous disant qu'il bouillait d'impatience. Le terme n'est pas trop fort pour qualifier la frénésie qui l'animait. Pensez donc, il n'avait qu'une idée en tête descendre dans le cratère du Piton de la Fournaise.
Dès que Dargenson fut en face de Bory de Saint-Vincent, et malgré la différence d'âges, l'entente fut complète. On avait tout le crédit dont pouvait disposé Dargenson. Le soutien inconditionnel de la famille Fouché, et de leurs relations.

Du dire de Bory, il n'y avait pas une minute à perdre pour aller explorer « “l’une des îles les plus curieuses qui existent sous les rapports géologiques.» (selon ses propres termes.) « Dans aucune on ne rencontre de traces aussi marquées de puissantes éruptions volcaniques et d’indices aussi fréquents de l’action des feux souterrains”.» Les jumeaux étaient d'accord. Le piton de la fournaise, n'aurait plus de secret pour la science d'ici peu.

Mais les choses se compliquèrent, lorsqu'il fallut trouver des porteurs. Personne ne voulait les suivre. Les malgaches sont très superstitieux.
- Bory rapporte que:  « l’un d’eux (Porteur Malgache) nous raconta plusieurs traditions du pays. Il avait, disait-il, appris par d’anciens habitants que le volcan était le patrimoine du diable, que c’était la bouche de l’enfer, qu’il était d’autant plus dangereux pour nous d’y monter que les Blancs n’en revenaient plus, les réduisant en esclavage, les employant à creuser la montagne, à diriger les courants de laves et à attiser le feu sous les ordres de commandeurs noirs”.
ll en fallait plus pour décourager les forbans. On gravit le sommet, on observa, on toussa à cause du souffre, et on redescendit, heureux d'être encore en vie.
Le lendemain on pouvait lire dans les journaux le compte rendu suivant:
Retour de l'enfer.
Bravant le magma en fusion de courageux naturalistes viennent témoigner.
« Au terme d’une ascension difficile, l’expédition a atteint le sommet du volcan. Les naturalistes Bory de Saint-Vincent et Dargenson en ont fait une exploration minutieuse. Ils ont été témoins d’une éruption. “A nos pieds du fond d’un abîme elliptique, immense, qui s’enfonce comme dans un entonnoir et dont les parois formées de laves brûlées qu’entrecoupent des brisures fumantes menacées d’une ruine prochaine, jaillissent deux gerbes contiguës de matières ignées dont les vagues tumultueuses lancées à plus de vingt toises d’élévation, s’entrechoquent et brillent d’une lumière sanglante, malgré l’éclat du soleil que ne tempérait aucun nuage... »

Ce que les jumeaux résumèrent en quelques mots: « C'est impressionnant » et dieu sait qu'ils ne sont pas faciles à impressionner.

(Chére lectrice, après vous avoir fait côtoyer les sommets volcaniques et leur dangers mortels, je vais devoir vous ramener à une réalité plus prosaïque.)

Les marais salants produisaient une denrée qui se vendait bien. Les rizières avaient un très bon rendement. Les troupeaux croissaient et multipliaient. François avaient réinvesti les profits dans la canne à sucre et le café. En somme il ne manquait que la porcelaine de chine que Désirée avait apporté.

Le retour de Zhengqi ne passa pas inaperçu. Nous dirons qu'il fit même sensation. Certes il avait un chargement de vif argent, de l'huile de canelle, des saphirs et des rubis de Ceylan. Des épices et des cotonnades. Du riz et de l'opium. Et surtout 500 jeunes et jolies femmes.

Il ramenait également Mahaleo, qui avait mené à bien son 'Grand oeuvre', et comme convenu avait reçu en échange soixante cinq kilos d'or, son poids au lancement du navire.

Une des jonques contenait une harde de cerfs de Java, Zhengqi qui en avait goûté disait que leur viande était succulente.


Dargenson pensait quant à lui que La Réunion était trop montagneuse, et qu'on ne retrouverait pas les animaux dans la forêt. Qu'il aurait fallu importer des tigres en même temps. Que faute de prédateur dans cinquante ans ils auraient mangé tous les arbres et transformé l'ile en désert. Comme personne ne portait Malartic dans son coeur, et qu'il y avait en Ile de France des rapatriés de Pondichéry, on leur vendit les animaux.

(Chère lectrice, je vous vois inquiète devant la liberté que les forbans prenaient avec leur environnement. Il est vrai qu'ils avaient la fâcheuse habitude de relâcher dans les iles désertes, ici des cochons, là des chèvres, ou des tortues, quand ce n'était pas des vaches ou des rats. Pour les rats, il s'agissait sans doute de ceux des bateaux qui avaient fait naufrage prés du bord.)(J'en profite d'être à l'ile de France, pour vous raconter, comment Pierre se distingua dans l'épisode dit la baie du tombeau.)
« .De retour de croisière, en vue des pics de l'île de France, un vaisseau britannique apparut sous le vent de la voile française. La frégate changea son sillage pour éviter l'ennemi qui n'osa la poursuivre ; mais aux atterrages, quand elle se croyait hors de tout danger, un autre vaisseau se trouva encore sur sa route, et celui-ci paraissait décidé à lui disputer le passage. Elle veut gagner un mouillage protégé par le canon de la côte. Parvenue à la baie du Tombeau, (célèbre par le naufrage de la Virginie de Bernardin de Saint-Pierre), une suite de vents brusques et violents, saisissant la Preneuse, la jette sur un récif de corail au moment où elle allait échapper à la poursuite de l'ennemi. Les deux vaisseaux arrivent alors sur elle et l'écrasent de leurs bordées. Lhermitte, voyant sa perte inévitable, fait débarquer ses nombreux blessés, ses malades plus nombreux encore, puis son équipage. Resté à bord avec son état-major et quelques hommes de sa maistrance qui ne voulurent point le quitter, il fit saborder sa frégate, et c'est seulement lorsqu'il la vit hors d'état de pouvoir être relevée qu'il amena son pavillon. Lhermitte, victime d'une maladie contractée probablement lors d'un séjour à Batavia est présenté comme étant lui-même très malade au moment de cette reddition.
Il fut conduit avec ses officiers sur le vaisseau l'Adamant, commandé par le commodore Hotham, où on le reçut avec tous les égards dus. Quelques jours plus tard, l'état-major de la Preneuse fut mis en liberté sur parole, à la demande du gouverneur de l'île de France. L'arrivée de Lhermitte dans cette colonie fut un véritable triomphe ; il se vit accueilli à son débarquement par une foule enthousiaste qui voulait le porter sur un brancard de lauriers jusqu'à l'hôtel du gouverneur, pendant qu'un salut de quinze coups de canon se joignait aux acclamations publiques pour rendre hommage à sa valeur.
Lhermitte reçut la juste récompense de ses glorieux services : Napoléon Ier l'éleva au grade de contre-amiral et le fit baron de l'Empire en 1807.

Mais pour l'instant, nous ne sommes qu'en 1801. Et Zhengqi vient de débarquer 500 jolies asiatiques, qui ne rêvent que de devenir des femmes de forbans.
Maman-France se chargea du sort des futures épouses. On dépêcha une équipe de constructeurs de dortoirs à Praslin. On fit appel à la famille Fu-Che pour engager des chinois de la Réunion, chargés de l'enseignement du français.
Désirée réussit à convaincre tout le monde que le pidgin était plus facile à apprendre, que pour ce que l'on voulait faire avec ces filles, cela suffirait amplement.
- Désirée se confia à Lea avec laquelle elle partageait le plus d'intimité (Si on ne compte pas Bruneau, évidemment) : « Les Cow-Chillo Zhengqi, c'est seulement putains de marins. Pas toutes chinoises, aussi thaï, aussi philippines, toutes putains »
- Lea: répondit  « Ca ne fait rien, elles feront de très bonnes épouses de forbans. Chez les marins il n'y a pas que des enfants de coeur. C'est bien, sur ces mêmes femmes qu'ils se précipitent dés qu'ils descendent à terre non?, Alors.... »
- Désirée : « Oui mais cette raclure de pirate vérolé de Zhengqi, acheté pas cher, faire croire Bush beaucoup donner argent pour sales cochonnes putains .
- Lea: « Tu as raison, va l'expliquer à Bush avant qu'il ne se fasse plumer par Zhengqi. » « Et cesse de les appeler 'Sales raclures de putains vérolées'.»
- Désirée : « D'accord moi dire Bush pas acheter putains vérolées, demander danseuses maison de thè » « Pareil Perle de rosée, femme Otto.»
- Lea: « Dit moi Désirée, ta Perle de rosée, elle ne vendait pas un peu ses charmes entre deux danses exotiques des fois? »
- Désirée : « Elle beaucoup danser très bien. Faire 'Tac...tac' divinement, elle dans maison de thé age cinq ans »
- Lea: « Ca c'est sûr; si elle avait commencé à cinq ans, elle accumulait une sacré expérience. Mais cinq ans ce n'est pas un peu tôt ?....Pour....?»
- Désirée : « Non c'est mieux, beaucoup années seulement regardé, après un petit peu...
- Lea: qui avait terminé son éducation sexuelle depuis quelques temps, l'interrompit « Epargne moi les détails, si j'ai bien comprit; la différence de prix, dépend des études qu'elles ont suivies. »
- Désirée : « Oui études aussi. Si petites bien chanter, grandes bien chanter. 'Zig;;Zig' tout c'est pareil. »
- Lea: « En somme, celles des maisons de thé ont été sélectionnées très jeunes pour leur aptitudes naturelles et ont reçu une formation de qualité. Alors que celles que Zhengqi a ramené, c'est du second choix, la différence entre les amateurs et les professionnels en quelques sortes.
- Désirée : « Moi expliquer Bush. Zhengqi acheter amateur, revendre pareil professionnelle. Lui sale raclure de pirate vérolé que les crabes mangent ses minuscules noisettes de singe lubrique.»
- Lea: « Viens allons en parler à Bush. Prude comme je le connais, il vaut mieux que ce soit moi qui explique »
- Désirée : « Oui toi expliquer, mais sans singe lubrique vérolé, tant pis c'est pareil »
Bush eut le dernier mot: « Zhengqi adore faire des affaires, laissons lui ce plaisir. De toute façon qu'il achète ou qu'il vende il le fait avec l'argent de la compagnie.»
Désirée qui tenait à la morale dans les affaires, annonça qu'elle ouvrait une maison de thé dès le lendemain. Qu'elle allait choisir parmi les cinq cents Cow-Chillo, celles qui étaient récupérables. Et c'est ainsi que Désirée trouva sa vocation; elle dirigea une chaine de maisons de thé qui avait des succursales dans toutes les Mascareignes.
Zhengqi trouva cette activité suffisamment lucrative pour être exportée dans le reste du monde. Il ne pu résister à son instinct d'entrepreneur, qui lui dictait que le jeu l'alcool et les filles, était le vrai tiercé gagnant.
Ainsi vit-on fleurir ces lieux de plaisirs à l'enseigne de 'Forban's Paradise'. Rendons lui cette justice, qu'il exclura de ces paradis l'opium et le hachich (C'était déjà ça.) Paralèllement, il créa une chaine de fumeries pour écouler son opium et son hachich, il n'y a pas de petits profits.
La première paix de Napoleon Bonaparte avec les anglais.
(Chère lectrice, vous ne m'en voudrez pas des précisions historiques qui vont suivre. En effet beaucoup d'étudiants n'ont pas retenus quoi que ce soit sur 'la paix d'Amiens'. Dont il faut convenir qu'il n'y a pas grand chose à retenir, si ce n'est qu'elle fut plus une trêve qu'une paix. Les belligérants, qui s'étaient étripés joyeusement pendant 15 ans, n'avaient rien contre le fait de souffler un peu. Mais gardaient une réserve de rancune qui ne demandait qu'a ressurgir au moindre prétexte.)
La Paix d'Amiens est conclue le 25 mars 1802. Tous les territoires pris par faits de guerre seront restitués sauf Ceylan (fallait-t-ils qu'ils aiment le thé nos amis anglais).
Le Cap de bonne-Espérance retournait aux Hollandais. C'est une bonne nouvelle pour nos amis Van stel. Les droits de pêche de la France sur les bans de terre-neuve, saint Pierre et Miquelon sont reconnus (fallait-t-ils qu'ils aiment la morue nos ancêtres français).

(Chère lectrice, vous allez me demander: « Mais comment Bonaparte va-t-il occuper son temps, si personne ne veut plus lui faire la guerre? « Lea vous répondrait «C'est pas bien sorcier, il va faire la guerre aux français.»
Sus à Saint Domingue, ou les esclaves ont cru que l'abolition de l'esclavage était synonyme de liberté. Alors qu'il fallait comprendre: « Esclave tu travailles en échange du gite et du couvert. Homme libre de couleur, tu travailles tout pareil, tu reçois un peu d'argent, mais tu n'es ni logé ni nourri. La misère de l'un vaut bien celle de l'autre. »
Rappelons que la Convention avait abolit l'esclavage en 1794. Toussaint avait rallié le camp des républicains, avec les Noirs qui lui faisaient confiance,. Son intrépidité dans les combats lui permit de faire partout 'Ouverture', d'où son surnom.
«Toussain l'ouverture» qui ne connaissait pas les 'Forbans de l'ile Sainte Marie', voulait créer une république noire indépendante à Saint Domingue.
Evidemment les planteurs blancs ne sont pas d'accord.
En 1802 Bonaparte, envoie contre lui un corps expéditionnaire.
C'est son beau-frère le mari de Pauline, le général Leclerc, qui le commande.
L'expédition subit une défaite face aux anciens esclaves, qui sont aidés par le climat de l'île et qui n'hésitent pas à incendier eux-mêmes la capitale de Saint-Domingue, (Port-au-Prince.) Décimés par la fièvre jaune les soldats de l'armée du Rhin sont acculés à la mer.
Pendant ce temps les Britanniques qui voient d'un mauvais œil le retour de la France dans les colonies, envoient des corsaires harceler les navires français et compromettre le ravitaillement.
À la Guadeloupe, une expédition militaire française parvient à rétablir l'esclavage, au prix d'un conflit qui coûtera la vie à dix pour cent de la population.
Ce qui vaudra à la statue de Joséphine à fort de France, (Place de la savane), d'avoir la tête coupée quelques siècles plus tard, (on a la rancune tenace en Martinique.)
En fait la loi de 1802 devait selon les ordres de Bonaparte à Cambacérés maintenir l’esclavage là où il n’a pas été aboli, et maintenir l’abolition là où elle a été appliquée.
- Lea dira : « Et bien après ça, ce n'est pas étonnant que ce soit le souk..... »

Quelle était la position de la compagnie des forbans face au rétablissement de l'esclavage?
Elle ne changeait pas, de cela on pouvait se douter.
Ce ne serait pas la première fois que la compagnie rentrerait en conflit avec les autorités. Le pavillon n'était il pas bleu, avec au centre un navire et dessous la légende 'Fluctuat nec mergitur'? Dont on sait qu'il faut le traduire par 'Il est battu par les flots, mais ne sombre pas'. On avait cesser de tirer au canon sur les bateaux anglais, mais jamais sur les négriers, quelque soit leur nationalité. Et puis tout compte fait, avec tout l'argent accumulé, pourquoi voler ce que l'on pouvait acheter et revendre plus cher.
Comme disais Lea: « Vous pouvez faire confiance à Napoléon, ça ne durera pas. Si les anglais ne lui déclarent pas la guerre, il s'en chargera » C'est vrai qu'on oubliait qu'elle était un peu voyante. Et donc cette petite année de trêve, allait permettre de s'occuper quand même.
Désirée resta à Saint Paul ou elle fit construire sa première maison de thè 'Au rouleau de printemps' (C'était aussi bucolique que prometteur).
(Chère lectrice, il m'arrive de me laisser emporter par mon imagination. Mais en ce qui concerne Madame Ching l'histoire retiendra qu'elle sera amirale du dragon à six tête après la mort de Ching Hyi. Elle quitta cette fonction lorsque la flotte passa sous le contrôle de l'empereur. Elle créa et dirigea une chaine de maisons de thé, jusqu'à sa mort, elle avait alors soixante ans.)
Hodoul s'était retiré à 'Silhouette'. Lea et Ali finissaient l'aménagement de leur résidence à 'La Digue'. Leo et Kali avaient la leur sur 'Praslin'. Otto et Perle de rosée, préférèrent 'Félicité' où ils aménagèrent une ferme perlière et une fabrique de bijoux. Bush et Serena restèrent au château. François épousa Tellia la plus grande des soeurs de Kali, sans doute un peu jeune par rapport à lui mais tellement jolie (Dargenson dira: un vrai Tanagra, cela n'est pas de l'indi mais du grec pour une 'statuette').
- 'Tellia' soeur cadette de Kali, qui épousa François Fouché.
Gracay se trouvait trop vieux pour fonder une famille, ce qui ne l'empêcha pas de partir explorer l'Australie en embarquant une des pensionnaires de Désirée 'Llanat' une métisse moitié Thaïlandaise moitié Hollandaise d'une grande beauté. Sur qu'ils avaient bon goût nos forbans.


- Llanat compagne de Darcay.
Jusqu'à Simbad à qui tout le monde croyait qu'on n'avait pas couper que la langue (Vu le peu d'attirance que les femmes exerçaient sur lui). Même Simbad vint un jour voir Bush pour célébrer son mariage avec une jolie petite Malgache qui ne lui arrivait pas à l'épaule.

- Marine la femme de Simbad.

Il paraît que les hommes grands par la taille, préfèrent les petites femmes. Leo pensa lui tout simplement, que dans cette région les femmes d'un mètre quatre vingt dix, pesant plus de cent kilos, ne devaient pas courir les pistes.
(Chère lectrice, je vous vois un peu morose. Quoi me direz-vous cette saga va s'arrêter comme ça. Pas même une petite bataille navale, pas le moindre petit carnage, pas même un petit duel. Et non!... la paix a cela de remarquable qu'elle n'est appréciée que par ceux qui l'ont vécue, et rarement glorifiée par l'Histoire. Ne dit on pas de tel empereur romain qu'il a été un grand pacificateur, comprenait un spécialiste du génocide. Sans doute les trouvez-vous un peu trop jeunes pour prendre leur retraite, ces forbans qui n'ont que dix ans de plus qu'au départ de Brest. Et vous avez raison...Mais il fallait bien faire une fin.)



Dans le genre 'Happy End':

Lea rêvait dans un hamac en regardant les reflets de lumières, sur l'eau du lagon.
Leo qui était venu avec Kali rendre visite à ses 'Majestés' était porteur de deux noix vertes pleines de lait de coco.
- Leo: « A quoi peut bien penser ma chère soeur, à cette heure particulière où le soleil va disparaître sous l'horizon? »
- Lea: « Je nous revoyais sur l'Alerte au départ de Brest, que de chemin parcouru! »
- Leo: « Quitte à tomber dans les lieux communs; je dirai qu'il me semble que s'était hier. Nous rêvions alors de terres à l'autre bout du monde, et nous avons été servis. Laissons à nos héritiers le soin d'écrire une suite à notre histoire. A ce propos j'ai une grande nouvelle à t'apprendre, je vais être papa.
- Lea: « Pas que papa, tonton aussi. »
- Leo: « Ce n'est pas possible, mais comment avez-vous fait avec Kali pour synchroniser vos maternités. Décidément, je ne comprendrai jamais rien aux femmes.(Lea pour qui ce n'était pas une révélation, ne fit aucun commentaire). « Je suppose qu'Ali doit être fier comme un Paon. Pourvu que ce soit un garçon, parce que dans sa famille les filles, ils les noie à la naissance.
- Lea: « Tu es bête, il n'en sait encore rien, j'ai l'intention de le lui dire ce soir »
- Leo: « Tu veux que je m'en aille, le voilà qui arrive? »
- Lea: « Non restes, tu pourras le soutenir, s'il menace de tomber en pâmoison »
- Ali : « J'ai interrompu quelque chose? Vous avez de vrais mines de conspirateurs. Qu'est ce que vous mijotez? Une croisière punitive en temps de paix? Il faudra aller jusqu'aux Antilles pour trouver des pirates. Pareil pour les négriers. »
- Leo: « Je voulais t'annoncer que je vais être papa »
- Lea: « Je voulais t'annoncer que tu vas être papa »
- Ali : « Je ne suis pas d'accord, si c'est lui qui parle; c'est normal qu'il dise je vais être papa »
- Lea: « Et si c'est toi qui parle »
- Ali : « Si c'est moi, pareillement. Je dirai « Je voulais t'annoncer que je vais être papa »
- Lea: « Oui ça il le savais déjà, je viens de le lui dire »
- Ali : « Tu viens de lui dire quoi »
- Lea: « Tu est drôlement bouché ce matin. Je viens de lui dire que j'attends un enfant »
- Ali : marqua un temps d'arrêt, comme il est de circonstance dans ce cas là « Est- ce que cela veut dire que tu es enceinte? »
- Lea: « Oui j'attends un enfant de toi. Pas un de ceux qu'on vends dans les souks de ton pays. »
- Ali : « Mais c'est merveilleux, le truc de Jamshid a marché, je cours le lui dire »
- Lea: Poussant un de ces feulements dont elle avait le secret hurla « Ali reviens ici! C'est quoi le truc de Jamshid? Vous m'avez fait boire une de vos décoctions de malheur. Alors si je vomis ce n'est pas que je suis enceinte, c'est que vous m'avez empoisonnée! »
- Ali : « Mais non calme toi, on ne-t-a pas fait boire quoique ce soit, on à juste mis un talisman dans le lit »
- Lea: « C'est quoi cet histoire de talisman. Dire que j'ai dormi avec une bestiole dans mon lit. Et depuis quand ça dure votre manège à base de talisman. »
- Ali : « Calme toi, il ne s'agit que de quelques fleures d'Impatience séchées qui date de mon arrière grand père » « Cela ne fait que trois jours qu'elles sont dans le lit et déjà tu es enceinte »
Lea: « Trois jours! ...Mon Dieu pourvu que je n'ai pas des triplets. Ecoute moi un peu bougre d'âne lubrique et superstitieux. Quand une femme se rend compte qu'elle est enceinte, cela fait déjà un mois que c'est arrivé, alors trois jours d'Impatience de plus, ne change rien à l'affaire. Enfin pourvu que ce soit un garçon on ne sera pas obliger de le noyer, puisque les filles elles, le sont à la naissance. Vous êtes vraiment des barbares dans cette famille. »
- Ali : « Qu'est ce que c'est cette histoire de fille noyée. Qui t'a raconter ça. C'est idiot, si on noyait les filles, avec qui on ferait des bébés? »
- Lea: « Un bon point pour toi, je n'y avais pas pensé. »
- Ali : « Moi j'aimerais bien une fille, il paraît qu'elles sont toutes amoureuse de leur père »
- Lea: « Il ne manquerait plus que ça, tout compte fait ce sera un garçon, ils sont tous amoureux de leur mère. »
- Ali : « Alors maintenant; je peux aller à Praslin, annoncer la bonne nouvelle? Leo tu es venu avec le Takamaka, viens avec moi, ça ira plus vite »
Et les deux complices partirent vers le ponton en courant.
- Lea: « Et voilà : A peine séduite et déjà abandonnée. Au secours Maman,! Je suis une mère abandonnée.» « Au moins ils m'ont laisser La Superbe et quelques matelots. » « Si c'est comme ça je retourne chez ma mère, qui doit être à Praslin d'ailleurs 
Ainsi s'achève cette tranche de vie; les jumeaux allaient avoir vingt trois ans.

Combat de Pierre l'Hermite devant port Louis