suite8

Expédition punitive vers l'Ile de France.

Simbad, Mit un genoux à terre et croisa ses haches au dessus de sa tête. Le coup fut rude, surtout pour le sabreur, qui cru avoir heurté un arbre. Son poignet devait lui faire mal car il revint visant Simbad le bras tendu,. Au dernier moment, Simbad se mit de profile avec une hache il écarta la lame avec l'autre il sectionna le poignet de son adversaire.
Le bandit regardait sans le croire, sa main tenait toujours son sabre, mais à dix mètres de lui.
Simbad qui ne pouvait parler, pensa « Eh Oui, mon ami tu vas devoir apprendre à te battre de la main gauche, de toute façon t'étais nul de la droite, ...Alors »
Le bon docteur aurait ajouté « Vae victis » (Mort aux vaincu):
Le dernier préféra jeter son sabre et se rendre, plutôt que de finir estropié, se qui était en soi une preuve d'intelligence.
Monsieur Fu qui n'était pas sanguinaire mais un peu chirurgien; prépara quelques pipes d'opium et les distribua aux blessés. Il pu ainsi récupérer ses deux flèches. Ligaturer les veines du poignet sectionné. Panser le dos ou était planté le tomahawk. Arrêter le saignement de l'oreille.
Pour l'adversaire d'Hodoul, seul le diable pouvait s'en occuper, le diable et un agriculteur qui accepta de lui creuser une tombe.
Le bandit qui s'était rendu, ne fit aucune difficulté, pour expliquer que son commanditaire s'appelait Kent, qu'ils étaient venus à dix sur un petit bateau amarré à saint Paul.
Monsieur Fu, connaissait bien son concurrent en ile de France, il savait qu'il habitait grand-Baie au nord ouest de l'ile. Le matelot n'avait jamais ressenti beaucoup de reconnaissance pour un patron, qui n'était pas généreux avec ses marins. Il était prêt à collaborer, contre une place de cuistot à bord d'une frégate, ce n'était pas un soldat dans l'âme.
Revenons aux choses sérieuses, comme le trafic de drogue, par exemple :
On reprit la conversation à propos de l'opium, là ou on avait été interrompu.
La valeur de l'opium été au plus haut, il valait plus que l'or à poids égale. Monsieur Fu accepta de garder les deux cents kilos en dépôt. Il insista pour que chacun garda les armes qu'ils avaient choisi en souvenir de cette épopée héroïque.
Il garderait les blessés jusqu'à leur guérison. La saison la plus chaude allait commencer, tout le monde serait mieux en altitude. Monsieur Fu laissa donc son fils raccompagner ceux qu'il appelait déjà ses amis.
A l'arrivée à saint paul, une surprise les attendait. Le Sloughi était à l'ancre, et surtout il avait fait deux prises, deux boutres négriers avec respectivement 200 et 250 esclaves.
Les conditions de la création des 'Salines Fouché et Forbans' étaient réunies. On alla visiter le site; François leur apprit que la surface qu'il possédait, pouvait être doublée, si Les forbans investissaient dans l'achat de terrains. On laissa donc les 20.000 £ sur un compte chez Monsieur Fu.
Pour lancer les élevages, on confia à Aimé et à pierre l'Hermite, le soin de sélectionner, les hommes et de faire aménager un bateau pour le transport. A Madagascar ils trouveraient le bétail nécessaire à constituer un cheptel de départ.
François avait des marchandises à faire livrer à Port Louis, une cargaison de riz et de la vanille. Le tout fut chargé sur 'La Perle'
Les deux nouveaux boutres sous la responsabilité d'Aimé partirent pour La Palisse.
L'escadre qui quitta Saint Paul, envoya en avant les trois côtres et Le Narval commandés par Pierre l'hermite. Suivaient 'La Tamise' et sa conserve 'L'Alerte'. Venaient ensuite les gros porteurs aux couleurs de la BEIC 'Le Serena' et 'La Perle' et fermant la marche l'Olivette et le Sloughi.
Autant régler ses comptes tout de suite:
On toucha Port Louis après une navigation sans histoire.
Hodoul alla présenter ses salutations aux autorités. Ils produisit un exemplaire de la lettre de Brunel et Baco. Avertissant ces messieurs que dorénavant tout bateau négrier subirait le sort de la 'Sophie Désirée' et des douze unités déjà arraisonnées. Ces messieurs, n'avaient pas l'habitude qu'on leur parle sur ce ton. Mais ils mirent leur orgueil dans leur poche et leur mouchoir par dessus. D'autant qu'Hodoul, ajouta, qu'il ne visiterait pas les bateaux ancrés dans port Louis, mais que s'il les rencontrait en mer, il vaudrait mieux qu'ils aient démonté les fers et les aménagements des ponts. La présence de l'escadre dans le port donnait un poids suffisant à ses menaces, pour qu'elles soient prises au sérieux.
Cette sortie d'Hodoul, arrivait juste après un épisode qui donne la mesure de l'étroitesse d'esprit des messieurs de l'ile de France.
On racontait que:
« Le Capitaine Surcouf sortit de l'Isle de France en Août 1795, monté sur un bâtiment de 200 tonneaux, armé de deux canons n'ayant que 20 hommes d'équipage. Comme il arrivait à la rade de l'Isle Sainte-Anne, il rencontra 3 bâtiments anglais chargés de riz, qu'escortait un petit bâtiment plus fort que le sien; il force ce dernier à ce rendre et s'empare du convoi. Glorieux de sa prise, il rentrait à l'Isle de France, lorsqu'il signale un gros bâtiment de guerre anglais  portant 26 canons de 12 et 150 hommes d'équipage. Il fallait vaincre ou se rendre. Surcouf alors supplée la force l'adresse; il fait cacher son faible équipage, se montre seul sur le pont et s'approche du bâtiment; mais au moment ou le capitaine ennemi croit recevoir un prisonnier, une décharge de mousqueterie renverse autour de lui une partie de son équipage. Les français se relèvent; le signal de l'abordage est donné. Surcouf s'élance sur le pont ennemi suivi de ses braves; le capitaine Anglais tombe mort, 50 de ses compagnons sont blessés, 10 tués; les autres se rendent à discrétion. »« Surcouf n'ayant point de lettres de marque , ses prises furent confisquées au profit du Gouvernement »
Bush et Hodoul rendent justice à Surcouf :
A l'apparition de l'escadre et compte tenu de la réputation qui la précédait, Surcouf se fit conduire sur le bateau amiral.
Hodoul et Bush réglaient les détails de leur expédition contre Kent quand on annonça « Capitaine Robert Charles Surcouf ».
(Voici le portrait qu'en fit Garneray à cette époque)
« Quoique d’une taille élevée, environ cinq pieds six pouces, il était replet et de forte corpulence. Cependant on devinait sans peine à la charpente vigoureuse de son corps qu’il devait posséder une force et une agilité musculaires vraiment extraordinaires. Ses yeux, un peu fauves, petits et brillants, se fixaient sur vous comme s’il eût voulu lire au plus profond de votre cœur. Son visage, couvert de taches de rousseur, était un peu bronzé par le soleil ; il avait le nez légèrement court et aplati, et ses lèvres minces et pincées s’agitaient sans cesse. Au total, il semblait bon vivant, un joyeux convive, un joyeux marin..... »
Ce physique de breton était couplé à un vrai tempérament de breton.
Surcouf dit son intention de se rendre en France.  « Je porterai mon cas à la connaissance des tribunaux, et on me rendra justice. »
Bush « Avez-vous des relations haut placées en France? »
Surcouf « Non, mais ici je ne pourrai pas me faire respecter, sans un jugement et une injonction de Paris »
Hodoul  « Parce que vous avez foi en la justice de votre pays? …..C'est beau la jeunesse! » « On pourrait vous raconter, comment la famille de l'amiral Villaret de Joyeuse, a du fuir Brest, menacée par la terreur » « Je suis moi même corsaire Français, ce qui ne m'a pas empêcher de menacer les autorités de Port Louis »
Surcouf « Oui ! Tout le monde ne parle que de ça »
Bush « Si vous voulez récupérez vos prises, nous sommes prêts à vous y aider, même si pour cela nous devons faire parler la poudre » « Et si votre choix est d'aller jusqu'à Paris, nous vous donnerons une lettre pour Messieurs Baco et Brunel »  « Vous avez entendu parler d'eux »
Surcouf « Bien entendu, ils se sont heurtés à Malartic et à ses planteurs, qui les ont exilés aux phillipines »
Hodoul;  « Alors là, vous manquez d'informations » Il expliqua à Surcouf comment 'la société des forbans de Sainte Marie' était devenu officiellement la seule autorité légale, pour lutter contre la traite.
Donc conclurent nos amis « Si après ces explications, vous êtes toujours déterminé à voyager, nous sommes prêts à vous vendre un bateau »
Surcouf « Mais je n'ai pas un sou vaillant » « Comment voulez-vous que je vous l'achète »
Garcay : « Nous avons une dette envers vous. Lorsque nous avons pris la fuite à Brest, nous avons chargé l'Alerte avec votre commande d'armement. C'est donc grâce à vous que nous avons pu équiper notre premier bateau. Il est normal que nous vous rendions la pareille aujourd'hui.
Bush: « Nous vous faisons crédit sur trois ans » « Pendant cette période et à titre d'intérêts vous nous reverserez 25% de vos prise, lesquelles cela dit en passant vous seront rachetées par la 'Société des Forbans'; à moins que vous n'ayez de meilleures offres ailleurs. »
Surcouf « Les conditions, sont plus favorables que celles de n'importe quel armateur » « Est-ce que je pourrais choisir mon bateau? »
Bush: « Certainement, sauf le Sloughi, qui n'est pas à vendre et l'Olivette qui à une valeur sentimentale »
On se retrouva sur le pont à admirer l'escadre:
'Le Narval' « Le tempest » 'La Tamise' 'L'Alerte' 'La Serena' et 'La Perle' après avoir écarté les deux indiamen pour leur tonnage trop important, L'alerte et la Tamise, pour leur age; restaient les deux frégates des 36 toutes les deux, mais « Le tempest » de fabrication Française, correspondait plus au tempérament de Sucouf.

La Tempête de Surcouf

Sucouf: « C'est elle que je veux ' la Tempête' elle porte bien son nom »
Bush: « C'est un excellent choix, elle a un équipage anglais, mais pas de capitaine ni d'officiers, nous pouvons faire passer le mot dans les autres équipages, si vous voulez? »
Sucouf: «Non ce ne sera pas nécessaire, les 30 hommes de la Clarisse, voudront embarquer avec moi, je n'aurais jamais pu rêver d'un aussi beau bateau. Je serai revenu avant un an, rendez-vous à la baie des forbans, et merci pour tout. »
Hodoul qui ne perdait pas le nord ajouta: « Je vais faire compléter l'approvisionnement, pour tenir six mois, le temps de rallier Saint Malo » « Je vous ferai porter une cassette pour vos frais personnel » « Le tout sera consigner dans le contrat en double exemplaire, dont vous voudrez bien nous renvoyer un exemplaire signé de vous, et de vos officiers, vous comprenez si par malheur.... »
Surcouf « Oui je comprends, c'est bien naturel »
Hodoul: « Si vous allez à Saint Malô » vous pourrez remplir vos cales de morues salées, le court est au plus haut dans les Mascareignes » « l'équpage de La Tempête s'y est très bien fait, bien qu'il préfère le boeuf salé » « Je me demande pourquoi; moi je trouve ça ignoble » « Les biscuits de mer sont également très prisés par les anglais, même charançonnés » « Enfin faites au mieux »
Bush: « Tu lui parles comme à un gosse, fout lui donc la paix » « Tu as de la chance qu'il ait bon caractère. Nous sommes ses armateurs, mais cela ne nous donne pas le droit de décider de ses menus! »
Hodoul : « Tu as raison ».... « Bon vent capitaine Surcouf »
Un règlement de compte en entrainant un autre :
Des le lendemain 'La Tempête' cinglait au large, élégante et racée, elle portait sa pyramide de voiles, que le soleil levant éclairait de teintes argentées. On n'avait pas fini d'entendre parler de son capitaine.
De leur côté 'Les Forbans' appareillaient en bon ordre, plein nord direction le cap 'malheureux' et Grand baie.
Monsieur Kent de Grand-baie allait avoir la peur de sa vie en voyant débouler 'Cette terrible Armada'.
Dire qu'il eut peur, serait mentir; car dans un premier temps, il ne vit que les trois cotres, qui avaient pris de l'avance sur le reste de la flotte. Kent était à bord d'une des deux jonques, qui se préparées à mettre à la voile, un joli brigantin relevait son ancre.
Les cotres, tirèrent un coup à blanc, pour leur signifier d'avoir à cesser toute manoeuvre de fuite.
La réponse, ne fut pas celle qu'ils attendaient. Depuis le rivage, un tir croisé de deux batteries les prirent pour cible. Les canons devaient être réglés pour démâter de grands bateaux, car les boulets passaient très au dessus des mâts.
La meilleure défense est souvent l'attaque; les cotres se dispersèrent tout en fonçant au milieu des bateaux à l'ancre. Le brick était manoeuvrant il tira sa bordée sur un des cotres qu'il désempara. Les deux autres étaient masquer par les jonques.
C'est alors que le Narval se présenta à l'entrée de la baie. Il salua les batteries côtières de ses deux bordées. Sans s'attarder, il fonça vers le brick, qu'il éperonna de son mat de beaupré. L'abordage par les Narval fut une promenade de santé. La résistance, se résuma à quelques coup de pistolets, la riposte à quelque coups de sabre. L'affaire était entendue lorsque le reste de l'escadre fit son entrée en scène.
Pierre envoya deux canots, l'un pour remorquer le cotre qui coulait jusqu'à la plage, l'autre pour chercher Kent.
Courageux mais pas téméraire !
Il fallu l'aide du matelot qui faisait partie de l'attaque du cirque de Mafatte, pour repérer, Kent au milieu de ses 'Lascars malais et chinois'.
Ce trafiquant n'était pas très imposant, il ne devait pas mesurer plus d'un mètre soixante, large d'épaules, le teint cuivré, les yeux à peine bridé, un caractère enjoué.
Kent: « Messieurs je vous salue, je ne savais pas que j'avais autant effrayé Monsieur 'Thang yu' qu'il ait décidé de m'anéantir. » « Mais si vous me laissez la vie sauve et un bateau pour m'exiler, je suis prêt à vous révéler l'emplacement d'un trésor, d'une grande valeur quatre à six tonnes d'or »
Bush: « Nous n'avons pas besoin de vous, pour trouver ce trésor, car je sais ou il est »
Kent: « Ah! Bon, en êtes vous sûr? » « Pourquoi alors n'êtes vous pas venu le chercher plus tôt? »
Bush: « Je n'en ai pas eut le temps, mes affaires m'ont occupé ailleurs»
Kent: « Dites plutôt que vous ne savez pas comment le récupéré, et là je vous croirais! »
Bush: « De toute façon nous ne sommes pas des tueurs sanguinaires, nous vous laisserons partir cette fois, avec votre brick, mais tout de suite. Nous irons chercher votre famille, si vous le souhaitez. »
Kent:  « Surtout pas je n'ai que mon père et nous ne nous entendons pas du tout » « Adieu donc! Et bon courage pour l'ilot Gabriel! »
Bush regagna l'Olivette. Avec Hodoul, ils prirent une barque pour se rendre au fond de la baie. Un petit bassin, y avait été aménagé. Le cotre avait été remorqué à l'intérieur. Grâce à un ingénieux système de berceau mu par un système de poulies et de cordages; on était en train de le hisser hors de l'eau
Un vieux monsieur, regardait Mahaleo, qui regardait le bateau. Ils conversaient en malgache et ressemblaient à deux chirurgiens autour d'un patient;
- Hodoul se renseigna: « C'est réparable? »
- Le vieux: « Apprenez mon capitaine, que tant qu'un bateau n'a pas brulé ou sombré, il est réparable. » « Il est même facilement améliorable » « Je ne me suis pas présenté, Monsieur Kent, pour vous servir »
- « Capitaine Hodoul et amiral Bush, enchantés, nous avons proposé à votre fils de vous emmener avec lui, il a refusé. »
- Monsieur Kent « Il a bien fait, me voilà avec un soucis de moins, c'est mieux comme cela. » « Qui est ce jeune homme, il a l'air d'aimer réparer les bateaux, pas comme d'autres qui ne pense qu'a faire des trous dedans ?»
- Bush répondit: « Mahaleo, est un malgache Vezo, de l'ile Sainte Marie, ou nous avons fondé une colonie 'La société des Forbans', il rêve de fabriquer un grand bateau! »
- Kent: « S'il est aussi passionné et pas trop malhabile, il y parviendra. Avec mon humble participation et tous les beaux bois que j'ai réuni, nous allons fabriquer une grande jonque de guerre. »
Hodoul et Bush, demandèrent à visiter les entrepôts, Kent leur servit de guide. Il y avait un hangar spécial pour les épices , le riz et les produits alimentaires. Un autre avec des tissus de la porcelaine, des meubles. Un troisième, qui était le domaine de Monsieur Kent, contenait tout ce qui concernait l'armement des bateaux. Un autre qui n'était qu'une immense toile de tente, Habritait une scierie et des bois précieux.
- Kent: « Prenez ce que vous voulez, mais ne touchez pas à mes bois. » « Ils ont été immergés dans de l'eau douce pour faire sortir la sève, puis installés dans ces séchoirs à clairevoie que vous voyez là bas. Certains y sont depuis vingt ans. »
Lile au trésor n'est souvent qu'un récif en mer, mais bourré de requins :
- Bush: « Nous vous laisserons tout ce qui est nécessaire pour la fabrication des bateaux et même de la main d'oeuvre si vous en avez besoin. Au fait c'est quoi l'ilot Gabriel?
- Monsieur Kent le lui expliqua « Vous voyez le 'Cap Malheureux'? dans le prolongement il y a trois iles en mer, vous allez d'abord sur 'coin de mire' immense rocher lisse, sans point d'ancrage. Plus au large 'l'ile plate', un paradis de sable fin entouré d'un lagon ou les tortues viennent pondre en juin.
- « A quelques encablures encore plus au large 'l'ilot Gabriel.' »
« Comment vous le décrire: une couronne rocheuse de cent mètres de diamètre, haute d'une trentaine de mètres, et rempli d'eau de mer. L'eau doit rentrer par un tunnel sous marin, parce que vu depuis la mer il n'y a aucune faille dans le rocher.
« Là non plus aucun point d'ancrage. Les flancs permettraient une escalade à un homme sachant bien nager, mais si arrivé sur la crête, il glissait le long de l'à-pic intérieur il tomberait à l'eau sans espoir de ressortir. »
« Une légende raconte, qu'il y aurait un trésor au milieu, dans 15 mètres d'eau. Certains disent que c'est un bateau anglais qui avec un cartahu en bout de vergue aurait immergé des caisses. »
« Mon fils était obsédé par ses caisse. Il y serait même allé avec une petite barque et un grappin d'abordage, il se serrait hissé jusqu'en haut et aurait vu les caisses, une dizaines. Mais dans ce chaudron du diable, il dit avoir compter dix sept requins dont certains dépassaient les deux mètres. »
« C'est quand il à dit que les requins, restaient immobiles la gueule entrouverte, et qu'ils le regardaient dressé sur leur queue, que j'ai compris que mon fils se droguait. »
« Les requins ne s'arrêtent jamais de nager, ils ont besoin de faire rentrer l'eau par leur gueule pour quelle ressorte par leur ouïes. C'est comme cela qu'ils respirent. Ils nagent, même en dormant. A part la variété de requins dit 'Requins dormeurs' qui cachent leur tête sous les rochers et restent immobiles. Mais pas les requins du récif qui ont le bout des ailerons blancs ou noirs. Ceux là chassent de préférence la nuit ou à l'aube le long du récif, dans la journée ils regagnent les fonds vers 50 mètres; » (Si Dargenson avait entendu pareil sornette, il aurait rétablit la vérité. Les requins dit pélagiques, ne se posent pas sur le fond, ils nagent au large souvent prés de la surface, mais s'immobilisent pour dormir, les requins de récifs, se reposent souvent sur le sable)
Mais Monsieur Kent n'en démordait pas « On ne voit pas ce qu'ils feraient en pleine journée à 17 dans une casserole d'eau chaude, debout sur la queue, la gueule grande ouverte! »« j'ai fais semblant de le croire. Avouez que cette histoire à tout d'un conte pour faire peur aux enfants. » (La théorie de Dargenson, à ce sujet, c'est que tous les poisons adopte la position, dressé sur la queue, la gueule et les ouïes largement ouvertes lorsqu'ils sont à une station de nettoyage. C'est une zone de non agression ou proies et prédateurs viennent se faire enlever les déchets entre les dents, les parasites qui nichent dans les ouïes, la peau morte autour d'une plaie...etc)
Ce que Kent avait vu ressemblait à une station de nettoyage pour requins. Il faut croire que l'eau oxygénée par le ressac était aspirée à l'intérieur. Cette suroxygénation permettait aux requins de rester immobiles sans s'asphyxier.
« Vous avez surement raison» dit Bush à monsieur Kent, « Mais excusez nous nous avons besoin de retourner à bord.» Entrainant Hodoul en le prenant par le coude.
Hommes de peu de foi:
- Hodoul : « Qu'est ce qui te prend, on n'a rien à faire à bord »
-Bush « Si et même à bord du Sloughi, si tu veux bien attendre quelques minutes, tu sauras tout »
Bush demanda à Leo d'aller chercher Otto et ses plongeurs,et de les rejoindre dans le salon. Quand tout le monde fut réunit, Bush raconta.
« Avec Hodoul, nous venons d'entendre un conte à dormir debout, selon lequel un trésor, aurait été placé au milieu d'un rocher. Ce rocher aurait la forme d'une marmite remplie d'eau de mer, et le trésor serait garder par 17 requins féroces. Le problème c'est que ce rocher serait 'l'ilot Gabriel' au large du cap malheureux. »
- Leo Toujours très pratique et surtout expditif :« Je ne vois pas ou est le problème, on balance des grenades, on tue tous les requins et on récupère le trésor »
- Hodoul « Si les requins existent qui les nourrit? C' est qu'il en faut du poisson pour 17 bestioles de plus de deux mètres et qu'est ce qui nous prouve qu'il y a un trésor? »
- Bush: « Pour les requins, je n'en sais rien. Mais en ce qui concerne les caisses, je vous dois une explication » « Avant de quitter Gibraltar, Nelson avait insisté pour que j'emmène avec moi Otto et ses plongeurs. La raison était que lorsque les Anglais décideraient de débarquer sur l'ile de France, ils auraient besoin d'or pour se faire des amis. Au départ vous le savait, je devais tenir les Anglais au courant des mouvements des forces françaises dans les Mascareignes. J'ai appris par coeur les coordonnées des caisses et je peux vous assurer, que c'est entre quatre et six tonnes d'or qui dorment dans ce foutu chaudron.»
« Si quelqu'un à une idée sur la façon de s'y prendre, pour remonter les caisses je suis preneur »
- Hodoul: « les Anglais les ont fait entrer, il faut trouver comment, et faire la même chose à l'envers.»
- Bush: « Selon la rumeur, ils ont amené un bateau assez prêt, pour capeler un cartahu en bout de vergue et faire descendre les caisses. »
- Leo: « Bon si les anglais l'ont fait, on peut le faire aussi, mais eux ils n'ont pas eu à s'occuper des requins, il faut trouver comment les détruire avant tout. »
- Otto intervint: « Je ne crois pas que cette variété de pointe noir ou de pointe blanche soit dangereuse. Tant qu'il n'y a pas de sang dans l'eau ils n'attaquent pas. » « Si les pêcheurs les craignent, c'est parce qu'ils s'en prennent à leur prise, avant qu'ils aient le temps de les remonter à bord. » « Le requin en général n'est pas un animal agressif, il serait même plutôt peureux » « Tous les plongeurs d'éponges utilisent leur crochet pour taper sur le nez du requin qui est trop curieux. Un simple petit coup, et il détale comme un chien qui à reçu un coup de pied. » « Si vous trouvez un moyen de nous faire descendre par une cable avec un filet au bout, nous avons le temps de tirer une caisse dans le filet et de remonter avec »
- On pourra même s'entrainer à bord du Sloughi, ancré sur 20 mètres de fond.
Depuis que Otto avait décrit les requins comme de gentils toutous craintifs, l'atmosphère était plus détendue. On demanda à Monsieur Kent de fabriquer un espar de trente mètres de long, munit d'un jeu de poulies. Il fut installé sur le gréement du sloughi, qui avait le moins de tirant d'eau. Avant que ne commencent les essais, Monsieur Kent, fit un cacul qui démontrait que l'on courrait à la catastrophe. Et il avait raison, le Sloughi, ne pu résister à ce contre poids, il embarqua et faillit couler.
Première remarque de Monsieur Kent, ses jonques étaient munies de caissons étanches, et auraient mieux résisté. On fit équiper le Sloughi de caissons étanches. Mais cela ne l'empêchait pas de se coucher. Pour cela un seul remède. une voir plusieurs ancres sur le bord opposé. En fait on fabriqua une barge de la longueur du Slougui, rempli de sable elle pourrait être coulée sous le bateau qui s'y amarrerait à l'opposé de la poterne.
L'ile plate à proximité servit de relai. On y débarqua tout ce qui pesait sur le pond du sloughi, canons boulets. On condamna les écoutilles et on fit l'étanchéité.
Le bord du bateau face au rocher avait reçu une espèce de passavant extérieur qui s' avéra très utile, pour tenir le Sloughi à distance. Et qui de plus reposait sur les rochers avec le ressac. Tout le monde retint son souffle quand Otto et un autre plongeur descendirent avec le filet. On ne pouvait voir ce qui se passait, seul un plongeur tenait à la main un corde reliée à la taille d'Otto, celui ci tirait deux coups pour se faire remonter, plusieurs s'il fallait tout remonter en urgence.
Tous les plongeurs vous le diront « Les requins ne sont pas agressifs »:
Comme prévu les requins se tinrent tranquilles, certains repartirent par le tunnel qui donnait accès à la mer. Les autres continuèrent leur ronde, ils tournaient tous dans le même sens.
La première caisse fit son apparition sous les cris des spectateurs. On ramena, les hommes et la caisse dans le filet.
Sur le pont Simbad avait préparé une hache monstrueuse, la ou un marteau aurait suffit. Il éclata les ferrures et tout le panneau en bois, qui libéra des sacs de tissus.
Quelques uns eurent la bonne idée de crever en déversant un flot d'eau de mer et de pièces jaunes et brillantes.
La mer était calme, rien ne pressait, on mit la journée à remonter les dix caisses.
Arrivé au mouillage on passa la commande de dix coffres renforcés, par des cerclages de métal. La journée du lendemain, fut occupée par le chargement du Sloughi
Ce n'était que quelques tonnes d'or de plus. Comme dirait Lea: « Pas de quoi en faire un fromage »
(Chère lectrice,je vous prends à témoin, ne la trouvez-vous pas un peu blasée notre chère Lea? Je conviens certe que les affaires de nos forbans sont florissantes, et de plus ils ont des goûts modestes. Mais une nouvelles colonie à fonder ça entraine des frais, et l'or c'est le nerf de la guerre. N'oublions pas que nos forbans sont en guerre, et pas qu'un peu...Alors!)
Pendant ce temps la les charpentiers de marine cogitaient tant et plus.
Monsieur Kent et Mahaleo montrèrent à Otto les dessins qu'ils avaient fait, pour qu'il leur fit une maquette.
En gros l'idée était de construire un 'yuan yang jiang chuan', ou jonque canard mandarin. deux navires liés l'un à l'autre qui se séparaient à l'approche de l'ennemi permettant l'effet de surprise et l'abordage des deux côtés à la fois.
Dans les gravures anciennes les deux coques étaient simplement liées par des cordages.
Dans le projet de Monsieur Kent les deux coques étaient reliées par une structure transversale, qui rappelaient les pirogues polynésiennes à deux coques. On gagnait en stabilité surtout aux allures portantes. Il restait à résoudre le problème de séparation des deux bateaux si l'on voulait garder l'effet de surprise.
Otto mis deux semaines à faire un jouet en roseau:
On chargea les deux jonques, et les deux indiamen et on mit à la voile pour retourner à Saint Paul.
Comme on pouvait s'en douter François apprécia tout particulièrement le riz, son stock était à zéro. Mais lorsqu'il apprit qu'il y avait dix coffres d'or à mettre à l'abri, il proposa un convoi pour le cirque de Mafatte, et l'installation d'une garde permanente. C'est donc, une véritable armée, avec des canons de petits calibres et des pierriers qui partit vers les hauts. On envoya les lévriers vers Monsieur Fu, pour qu'il ne se méprenne pas sur les intentions de cette troupe, surtout qu'un troupeau venait à la suite.
Les retrouvailles avec Monsieur Fu furent grandioses, on fit la fête, avant de se mettre au travail. Monsieur Fu, fit monter les coffres dans la salle d'armes. Là il alla verrouiller la porte. Messieurs voilà deux pendentifs en jade que je vous demande de garder dorénavant sur vous. Ils en existe quatre, mon fils en a un, les trois autres sont là. En tirant sur cette torchère on fait glisser ce panneau de bois. La clé de cette serrure, se glisse dans ce sens elle déverrouille la porte mais à la troisième marche, il faut rester immobile pour que l'eau qui noie le passage, ait le temps de s'évacuer. Il faut laisser quelqu'un sur la marche, sinon l'eau monte à nouveau. Après avoir franchi ce siphon il suffit de monter cet escalier et voilà la salle du trésor. Ici votre opium, ou du moins ce qu'il en reste, j'en ai vendu un quart. A un seul client, il reviendra prendre le reste dans six mois. A ce propos si vous trouvez un autre bateau de trafiquant dépêchez vous de revenir me voir. J'ai de la demande.
- « Ce n'est pas tout, allons délivrer Hodoul »
Les coffres furent vite rangés. On fit rédiger un contrat de création de la 'Banque des forbans' Monsieur Fu Ché en était le gérant. Son activité principale, armer des bateaux pour la course.
On raconta à Monsieur Fu qu'il n'avait plus de concurrent à Grand-baie. Que deux jolies jonques, pleines de marchandises, étaient à Saint Paul. On lui apprit également la vente du Tempest à Surcouf. De leur côté les Fu n'avaient pas chômé, les salines étaient en bonnes voie, l'achat de terrain serait bientôt ratifié. On allait s'occuper des terrains, pour installer des rizières, nos amis étaient d'autant plus partants, qu'ils étaient riches. Monsieur Fu savait que les finances des autorités de l'ile de France n'étaient pas brillantes, il faisait passer le mot dans le milieu des corsaires, qu'il était preneur de toutes les cargaisons. Il y avait de nouveaux clients qui venaient d'arriver ils étaient dans la baie, des Américains, ils voulait se constituer une flotte de guerre. Ils recherchaient de grosses unités.
- Monsieur Fu: « Quels sont vos prochaines destinations? »
- Bush;  « Nous avons toujours, un projet sur les Seychelles. » « C'est un endroit qu'Hodoul affectionne particulièrement. »
- Monsieur Fu: « Certes c'est un archipel, ou trois iles sont habitables. Qui n'est pas sur le trajet des cyclones ce qui est un avantage inestimable dans ces contrées. Un autre avantage, ces iles n'intéressent pas les grandes puissances, car elles à l'écart des routes commerciales avec l'Europe » « Ne m'avez vous pas dit que vous aviez des amis au Cap »
- Bush:  « Si, des hollandais, les Van der Stel, ils ont une grande propriété à l'est du Cap donnant  sur un très beau mouillage Simon's bay »
- Monsieur Fu: « Les anglais occupent une position stratégique, à la pointe de l' Afrique, mais ils ne contrôle pas le pays. J'ai l'intention d'y envoyer François, pour tenter d'y installer des entrepôts.» « Si nous y parvenons nous récupérerons, tout le commerce Anglais et Hollandais et aujourd'hui Américain. » « Je crois beaucoup aux possibilités de ces nouveaux territoires, surtout si les anglais restent en guerre contre eux » « Vous devriez retourner à Saint Paul, avant qu'ils ne s'en aillent »
Outa ne sera plus le seul à avoir vu des américains :
- Bush: « Nous avons laissé Leo et Aimé pour le déchargement des jonques, vous avez raison, je ne vais pas m'attarder »
Deux jours après cette discussion, Hodoul et Bush étaient à bord du Sloughi. Ils ne furent pas étonnés d'y trouver le capitaine de 'l'USS Enterprise'. Goélette américaine
armée de douze canons et portant le surnom de “Lucky Little Enterprise”. Ils seraient preneurs de toute unité de quelque taille que se soit. La nouvelle nation avait un besoin urgent d'une flotte, surtout face à l'angleterre.
Parmi les bateaux qui pouvaient être vendus, il y avait:
- 'Le Censeur' un 84 équipage français. 'Le Narval' une frégate anglaise de 36 canons équipage anglais. 'La Perle' un Indiaman équipage anglais, Les deux galiottes équipage Hollandais. Le brick Le coureur 24 canons équipage à majorité francophone qui était revenu de Rodrigue. Les américains étaient preneur du total.

- Le Censeur et Le Narval précédés d'une galiotte vendus aux américains.
l'Alerte et 'La Perle' les accompagneraient et reviendrait avec les équipages français qui ne souhaiteraient pas rester au service de l'Amérique et avec le règlement.
Montant de la facture: Le Censeur 50.000£, Le Narval 20.000£, La Perle 25.000£ Le Coureur 15.000£, Les deux galiottes 20.000£ soit un total de 130.000£ L'armement 20.000£ l'affrétement 5.000£ Montant total dela facture : 155.000£.
- Hodoul d'ajouter: « A ce prix là c'est un cadeau, mais il ne sera pas dit que 'La compagnie des forbans' n'aura pas aider, l'opprimé contre l'oppresseur. »
Bush conseilla à Graçay d'accepter une partie du règlement en blé ou en maïs qui manquait en France. Et de vendre la cargaison à bordeaux pour charger du vin et des produits manufacturés.
Restait à Hodoul : L'olivette les trois cotres. A Bush: La Tamise, Le Serena, Le Sloughi, Le Salouky. Plus des boutres négriers et les deux jonques.
Quand il est urgent de se presser lentement:
Pour suivre les conseils de Monsieur Fu, on décida de faire une croisière jusqu'à 'Simon's bay'. Mais les préparatifs prirent plus de temps que prévus. Les terrains, entre les deux torrents étaient officiellement achetés. Il fallu trouver dans la population locale des asiatiques, qui soient capables de tracer les terrasses en escalier. Le plan initialement prévu par François, prévoyait le détournement des cours d'eau, pour amener l'eau aux rizières.
L'expérience d'Otto sur les aqueducs en bambous permit de gagner beaucoup de temps. Ce système d'irrigation fut prolongé au delà de la rizière. On acheta tous les terrains de Rivière saint Etienne jusqu'à Saint Pierre, où il y avait un petit port, encore fallut-il l'aménager. Un canal d'irrigation devait être creusé pour rejoindre un petit torrent qui descendait de la plaine des caffres. En remontant la plaine des caffres on visita le cirque de Cilaos. Très sauvage et inhabité on décida d'y mettre un autre troupeau et les premiers habitans.
Tous ces aménagements prenaient du temps, et Bush allait bientôt être papa. On embarqua des quantité de marchandises sur les deux jonques et dans le Sloughi à destination de Sainte Marie.
Pierre avait rejoint Leo après la vente du Narval, mais il ne s'intéressait qu'à la mer, il faudrait lui trouver rapidement un commandement.
Hodoul et Bush jouaient les pachas dans le salon du Sloughi.
Les équipages avaient été renforcés par ceux qui souhaitaient revoir la baie des forbans. On n'avait pas pris tout le monde, faute de place. Mais ceux qui revenaient, avaient acheter une foule de choses, pour construire leur 'chez eux'; La Société des forbans s'était enrichie, et les forbans aussi. On faisaient des plans à long termes; certains s'étaient mariés et ramenaient leurs femmes à l'ile Sainte Marie.
On voyageait avec beaucoup d'insouciance, et avec beaucoup de monde sur les ponts. A cette époque de l'année le temps était clément, le trajet se passa sans encombre. On fit halte à la palisse, et à Tomasina.
On apprit que Joachim était parti vers la baie des forbans, avec Le Vasa II et le Résolution. Donc on ne s'attarda pas, les négriers avaient sans doute déménagé leur activité vers les commores plus au nord, ou même les Seychelles.
Hodoul qui voyait toujours le meilleur côté commercial des choses, s'écria: « Priez mes amis, pour qu'ils aient choisi les Seychelles, on pourra en faire nos choux gras »
Il ne savait pas si bien dire, mais revenons à nos moutons, ou à nos bateaux:
C'est donc au large de Tomasina, que deux voiles arrivèrent du nord droit sur eux.
- Bush: « J'ai un mauvais pressentiment » « Il vaudrait mieux que Pierre rejoigne une des jonques et Leo avec Otto l'autre. » « prenez chacun une batterie de fusées du Sloughi, si nous devons nous battre, les jonques sont plus maniables, elles pourront arriver sur l 'arrière de ces deux frégates » «  le Sloughi fonce pour passer entre les deux » « Les jonques passent de chaque côté pour les dépasser » « Ils ont l'avantage du vent, mais ils l'auront perdu après la première passe » « Nos bateaux étant plus rapides, dés que nous aurons fait demi tour, on les prend en chasse »
- Bush: « Bien que cela ne veuille pas dire grand chose, ils sont sous pavillon français
- Hodoul: « Le pavillon on s'en fout; pourvu qu'ils nous attaquent, qu'on puisse s'en emparer »
Tous en coeur: « Amen..... »
En formation et en serrant le vent au plus prêt de ce que pouvaient les jonques, on sorti les pavillons.

Il y en avait pour tous les gouts. L'une des jonques arborait un drapeau s'inspirant des couleurs du « Bouthan: orange et jaune avec un dragon au milieu » « L'autre une banderolle rouge et jaune avec un lion brandissant une épée » et les deux avaient en tête de mât le pavillon Français.
En somme loin de décourager les futurs ennemis, elles avaient tout ce qu'il faut pour exciter leur curiosité.
Le Sloughi arborait sur un mât, les couleurs de la France, sur l'autre celles de l'angleterre ( On n'avait que l'embarras du choix).
Leo se dit qu'il faudrait penser à dessiner le drapeau de 'La société des Forbans'. C'était indiscutablement une bonne idée, mais pour l'instant il y avait une autre urgence.
Les deux frégates qui battaient pavillon français, venaient de tirer des coups de semonce. Les boulets sifflèrent au dessus du Sloughi.
Notre trio répondit par un tir chacun, histoire de montrer qu'ils avaient compris, mais qu'ils n'étaient pas des enfants de coeur. Disons que les équipages malais des jonques, n'étaient plus des enfants malgré leur petite taille. Petits et maigres, mais avec un coeur « gros comme ça.... » ils allaient en faire la démonstration.
Le Sloughi avait fait charger les caronades avec des petite barres de fer plombées au deux bouts, redoutable pour les voiles et les haubans, à faible distance. Les canons ne tireraient qu'une fois des boulets ramés dans le but de démâter l'adversaire. On comptait bien sûr mettre le feux aux voiles avec les rampes de fusées.

- Les deux frégates corsaires, passent à l'attaque.

Hodoul avait pris le commandement de la bordée de bâbord et Bush celle de tribord. Une fois les canons chargés, on fit descendre tout le monde, ne laissant qu'un marin par pièce.
Bush avait fait mettre des râteliers sur le pont avec les armes à feu chargées; pour éviter qu'un coup ne parte par mégarde. Avec tout ce monde, l'entrepont était plein comme un oeuf. Ce qui fit dire aux matelots, que les négriers traitaient mieux les esclaves que les forbans les marins.
Du côté des jonques, des hommes armés de grosses arbalètes se tenaient accroupis sous le passe-avant.
Leo avait pris le commandement de la batterie de fusées.
Les jonques laissèrent les frégates approcher, quelques boulets avaient traversé leurs voiles lattées ,sans créer de réels désagréments. Chaque partie étant relativement indépendante les unes des autres, si l'une d'entre elle se déchirait, la jonque pouvait quand même continuer à prendre le vent.
Arrivé à portée de fusil, les arbalétriers plantèrent les arbalètes dans des trous du plat bord percé à cet effet.
Ces grosses machines tiraient des flèches munies de petits grappins. Ces grappins dévidaient derrière eux une corde légère, mais très résistante, laquelle était frapper sur une espèce de cabestan. Dés que les grappins eurent atteints leur but, la jonque laissa porter, entrainant la proue de la frégate derrière elle.
Leo en profita pour envoyer ses fusées, qui mirent le feu à deux voiles, et une certaine panique à bord. La bordée qui aurait pu faire très mal au Sloughi passa on ne sait où.
Le Sloughi vit ses cibles s'écarter chacune de leur côté, un peu comme si on lui ouvrait la porte en grand. Ce que voyant, Hodoul et Bush firent tirer en même temps. Le Sloughi en fut arrêté net, il avait été déventé entre les deux frégates.
En d'autres circonstances, la situation aurait pu être dramatique. Mais les jonques, avaient dérouté les frégates. Les tirs du Sloughi et des fusées avaient rendus les deux bateaux ingouvernables.
C'est alors que le Sloughi prenait une frégate par son gaillard arrière; que Hodoul et Bush assistèrent à l'abordage des malais par la proue.
Oh ! Malédiction!.... des malais !
Ces petits hommes, seulement armés d'un coutelas, et ne portant qu'un pagne noué autour des reins, bondirent dans les haubans, comme une portée de singes. Ils avaient leur arme pendu dans le dos, mais ne s'en servaient pas. Ils ne frappaient, qu'avec leur pieds, en s'agrippant avec les mains à tous les bouts et autres drisses. Leur agilité était telle, qu'ils semblaient faire des cabrioles en prenant appui sur un adversaire alors qu'ils en frappaient un autre à la tête. Et ce avec une vitesse telle qu'on avait l'impression que eux seuls bougeaient, et que l'équipage en face ne réagissait pas.
Une autre chose était terrible pour les nerfs. C'était que chaque fois qu'ils frappaient, ils vidaient leur poumons, en chassant l'air la bouche ouverte. C'était comme un cri de douleur, alors que la douleur de leur adversaire était plutôt muette.
Pour compléter le tableau ; Hodoul et de Bush déboulèrent suivis par leurs groupes d'assaut.
C'en était trop pour l'équipage, du moins ce qu'il en restait, ils jetèrent leurs armes.
Mais comment arrêter, ces singes malais, qui avaient sorti leur couteaux, et poursuivaient les hommes désarmés jusque dans les cales de la frégate. Ils y eut des blessés qui ne survécurent pas à ce déchainement de violence. Les pertes étaient encore plus importantes sur l'autre frégate, ou la moitié de l'équipage, fut sacrifié. Leo était médusé par ce qu'il venait de voir. Lui qui croyait être souple, il avait encore beaucoup de chemin à faire avant d'égaler ces petits hommes en agilité. En cruauté n'en parlons même pas.
La part du diable :
Il est de coutume chez les pirates malais de dépouiller les victimes. Compte tenu de leur bravoure dans cet abordage, il leur fut accordé « La part du diable ». Un des capitaines avait survécu, le capitaine Legars de 'L'Entreprise' 40 canons 4 obusiers. La chance voulu qu'il soit assommé d'un coup de pied dans la tempe; et laissé pour mort. Le capitaine du 'Hay' frégate 26 canons de 12 ; n'avait pas eu la même chance. il fut dépouillé 'post mortem' d'une belle montre en or et d'un médaillon contenant le portrait d'une femme. Hodoul en négocia le rachat, il lui en couta un couple de zébu et quatre chèvres, le malais souhaitait mettre son sac à terre. Pierre l'Hermite pris le commandement du « Hay », qu'il s'empressa de rebaptiser « Général Pichegrue » Il y fit transporter les 4 obusiers de l'Entreprise.(Il avait une admiration particulière pour ce général.)
- Le général Pichegrue
Il faut dire que l'exploit réalisé par cet homme est unique en son genre.
(Chère lectrice, il faut que je vous raconte l'exploit du général Pichegrue. « La flotte hollandaise était bloquée dans les glaces du Zuydersee par une vague de froid. Ce qui a permis à la cavalerie du général Pichegrue de la prendre d'assaut à cheval. C'est le seul cas connu dans l'histoire d'une flotte prise par une cavalerie.» « Il n'y a pas d'exemple du contraire.»)
Retour au bercail :
Avec tous ces blessés, il y avait du travail pour le bon docteur, on se dépêcha de rejoindre la baie des forbans.
Bush ; « Pour ceux qui ne le connaissent pas encore; je vous présente mon ami Joachim van der Stel » « Capitaine Legars, corsaire Français de l'ile de France » « et maintenant forban de Sainte Marie »
Un comité d'accueil avait lancé les préparatifs d'une grande fête, dés que les vigies avaient identifiées le Sloughi. Bush n'était pas encore papa, mais Dargenson prédit qu'avec les émotions, on pourrait avoir des surprises.
Il ne savait pas si bien dire, en bon médecin qu'il était il avait depuis longtemps, entendu le coeur, non pas d'un mais de deux bébés. Et les deux adorables choses firent une entrée hurlante et applaudie dés le lendemain.
Lea s'adressant en privé à Serena: « Tu devais t'en douter un peu »
Serena « Oui, surtout quand ils donnaient des coups de pieds, c'était soit des jumeaux soit un bébé avec quatre jambes »
Lea:  « Il y a déjà des jumeaux dans ta famille? »
Serena: « Non, pas plus que dans celle de Bush »
Lea: « es-tu sure qu'il soit bien le père ?»
Serena: « Evidemment, qui veux tu que se soit d'autre »
Lea: « Je ne sais pas,....Leo par exemple »
Serena: « Tu n'as pas honte, ce serait....ce serait...un inceste »
Lea: « J'ai du mal à te suivre, lorsque tu nous materne comme ça » « Bon c'est l'heure de les remplir » « Je vais te donner un coup de main »
Serena: « Ah ça.... je ne suis pas sur, que celui qui héritera de ton opulente poitrine sera le mieux nourri »
Lea: « Tu ne va pas remettre ça avec ma poitrine » « Je me contenterai de te les accrocher un de chaque côté, après c'est à toi de choisir le garçon à droite ou la fille à droite » « Tu crois pas qu'il serait temps de leur donner des noms »
Serena: « J'attendais le retour de Bush »
Lea: « Au fait tu l'appelle toujours Bush, il n'a donc pas de prénom? »
Serena: « Oh si il en à un et pas triste si tu veux mon avis » « Il serait furieux si je l'appelais 'connard' même dans l'intimité »
Lea: « Parce qu'il s'appelle vraiment 'connard' »
Serena: « Oui en vieux germanique 'Con' veut dire audacieux et 'Hart' fort » « Les deux ensemble voulait dire 'Audacieux et Fort' » « Mais pas facile à porté. Même le diminutif de connard,.... c'est 'Con'... donc il vaut mieux laisser tomber. »
Ce n'est pas parce que le pére avait un prénom ridicule que ses enfants devaient en souffrir. On les appela Alexandre et Cléopatre, soit Alex et Cléo. Pour les marins c'étaient Lea 2 et Leo 2.

(Chère lectrice, érudite comme je vous connais, vous allez me faire remarquer que les pharaons se mariaient entre frère et soeur. Que c'est un lourd héritage pour ces deux chérubins. Je répondrai: « Ne dramatisons pas, mon petit doigt me dis qu'ils auront d'autres chats à fouetter)
Comment Otto devint Otto-Vakana :
Otto avait trouvé chez les malais deux pêcheurs de perles, qui avaient appris, les techniques de cultures des huitres perlières. Ils utilisèrent une yole pour rejoindre le lagon d'Ampahiny ou il avait mis en culture ses huitres. Ils avaient apporté du matériel de pêche; pour les Vezo qui avaient veillé sur le parc. Ils ramenèrent à la plage deux chapelets de six huitres. Ils récoltèrent sept perles noires de taille moyenne. Il y avait deux perles dans la même. Comme elles étaient de taille différentes, la plus grosse pouvait être naturelle.
Néanmoins les résultats étaient encourageants, car aucune huitre n'était morte. Ils partirent chercher des huitres sauvages sur le tombant extérieur du platier.
Les structures de bois et les cadres devaient être améliorées, ils enrôlèrent le vieux Vezo, pour qu'il pêche pour eux. Construisirent un immense parc à tortues en barrant le lagon par deux palissades de bambous. Mirent en chantier des maisons sur pilotis en bambou tressés et en toits de latanier, pour les pêcheurs Vezo. Le poisson fut salé au lieu d'être séché au soleil, les marins européens, le préféraient comme cela.
Otto fit un collier avec sa première récolte de perle, et le porta toute sa vie autour de son cou. Cela lui valu le surnom de Otto Vakanamiarina (Otto qui possède la perle qui vous relève lorsque vous chancelez). Comme souvent à Madagascar le nom à été simplifié pour donner Otto Vakana (Otto La Perle). Otto laissa son équipe sur place et retourna à la baie des forbans.
L'anse couleuvre, transformée en haras :
A l'anse couleuvre, les travaux avaient bien évolué .
Un corsaire français du nom de Claude Deschiens de Kerulvay avec son bateau 'La Modeste' avait pris un anglais, qui amenait des chevaux aux troupes anglaises de Rodrigue. Il ne savait pas trop quoi faire de ces bêtes et les échangea contre des tortues de mer . Lea était ravie, d'autant qu'elle avait racheté tous les équipements sur ses propres deniers, à savoir selles et autres harnais.
Les deux premiers poulains étaient nés. Ces deux là et les deux juments étaient les seuls parqués dans un vaste enclos. Le reste vagabondait aux alentours.
Ils étaient très familiers car ils n'avaient aucun prédateur sur l'ile, et les hommes qu'ils rencontraient avaient toujours une friandise à leur donner. Donc ils s'approchaient dès qu'ils voyaient des hommes.

Croisière vers l'Afrique du sud, en passant par les Seychelles :
le capitaine Legars et 'l' Entreprise', faisait partie de la 'Société des forbans' puisque Legars avait signé la charte des 'chasseurs de négriers'.On se prépara au départ; On laissa les boutres pour les échanges avec les autres comptoirs.
On composa l'escadre de la façon suivante:
Leo et Lea chacun sur une jonque, Leo avec Simbad, et Outa sur l'une.
Lea avec Serena et Otto sur l'autre. Ils avaient la charge de jouer les éclaireurs avec le salouky d'Aimé et les trois cotres.

- Jonques de Lea et Leo prises à Kent.
- Cotre de l'avant garde
Venait le gros de la force avec Bush et Dargenson sur le Sloughi promu au rang de navire amiral. Venait ensuite l'Entreprise de Legars et le général Pichegrue de Pierre l'Hermite.

- L'Entreprise de Legars
Puis les navires marchands; le Vasa II, le Résolution et le Serena sous le commandement de Joachim van der Stel.
En serre file Hodoul avec deux unités rapides et bien menées l'Olivette et la Tamise
Le plan de route prévoyait de mettre le cap sur les Seychelles.
De remonter jusqu'à zanzibar, rencontrer le sultan et lui faire signer une charte de protectorat. A l'occasion revendre un ou deux bateaux. Faire le plein de clous de girofles. Redescendre le canal du Mozambique en passant par les Commores,et les Glorieuses pour voire ou en était la traite dans ces iles.
Direction Juan de Nova, Bassa da India et Europa, puis exploration de la côte de l'Afrique, pour l'ivoire..
Mais dans un premier temps, cap sur les Seychelles.
Les trois atolls coralliens qui étaient sur la route menant à l'ile de Mahé étaient; d'ouest en est; Aldabra, Cosmoledo et Farquard. Ces atoll sont très sablonneux, on y envoya les bateaux au plus faible tirant d'eau.
La jonque de Lea, Serena et Otto se dirigérent vers Aldabra.
Leo, Simbad et Outa cinglèrent sur Cosmoledo
Aimé irait reconnaître Farquhar.
Les trois cotres partiraient en éventails, l'un vers les Amirantes, un autre vers Coëtivy, le troisième droit sur Mahé.
l'Entreprise de Legars et le général Pichegrue de Pierre l'Hermite préférèrent tracer une route plus à l'ouest. Et venir sur Mahè depuis le nord-ouest.
Le Sloughi et l'Olivette contourneraient par l'est très au large de Coëtivy.
Les navires marchands navigueraient au plus court droit sur Mahé.
Une croisière d'exploration, qui tourne à la course aux trésors.
'Laydies first' toujours dans les abordages :
Les premieres à tirer un bon numéro furent les filles. Elles étaient en train de s'entrainer à l'escrime, quand Otto les avertit qu'un trois mâts, faisait route au sud-sud-ouest. Il avait repéré les voiles de la jonque, qui ressemblaient plus à des éventails, qu'a des voiles dangereuses, mais avait du les prendre pour des négriers.
Les filles eurent recours à une vielle astuce, sans prendre de ris dans la voile, elles mirent une ancre flottante en remorque ainsi que leur canot, ce qui les ralenti considérablement. Ils ne changeraient rien sinon leur cap un peu plus à l'ouest pour passer sur l'arrière du trois mâts.
La poupe fut bientôt visible à la lunette, il s'agissait de l'Eliza, une construction française pas tout neuf, lourdement chargé, mais capable avec ses 24 canons, de réduire la jonque en miette. Pour l'instant, il était difficile de dire s'il était totalement ou partiellement armé. Les anglais, sur les navires de commerce, remplaçaient souvent une partie des canons par des leurres en bois, pour décourager les pirates.


- L'Eliza plus très jeune, mais solide.
Il en fallait plus que çà pour décourager nos amazones. Le plus urgent, était de déguiser la jonque en négrier. Ne devait rester sur le pont qu'un équipage réduit à six ou huit marins. les quarante autres iraient s'occuper des armes à l'abri des regards indiscrets.
Les filles gardèrent leurs tenues d'escrimeuses, plastron compris. Elles se contentèrent d'enfiler par dessus d'amples kimonos. Serena se fit une tresse de mandarin, ou doit -on dire de mandarine, du plus bel effet.
Quelque chose dans le comportement de la jonque avait du inquiéter l'Eliza, qui profitant de son allure vent arrière, fit établir, le plus de voiles possible. Ce que voyant, la jonque remonta son canot et son ancre.
La course poursuite ne dura pas longtemps, la vielle Eliza n'était pas de taille. Les grappins des malais accrochèrent la poupe. Ont envoya une série de fusées dans les voiles, qui se transformèrent en torches. Tout l'équipage était sur le pont et hurlait à qui mieux mieux. On promit aux malais 'La part du diable mais uniquement sur les prisonniers vivants', espérant temporiser leur ardeur meurtrière.
Dés que les deux bateaux furent arrimés à la queue leuleu. Les malais bondirent dans les gréements. Les marins galants laissèrent passer nos héroïnes, qu'ils saluèrent à la chinoise, car elles avaient oublier de retirer les kimonos.
L'équipage plutôt réduit, les attendait sur le gaillard d'avant. D'où partirent quelques coups de pistolets, tirés de trop loin. En réponse à cette agression, on entendit le fameux cri de ralliement : « En avant les forbans » « en avant... » Dans ces cas là comme personne n'avait besoin d'encouragement, c'était de derrière que venait ces appels. Ils auraient pu tout aussi bien crier « Laissez passer devant » « Laissez nous en un peu.... » Personne n'aurait fait la différence.
Les filles préféraient les officiers, on peu les comprendre. Elles repérèrent quelques d'officiers anglais groupés autour de leur capitaine.
Lea sortit sa dague de la main gauche, et l'épée dans la main droite, salua le groupe. Serena arriva à ses côtés un peu essoufflée, sa grossesse l'avait un peu ramolli.
Serena voyant qu'elle aurait à faire face à des sabres d'abordage pris son épée à deux mains. Elles se regardèrent, et Lea dit en souriant:
- Lea: « Est-ce que ces bonnets ridicules changent quelque chose à l'affaire ?»
- « Non je ne crois pas » répondit Serena en lançant le sien au loin.
Un officier, sans doute le second, s'écria « Mais ce ne sont que des femmes! » et il fit un pas vers Lea.
Son capitaine le rattrapa par la manche, « Laisse la moi, je vais m'en occuper! »
Mais le second fit un autre pas en avant. Ce que voyant, Lea lui jeta sa dague entre les pieds ou elle resta planter en vibrant.
« Il vous à dit qu'il allait s'occuper de moi, vous n'avez pas entendu? Chacun son tour. »
Le capitaine se mit en garde, Lea aussi, dans la position la plus orthodoxe possible.
Ils se mesurèrent, l'un l'autre, par de fausses attaques et de vrais parades. Ce que ne savait pas William Brown (C'était le nom du capitaine), c'est que Lea avait pris quelques leçons avec les malais. Elle se fendit mais pas complètement, puis rompit laissant une ouverture à son adversaire, qui tenta sa chance, par une attaque sur le bras gauche. Mais Lea avait changer son épée de main, elle écarta la lame et prenant appuis sur la jambe gauche, elle frappa la garde du sabre d'un coup de pied pivotant. La pointe de la botte toucha la coquille avec un bruit de gong, et le sabre vola par dessus bord.
- On entendit Serena dire « Bon ce n'est pas tout, on à assez amusé les enfants »

- « Messieurs en garde ! »
Ne cherchant pas à savoir si le message avait été reçu, elle chargea dans le tas. Tenant son épée à deux mains et sans s'attarder en préliminaires; parer, piquer, sabrer, tailler, elle se fraya un chemin qui laissait des traces sanglantes sur le pont. Elle ne s'arrêta qu'a un mètre du mât de beaupré et se retourna.
- Quand Lea se prend pour un Samouraï.
Pour voir Lea qui empruntait le même chemin, tenant elle aussi son épée à deux mains, ce qui fini d'éparpiller le groupe.
Arrivée aux cotés de Serena, elle lui demanda: « Comment as tu trouvé mon exécution, t'ai-je assez bien singer? »
- Serena: « Pas trop mal, sauf que tu n'en as touché aucun, tellement il se sont vite écartés. » elles virent arriver le capitaine William Brown, tenant un sabre par la lame.
- William salua ces dames en disant « Je suis votre prisonnier » « Il n'y a pas de honte à reconnaître son erreur » « Je n'ai jamais été opposé à ce type d'escrime » « Qui vous à appris cette botte (Sans jeu de mot)? »
- Lea qui roucoulait sous cette avalanche de compliments répondit « Un petit malais de soixante dix ans et d'un mètre cinquante, qui vous aurait cassé le bras dans les mêmes circonstances, et peut être une jambe tout de suite après » « Pour la jambe je n'ai pas osé je n'en suis qu'à ma première leçon. »
Les malais s'étaient conduits en marins civilisés, il n'y avait aucun mort. La moitié de l'équipage était écroulé sur le pont, qui saignant du nez, qui du cuir chevelu, mais pas en danger de mort. Comme a l'habitude de dire le docteur Dargenson, c'est très spectaculaire mais pas létal. Traduisez, il y a du sang partout, mais on n'en meurt pas.
Serena et Lea, aidées d'Otto et du vieux malais, remirent les os en place, firent des sutures, posèrent des attèles. Heureusement aucune blessure ne nécessita d'amputation, car on se demande qui aurait opérer.
Elles prirent connaissance du livre de bord et des bordereaux de cargaisons. Thé, épices fines, soieries, porcelaines de chines et plus intéressant un coffre de perles . Pas mal pour cette vieille barcasse
Aimé en a trouvé un petit … petit navire,....petit mais costaud :
Le deuxième bon numéro fut tiré par Aimé, qui trouva un petit brick anglais « Le Coringa» échoué sur un banc de sable des Farquhar, bourré d'arme et de munitions, une véritable poudrière ambulante.
Heureusement qu'ils n'avaient pas eu connaissance de la cargaison, pendant les manoeuvres de désenflouage, ils auraient été capables de l'abandonner sur son tas de sable. Ils le suivirent de loin. Le plus difficile fut de trouver un équipage de prise.
C'est au pied du mur que l'on voit le maçon, et au pied du mât le forban :
L'Entreprise et le Général Pichegrue contournaient les Amirantes par l'ouest lorsque les vigies annoncèrent, un convoi venant du nord.
- Trois indiamen et deux lougres, étaient escortés par deux frégates de 40 et un brigantin de 20.
Pour tout capitaine un tant soit peu prudent, la partie n'était pas jouable. Mais pour l'Hermite et Legars, c'était un défit, qu'ils se devaient de relever. Connaissant les performances de leurs frégates, ils décidèrent de provoquer une chasse. Avec l'avantage du vent, ils envoyèrent les couleurs de l'Angleterre, et foncèrent sur le convoi.
Ils arrivaient sur une route d'interception, par vent de travers. Le premier à quitter le convoi, fut le brigantin. Cela ne manquait pas de panache, mais, les deux frégates auraient du le suivre.
Le brigantin tira un coup de semonce, et les deux frégates envoyèrent les couleurs de l'Angleterre; tout en ralentissant leur allure. Les canons étaient chargés, mais les matelots prenaient des allures décontractées. Les marins anglais hurlaient même des salutations de bienvenue.
Le brigantin s'approcha à portée de tir, l'Entreprise se décala pour ne plus être une gène pour le Général Pichegrue et les deux bordées partirent simultanément.
- Le brigantin avant son dématage.
Les boulets ramés eurent tôt fait de raser le brigantin de tous ses mâts.
On peut imaginer les conséquences de cette traitrise sur l'escorte anglaise.
Il était temps de virer lof pour lof en face de la charge vengeresse. Pour l'instant le plan fonctionnait, si le but recherché, consistait à éloigner l'escorte du convoi.
Les filles toujours modestes..... « Un petit coup de main les gars »?
La poursuite à la meilleure allure renvoyait les frégates vers Aldabra.
Quand la jonque vit arriver les quatre frégates, elle crut sa dernière heure venue. Et l'équipage de la vieille Eliza se voyait déjà libre.
Il fallait prendre des décisions rapidement. Lea et une équipe de canonniers passa à bord de l'Eliza.
On fit descendre les anglais dans la cale. Mais le moral changea lorsque la frégate de tête hissa le drapeau français, et celle qui la suivait aussi.
« Alors cela changeait tout. !» Pas pour l'Eliza, qui ne pouvait que s'attendre au pire. Trop lente et trop vieille pour ce genre d'exercice.
La jonque ne pouvait compter que sur la ruse; recommencer la manoeuvre qui avait si bien réussie avec 'l'entreprise'.
La jonque se p

Lea prête à sabrer.