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Installation des forbans aux Seychelles.

La jonque se porta en avant, devant elle le général Pichegrue, laissa abattre et vira lof pour lof pour opérer un demi tour complet, qui fut maîtrement exécuté. L'hermitte connaissait son affaire.
En face de l'Eliza, l'Entreprise changea de bord pour faire demi tour de l'autre côté.
La jonque seule en face de la première frégate anglaise, envoya ses grappins, et tira la proue jusqu'à dérouter son adversaire.
Lea à la barre de l'Eliza, ne put se résoudre à recevoir la bordée de l'autre frégate, elle poussa sa proue face à l'avant de son adversaire. On aurait pu comparer ces deux mâts de beauprés à deux fleurets d'escrimeurs, mais aucun des deux ne pourraient reculer.
L'impacte, fit un bruit terrible, le choc était équivalent à un échouage, ce qui sauva la vielle Eliza, ce fut sans doute son age. Plus lourde mais peut-être mieux construite, toujours est-il qu'elle garda tous ses mats intacts. Alors que son adversaire ressemblait à un ponton.
Le vent dans les voiles de l'Eliza la fit tourner et la décrocha, alors qu'un petit groupe était déjà passé sur le pont ennemi..
Pendant ce temps les équipages de la jonque et du général Pichegrue étaient montés à l'abordage.
Le petit groupe venant de l'Eliza reçu la reddition du capitaine de la frégate démâtée.
On déménagea l'équipage de la frégate intacte, pour moitié sur l'autre qui serait prise en remorque par l'Eliza et gardée par la jonque.
Lea et Serena prirent le commandement de la nouvelle prise. Les trois frégates n'avaient pas des équipages complets, mais assez pour servir les canons.
A trois contre cinq c'est ce qu'un forban appelle une égalité :
Trois frégates contre trois indiamen et deux lougres,, les forces étaient plus équilibrées.
Le brick faisait le bouchon, les lourds bateaux de commerce amenèrent les couleurs dés qu'ils virent les frégates approcher.
On recomposa un convoi en remorquant le brick et la frégate démâtée. Et les douze bateaux prirent le chemin de Mahé. Les deux nouvelles frégates se nommaient 'l'Undine' et 'la Fortunate'. Les Indiamen se nommaient « Calcutta » « Madras » et « Coromandel », les lougres « l'hirondelle » et « l'Océan »
Bush et Hodoul ne veulent pas être de reste:
Le Sloughi et l'Olivette avaient tracée une route qui passait à l'est de Coêtivy, Ils virent quatre voiles des bricks sans doute des négriers.
Ils leur donnèrent la chasse, sans grande conviction, car ces petites unités ont la réputation d'être très rapide. Dans la nuit le vent se mit à souffler en rafale, on réduisit la toile au minimum sur l'Olivette et le Sloughi. Le vent fut suivit par un orage d'une violence extrême, il fallut mettre en panne de peur de se rencontrer. Les éclaires ne faisaient qu'illuminer le rideau de pluie, sans rien ajouter à la visibilité.
Le Sloughi, avait descendu les vergues sur le pont, malgré cela le vent dans les mâts lui faisait prendre 20% de gite et plus sous certaines rafales. Depuis que Kent senior, l'avait équiper de caissons étanches, personne n'était tellement inquiet, mais personne ne dormit cette nuit là.
Le miracle du passage du jour à la nuit et le contraire, est très brutal sous ces latitudes.
Le vent s'arrêta une heure avant le lever du jour. L'aube était limpide sans un nuage au dessus de leur tête, juste un trait noir sur l'horizon. Les mâts de l'Olivette étaient en train de se garnir de voile, elle manoeuvrait pour venir les rejoindre. Sur un cap qui visait un brick négrier en plein sur l'avant du Sloughi.
Les faits parlaient d'eux mêmes, voiles en lambeaux, mâts de hunes qui pendaient lamentablement; un équipage encore sous le choc. C'est une image de désolation, qui aurait susciter la pitié s'il n'y avait eu 200 esclaves à bord.
On envoya les canots chercher l'équipage, qui était arabe à l'exception du capitaine qui lui était Grec.
Les quatre bricks appartenaient à l'Emir de Brunei. Ils sortaient d'un chantier naval réputé pour être capable de copier n'importe quel navire. Les chinois y faisaient fabriquer des jonques leur réputation était quasiment international.
On eut rapidement assez de voile pour que « Le Macroy » puisse suivre l'Olivette. Le Sloughi partit devant dans l'espoir de retrouver les autres bricks dans le même état. Ce fut le cas le « Bader Bux »,« La Trayalle » et le « Harrington » étaient en train de réparer les dégâts dus à l'orage. Deux bricks étaient enchevêtrés par leurs beauprés, l'un avait perdu son grand mât.
- Le Babex Bux et le Harrington après quelques réparations remettent à la voile.
Ils n'essayèrent pas de fuir, peut être que les équipages arabes voyaient dans cette tempête un signe du destin. C'était sans doute la « Volonté de dieu que ces esclaves redeviennent des hommes libres ».
Hodoul, toujours très commercial, se demandait, qu'est ce qu'ils allaient bien pouvoir faire de tous ces 'Zoulous' car il s'agissait bien de Zoulou d'Afrique du sud.
Certes ils étaient grands et forts, mais c'étaient des éleveurs de bétail, pas des pêcheurs, encore moins des marins. En attendant ils chantaient très bien. Ils chantaient dans des langues incompréhensibles; mais l'effet musical était très mélodieux.
On aurait passer des heures à les écouter, si l'objectif n'avait été de rallier Mahé le plus vite possible.
(Chère lectrice nous allons aborder des iles que d'autres corsaires ont marquées de leur empreinte. Je ne citerai pour mémoire que Mathurin Barbaron ou Butin Nagéon de L'Estang. Cet archipel, respire le calme et la sérénité, puisque même les cyclones ne viennent pas jusque là. Profitez bien de ces moments de répit, car au moindre prétexte, nos amis reprendront la course.)
Bienvenu au pays du 'coco fesse'
En arrivant dans la baie de Mahé, ils virent que Joachim été dèjà là, les trois bateaux déchargeaient des marchandises.
L'accueil fit résonner la baie de l'écho des coups de canons. Mais ce qui était le plus émouvant, c'était les chants zoulous, ils se répondaient de bateaux, à bateaux, en un immense coeur de prêt de mille voix.
On avait du mal à imaginer qu'ils étaient aussi doués pour chanter, que pour trucider leur prochain.

Les Seychelles respiraient la paix, des plages de sables dans toutes les criques, on devinait l'eau courant du haut des sommets. De gros blocs de granite arrondis, se bousculaient jusque dans la mer. La mer faisait son possible pour ne pas troubler cette quiétude.
- Hodoul : « Tu comprends maintenant; pourquoi je veux finir mes jours ici? »
- Bush : « Oui, je peux comprendre qu'on tombe amoureux de cet endroit. Celui ci devra être protégé de la folie des hommes. » « Nous avons aujourd'hui la possibilité de défendre ce territoire » « Il faut aller voir le gouverneur à Mahé et lui proposer notre aide »
- Hodoul :  « Je connais bien Jean-Baptiste Queau de Quincy, c'est un homme intelligent » « Les Anglais ont débarqué en mai 1794 mais sont repartis depuis » « Mon sentiment c'est que les seychellois, voudraient être neutres »  « Mais il ne faut pas rêver; les Anglais reviendront, dés qu'ils auront réglé leur problèmes aux Indes »
Un canot se faisait annoncer. Un message pour Messieurs Hodoul et Bush, les responsables du gouvernement des Seychelles, les invitaient pour le lendemain soir.
Le lendemain, dans la matinée, Aimé arriva avec sa jonque, mais ancra le brick « Le Coringa» au large compte tenu de son chargement.
Dans l'aprés midi, se fut l'apothéose. Venait en tête la vieille « Eliza » Avec son beaupré en moins, suivi comme son ombre par la jonque de Serena. Venait ensuite les trois indiamen et les deux lougres. Puis le brick et les quatre frégates.
C'était pas moins de dix neuf unités, qui pavoisaient devant la ville de Victoria et décoraient joliment la baie. Il n'y avait plus une longue vue à vendre, certains louaient la leur pour cinq minute. La moindre barque de pêche; la plus petite barge faisait la richesse de leur propriétaire.
William Brown, demanda à bush et à Hodoul, de venir à bord de « l’Eliza» il se devait de leur montrer quelque chose.

- L'Edroussi transformé en navire marchand
- William : « Après consultation avec mes officiers, nous avons décidé de signer la charte des forbans. Nous ne sommes pas des perdreaux de l'année et pour certains c'étaient la dernière traversée. Notre idée était de faire du cabotage pour notre propre compte. Après avoir amener l'Eliza, au Cap, nous avions l'intention d'acheter un bateau. C'est dans ce but, que nous avons vendu tous nos biens, et le produit de ces ventes est enfermé dans une cache de ce navire. En principe, l'entrée du tiroir est introuvable. Nous avons pu juger que vous étiez des hommes d'honneur, si nous vous révélons l'emplacement de la cachette, accepterez vous de nous laisser nos économies ? »
- « En théorie, dans la charte que vous avez signez, vous devez partager cette somme avec l'équipage de la jonque. »
- « Mais votre souhait n'était-il pas d'acheter un bateau de commerce ; et l'Eliza est un bateau en bon état. Gardez en le commandement » « Nous vous permettons de compléter votre équipage et votre armement en puissant dans nos stocks. » « Vous ne le savez pas, mais en signant la charte, vous êtes devenus riches, le trésor des forbans, est à ce jour, considérable, même une fois partagé » « Pour toucher votre part, vous devrez attendre trois ans, mais dés aujourd'hui, vous êtes assurés que dans trois ans, vous aurez chacun de quoi vous acheter un bateau. »
- William : « J'ai du mal à le croire, mais si vous le dites ! »
- Hodoul ; « J'ai là une estimation de ce que va rapporter la croisière Seychelles, entre 90.000.000 et 100.000.000 de Francs or » à ce jour. Le trésor déjà acquit peut s'estimer.....pas à dix …..mais à vingt fois plus » « Nous pouvons soit vous financer en temps qu'armateurs, comme nous l'avons fait pour Surcouf, soit vous faire participer à nos campagnes, au choix »
- William : « Je crois que nous choisirons de rester avec vous !  Réponse demain »


5- Les nouvelles routes commerciales
A la réunion qui suivi l'invitation de Jean-Baptiste Queau de Quincy, étaient présents:
Hodoul, Bush et Serena, Dargenson, Lea et Leo, Joachim Van der Stel, François Fouché, Aimé Tsiranana, Pierre l'Hermite, Legars, et le capitaine William Brown.
Mais pas les officiers anglais des frégates, qui avaient accepté l'offre de rallier Rodrigue sur une yole.
Jean-Baptiste Queau de Quincy, raconta aux jumeaux qu'en 1784 il était à Pondichéry en même temps que Thomas Villaret de Joyeuse, qu'il avait souvent rencontré la mère des jumeaux « très belle femme, au caractère bien trempé » Lea pensa que cela la définissait bien.
Une fois passées ce type de mondanités, Bush et Hodoul expliquèrent les intentions de la société des forbans:
« Nous souhaitons faire des Seychelles, la base principale de nos activités. Continuer la lutte contre l'esclavage. Favoriser les échanges dans les Mascareignes. Rechercher de nouvelles routes commerciales. Développer les activités déjà rentables en créant une colonie de peuplement, sur les iles pas encore exploitées.
Cela allait dans le sens de la politique que Jean-Baptiste essayait de mettre en place depuis 1794. Mais sans grand résultats; à cause du manque d'intérêt que Paris portait à ces iles. Peut être que tout cela allait changer avec l'expédition de Bonaparte en Egypte. Si le centre géographique des conflits se déplaçait vers l'est alors......
- Emblème des Seychelles : La rèussite couronne le travail.
Jean-Baptiste : « De quoi avaient vous besoin dans l'immédiat? »
Hodoul :« De concessions territoriales » « De lettres de marques pour une dizaine de bateaux » « De l'autorisation de créer à Mahé une compagnie de transport et d'armement, ainsi qu'une banque »
Jean-Baptiste : « Rien de tout cela ne me paraît infaisable » « Pralin et la digue, seraient les meilleurs endroits, pour abriter des marins. Les anses sont nombreuses et profondes avec du sable et peu de récifs. L'anse boudin avec l'ile Curieuse en face, serait un repère facile à défendre avec quelques canons judicieusement installés. » « En se qui concerne les lettres de marque, vous pouvez en avoir autant que vous voulez, elles ne vous seront utiles que vis à vis de la flotte française.
C'est ainsi que les forbans devinrent des corsaires français, pour lutter contre la flotte anglaise. Sans oublier qu'ils restaient des mercenaires de la république pour combattre l'esclavage dans les Mascareignes.
On décida d'envoyer en reconnaissance vers Pralin, Le Sloughi, avec Dargenson Lea et Serena, La jonque d'Aimé et le Coringa, Otto avec les deux lougres et 200 hommes. En premier lieu, voir les possibilités de Pralin, visiter l'anse Takamaka et baie sainte Anne. Faire le tour de la digue, et y chercher le meilleur emplacement.

Les liaisons qui pouvaient être misent en place rapidement entre Mahé et Port Louis seraient inaugurées la semaine suivante. William Brown, et « l’Eliza » escorté par legars sur l 'Entreprise et une jonque, passeraient par l'ile Sainte Marie, Tamatave, La Palisse, l'ile de la Réunion, puis l'ile de France. Et reviendraient en sens inverse, en passant par grand baie.
Joachim souhaitait une expédition vers Batavia, avec les trois Indiamen, La résolution et le Vasa II escortés d'une frégate et d'un brick. Mais pour cela, il était nécessaire de renforcer les armements des gros transports, et de compléter les équipages. Les derniers esclaves libérés étaient de redoutables guerriers, ils seraient plus utiles à bord de ce genre de bateaux.
Restait un projet ambitieux qui trottait dans la tête d'Hodoul depuis qu'il avait entendu parler de l'expédition de Bonaparte en Egypte.
Etablir une liaison entre la France et l'océan Indien en traversant l'Egypte. On pouvait imaginer le gain de temps, la sécurité, par le fait que les Anglais n'étaient présents ni en méditerranée ni en mer rouge et les échanges commerciaux sur le trajet . La route de l'inde serait raccourcie de 8.500 kilomètres.
Bush et Hodoul se donnaient six mois pour mettre en place le projet.
En attendant, comme Pierre l'Hermite piaffait dés qu'il n'était plus en mer. Il fut chargé d'équiper une petite escadre et de descendre le canal du Mozambique en ramassant tout ce qu'il y trouverait. Il partit avec trois frégates « Le général Pichegrue » « L'Undine » «La Fortunate »et une jonque celle de Leo; qui décida de se joindre à lui.
Leo flairait l'aventure comme un chien de chasse flaire le gibier. Dans cette perspective il doubla l'équipage malais avec d'athlétiques zoulous, et bien sûr Simbad et Outa.
François Fouché pris le commandement de « l'Undine ». Un jeune officier anglais Horacio Barthe celui de la « Fortunate ». Première escale Zanzibar pour dire bonjour au sultan et à son fils.
Pendant que les faucons ne rêvaient que plaies et bosses, les colombes partaient pour Praslin.
Le Sloughi, précédé de la jonque et suivit des deux lougres, glissaient sur une mer à peine troublée par les alizés. Les 45 kilomètres furent rapidement couverts et ils mouillèrent dans grande anse. Sur les conseils de Jean-Baptiste ils s'engagèrent dans la vallée de mai.
C'était un véritable jardin d'Eden. Dargenson savait qu'ils y trouveraient le fameux 'coco fesse', il ignorait, qu'au même endroit d'autres arbres fruitiers essayeraient de lui voler la vedette, comme le mangoustan, ou le letchi, ou encore le manguier ou l'avocatier. Il était difficile de croire que l'homme n'avait pas forcé un peu la main de la nature en voyant; les canneliers voisiner avec l'anis étoilé, et la pomme de Cythère.
- Coco fesse.
Ils rencontrèrent des tortues géantes, des oiseaux aussi colorés qu'inconnus; de Dargenson en tout cas.
- Tortue géante des Seychelles.
Lea et Serena en conclurent que c'était encore plus beau que l'anse couleuvre. Il y a à Pralin un autre intérêt pour les marins, ce sont les nombreuses criques abritées. Dans cette région de mai à octobre, les vents soufflent dans un sens, les autres mois, ils s'inversent.
Entre la baie sainte Anne et l'anse Takamaka, on était sur de trouver son bonheur toute l'année. Le rivage assez découpé offrait de nombreux mouillages sûrs et confortables suivant l'orientation des vents.
Laissons Dargenson à son étude des frégates dans le ciel, pour suivre les frégates...sur la mer :
Les frégates et la jonque, firent la course jusqu'à 'Zanzibar'.
Ouvrons une parenthèse, « Un peu de douceur, dans un monde de brutes.» Voilà comment est vécu le premier atterrissage à Zanzibar.
C'est un endroit caché. Un hymne à la beauté sauvage. Il plane à Zanzibar quelque chose d’apaisant, comme si les habitants de cette ile, avaient enfin trouver la paix du paradis. Jusqu'aux animaux qui sont en harmonie avec l'indolence qui rythme ce lieu. Car on ne voit que deux sortes de bêtes; des chats roux et des bourricots gris. Ces deux animaux ont toujours eu un effet apaisant pour l'homme. le chat parce qu'il passe les trois quart du temps à dormir. Le bourricot, parce qu'il n'est à l'aise qu'au pas, les coups de talons ou de badine ne l'en dissuade pas longtemps. Et le tout ponctué cinq fois par jours par l'appel du Muezzine, qui ici a des langueurs comme l'islam n'en connait nul par ailleurs.
Outre la culture du clou de girofle, une des spécialité de Zanzibar est la construction de Boutres, dow, et autre Baggala;

Une autre ses portes sculptées:


Mais ne perdons pas de vue l'objectif de la croisière.
Pierre l'Hermitte avait réuni les capitaines pour mettre au point une offre politiquement acceptable par celui qu'il nommait le sultan de Zanzibar.
L' Hermitte : «  Peut être savez vous que 'Zanzibar' tire son nom du mot arabo-persan 'la côte des noirs'. C'est tout un programme. »« La position des français des Mascareignes vis à vis de la traite est pour le moins ambiguë.» « Les planteurs comptent parmi les meilleurs clients de ces trafiquants d'esclaves.» « Mais nous avons une carte à jouer. Depuis le début de cette année 1798 Zanzibar fait censément parti du Sultanat d'Oman, » (Je dit censément, car aucun des sultans de Mascate, n'a mis les pieds à Zanzibar depuis un siècle). Or le sultan Bin a signé un traité de commerce avec la BEIC. Les anglais en signant ce traité, veulent mettre la pression sur le Sultan concernant l'esclavage, qui a été déclaré illégal en 1772 en Angleterre. » « Donc si nous proposons un traité de commerce à nos amis de Zanzibar, c'est comme si nous protégions leur trafic » « D'un autre côté, si nous leur offrons le Sultanat d'Oman et une autre forme d'enrichissement, il accepteront, peut être. »
Leo intervint pour faire remarquer, que « si le sultan exigeait d'être payé à l'enlèvement des esclaves, il suffirait qu'un bateau rapide aille avertir nos forces aux Seychelles, pour les récupérer. » « Et si en lui vendant des unités capables d'arraisonner les bateaux de la BEIC, on l'enrichissait plus vite encore. Tout en augmentant de beaucoup son prestige » « Sans compter que cela faciliterait nos échanges sur l'axe Mahé/Suez »
C'est dans cette disposition d'esprit que nos amis furent reçu par Jhamshid bin Muhammed père de Ali Bin Jhamshid. (Il y avait fort à parier que Bin, voulait dire 'Fils de')

Le vieux Jhamshid était gouverneur en titre, mais ne se passionnait que pour la botanique. Pour les affaires il faisait entièrement confiance à son fils Ali.
Ali avait eut un précepteur français, ce qui facilita les échanges.
Ali servi d'interprête entre nos amis et son père; qui les fit longuement parler, des Seychelles, de Madagascar, de la France.
De son côté Jhamshid leur fit visiter ses serres. Elles ne servaient qu'a cultiver des « Impatiens » ou « Impatience ». Cela était très coloré et donc très gai.
Ali expliqua pourquoi son père ne cultivait qu'une variété de fleurs: « La légende veut qu'un de nos ancêtres, très amoureux de sa femme, dont il était souvent éloigné, lui fasse envoyer par courriers cette sorte de fleur. Elle symbolisait son impatience de la retrouvée, d'où le nom latin d' Impatiens sultanii, que les botanistes lui donnèrent plus tard.
(Chère lectrice, je sens qu'au printemps prochain, vous sèmerez des graines d'impatience, mais comme cette annuelle est gélive, je crains qu'il ne vous faille recommencer tous les printemps.)
Certains pourraient s'étonner que les capitaines de navires de guerre, venus pour conclure un traité, perdent leur temps à écouter des histoires à 'l'eau d'impatience'.
Et pourtant, dans la culture arabe, il aurait été de la dernière grossièreté, d'entrer dans le vif du sujet tout de suite.
Ali qui avait sensiblement le même âge que Leo, semblait s'amuser beaucoup à faire trainer les choses. Il demanda à Leo des nouvelles de sa famille, du Sloughi également. Comme Leo ne voulait pas être en reste, il s'enquit de l'usage du 'Flamme', et fut étonné d'entendre qu'ali avait fait construire une réplique, à laquelle il ne manquait que les canons.
Pierre l'Hermite, avait étudié le latin dans sa jeunesse; ses parents le destinaient à la prêtrise. Il s' aperçu que le vieux Jhamshid comprenait le latin, il s'ensuivit des échanges verbaux aussi drôles pour les intéressés que pour les spectateurs. Cela libéra Ali qui demanda à Leo quel était le but de leur croisière.
Leo avec son tact habituel répondit: « Aller flanquer une rouste aux Anglais »
Ali « Une rouste, cela veut dire faire peur? »
Leo « Non cela veut dire battre »  « Attaquer si tu préfères ! »
Ali « Ou allez vous les attaquer? »
Pierre répondit à sa place  « Mon cher Ali sans vouloir être grossier, pourrait-on aborder la raison principale de notre venue? »
Ali « Mais oui bien volontiers, je suis impatient de la connaitre » (Et il avait de l'humour en plus)
Pierre :  « Nous sommes tout à la fois des corsaires Français avec lettres de marque de Jean-Baptiste Queau de Quincy gouverneur des Seychelles, d'une part. Et légalement mandatés par Paris pour lutter contre la traite des esclaves d'autre part.»« Depuis que le sultanat d'Oman est sous contrôle britannique, quel est votre position? »
Ali répondit:  « Jusqu'à hier, très inconfortable, si nous ne pratiquons pas réellement le commerce des esclaves, les iles autour de Zanzibar servent de camps de rassemblement » « C'est la politique de l'autruche, parce que jusqu'à aujourd'hui la France ne nous a jamais offert sa protection. Mais si vous êtes venus dans cette intention, cela change tout »
Leo: « A quel point cela peut-il changer votre attitude vis à vis des anglais? Imaginons que nous vous donnions une escadre capable de conquérir le Cap de bonne espérance, iriez vous attaquer les Anglais, jusque dans leur tanière? »
Ali : « parce que vous avez l'intention de prendre la ville du Cap aux Anglais? »
Leo : « Et si c'était? » « Quelle serait votre réponse »
Ali : « Vous me laissez combien de jours pour me préparer ? »
Leo: « Vous voulez venir mettre une rouste aux Anglais avec nous? »
Ali;  « N'est-ce pas ce qu'on attend habituellement d'un allié?»

Voilà aurait dit Lea, ce n'était pas la peine d'en faire toute une montagne.
C'est une flotte renforcée de deux bricks, et de deux Baggalas, avec des équipages au complet et des armements pris sur les frégates, qui cingla toutes voiles dehors vers le sud.Le commerce ne perdant pas ses droits, on passa par Maputo acheter tous les stocks d'ivoire disponible.Les deux premières voiles qu'ils rencontrèrent, battaient pavillon français. Il s'agissait de « l'Auguste » et la « Dorade » du corsaire Français..... Surcouf.
- La Dorade de Surcouf.
Quand on expliqua à Surcouf, les objectifs de la croisière, il éclata de rire.
Et quand on lui dit qu'on partait pour piller les entrepôts du Cap; il dit qu'il ne voudrait louper ça pour rien au monde.-

Surcouf; «  Avez vous un plan, et savez vous combien il y a de navires anglais dans la rade. »
Leo: « Non! mais ce n'est pas difficile de le savoir » « Ma mère habite à quelques kilomètres du Cap, à Simon's baie, elle s'occupe de l'hopital.
Surcouf: « Cela change tout! » « On peut faire débarquer une petite équipe sur la presqu'ile pendant la nuit, et prendre un contacte à Simons bay, on pourra se faire une idée du nombre de bâtiments qui sont dans 'False Bay'  et dans la baie du cap » « Selon cette information on décidera de la suite du plan »
Entre les fils et leur mère il y a un lien indestructible :
Leo se porta volontaire pour aller dire bonjour à sa mère. Il emmena avec lui Ali, Simbad et Outa, plus quatre rameurs très musclés. La yole fut rapidement mâtée, chargée en eau et provisions et par une nuit très claire, alla débarquer l'équipe de l'autre coté de la péninsule. Ils coulèrent la yole dans une petite crique et cachèrent le mât et les rames dans des buissons; à part quelques manchots, il n'y avait pas âme qui vive sur cette côte au vent.
On y voyait comme en plein jour. Cependant. Ils furent étonnés de trouver le dispensaire éclairé ' A Giorno'.
Maman-France et le médecin hollandais, étaient sur un accouchement difficile, la future mère était en danger. C'était un siège. Ce qui explique le dialogue suivant:
Leo : « Bonjour mère, je vois que vous êtes très occupé, je reviendrai dans un an ou deux »
Maman-France:  « Au lieu de dire des âneries, tu n'aurais pas de la teinture de laudanum »
Leo: « Non, mais je crois que dans la trousse de Dargenson, il y a pas mal de fioles ! attend je vais la chercher »
De retour il lui tendit une mallette, que le médecin inventoria, « je crois que j'ai ce qu'il faut » dit-il, « Il y a même la pipe qui va avec » Il alluma une bougie, fit une boulette d'opium, la mit à bruler sur la flamme, puis l'introduisit dans le petit fourneau de la pipe.
La patiente qui cinq minute avant souffrait le martyre, tira quelques bouffées et se mit à ronfler.
Le médecin réussit à faire tourner le bébé dans la bonne position. Le plus difficile, ce fut de réveiller la maman pour la faire accoucher.
Maman-France enfin disponible ouvrit les bras à Leo  « Viens ici graine de pirate ou devrais-je dire trafiquant de drogue » « Peut-on savoir ce qui t' amène de si bonne heure »
Leo: « On est venu faire une razzia sur les entrepôts des anglais » « On comptait sur toi pour nous aider »
Maman-France, regardant derrière Leo, « Mais que le diable m'emporte, Outa, viens ici, me dire bonjours. Toujours aussi causant à ce que je vois, c'est

maman-Gâteau qui va être contente de te voir! » En fait ce que voyait Maman-France, c'était les larmes de joie qui coulaient des yeux de l'indien.(Maman-France faisait toujours cet effet là sur les Algonquins, heureusement ils n'étaient pas très nombreux au Cap.)
« Assez d'attendrissements, venez m'expliquer comment à sept, vous comptez vous y prendre pour piller les Anglais. »
« En fait on vient aux renseignements, le gros de la flotte est au large »
« Je crois que la famille Van der Stel, sera plus à même que moi pour te renseigner » « Viens allons les réveiller, si ils ne sont pas déjà dans les vignes »
Aux dernières nouvelles, un convoi était arrivé il y avait une semaine, mais son escorte venait de repartir la veille. Il n'y avait aucun bâtiments de guerre dans la baie du cap. Les entrepôts étaient tous à false bay. A part une caserne ou il était facile d'enfermer les soldats; les vrais dangers venaient des forts installés à l'entrée de la baie.
D'un coté 'Cape pointe' et de l'autre 'Cape Hangklip', dans les deux cas un débarquement d'une équipe d'abordage, pourrait les prendre à revers et neutraliser ses occupants. Pour la caserne, les hollandais préconisaient un charroi plein de tonneaux remplis de sable, qui casserait malencontreusement son essieu devant la porte cochère et bloquerait les deux battants. Il suffirait d'un cordon de fusiliers pour débusquer les hommes qui monteraient sur les toits.
Les six Indiamen et les six lougres à l'ancre, n'avaient pas encore étaient vidés, et les équipages logeaient à terre. Il devait rester une dizaine d'hommes à bord de chacun des gros vaisseaux, un peu moins sur les lougres. Une attaque pouvait être prévue pour le lendemain deux heures avant le lever du soleil. C'est munis de ces informations que l'équipe de Leo regagna la yole, et de jour repartit vers la flotte.
Dés qu'ils furent en vue de la flotte, la jonque se porta à leur rencontre.  « Réunion stratégique à bord du Pichegrue. »
Leo résuma la situation:
« Nous pouvons compter sur l'aide des hollandais, ils n'ont pas de mauvais rapports avec les Anglais; disons plutôt qu'ils n'ont aucun rapports.» « Ce qui va nous faciliter la tache; c'est que le gros des troupes est concentré à trois endroits. Dans les deux forts et la caserne; seuls les officiers logent en ville. De toute façon, ils sont facile à reconnaître avec leur vareuse rouge vif, vous ne pourrez pas vous tromper. »
« Entre parenthèse, en vue d'une prochaine attaque surprise sur terre, François peux tu faire la collecte de tous les uniformes des homards? sans oublier les officiers. Si tu trouve des uniformes de la Navy tu prends aussi. »« Demain deux heures avant la levée du jour, des marins hollandais nous attendront à trois endroits de la côte. Le plus à l'ouest, celui d'où nous venons, pour l'équipe qui ira à la caserne. Attention ne vous trompez pas avec les signaux de ceux qui doivent nous faire accéder aux arrières du fort de Cape Point. Pour ceux là trois signaux, trois seconde, trois signaux. Pour les autres un signal toutes les dix seconde sans interruption. Si vous ne voyez pas de signaux, vous attendez la levée du jour en mer. »« Les forces des forts, sont de cent soldats par fort, environ »  « Les hollandais qui on travaillaient aux réparations vous ont fait des plans détaillés, ils vont être recopiés en plusieurs exemplaires et remis aux chefs de groupes, avec les instructions que je vais rédiger. Chaque groupe apprendra par coeur ses instructions, je ferai un contrôle avant la tombée de la nuit; »
« Dans les forts, une équipe, de malais, grimpe sur les remparts, neutralise les sentinelles et ouvre les portes. Le gros de la troupe enferme les soldats dans les dortoirs et bloquent les issues. ne laissez pas les malais faire un massacre, on va leur laisser 'la part du diable'.
(Ali demanda ce que cela voulait dire) « Il est de coutume chez les pirates malais de dépouiller les ennemis morts » « Nous avons étendu cette règle aux ennemis vivants, pour qu'ils ne les tuent pas tous »
Ali: « Et ça marche »
Leo: « Pas mal on est passé de 50% de tués et 50% d'estropiés, à 100% d'estropiés» « Le plus difficile c'est pour les oreilles »
Ali: « Comment ça pour les oreilles ? »
Leo:  « Ils coupent une oreille de leur ennemi pour s'en faire un collier; ainsi ces guirlandes de cuir qu'ils ont autour du coup, sont le symbole de leur vaillance au combat »
Ali:  « Et dire que les européen nous traite de barbares ! Enfin ils ont la délicatesse de laisser l'autre oreille au prisonnier ! »
Leo: « ça c'est dans le meilleur des cas. Parce que si deux malais revendiquent le même prisonnier; chacun à droit à son oreille. »
« Et si la victime est revendiquée par trois malais, il à quoi le troisième? »
« Devines.....Le nez !»
Ali: « Ah bon tu m'as fait peur !» « J'ai cru un moment, qu'ils faisaient comme les espagnoles lorsqu'ils sont content de leur toréador ? »
Leo: « Ah ? Et ils font quoi »
Ali: « Le torero à droit aux deux oreilles du taureau. Si il a été particulièrement bon, il a les deux oreilles et la queue. Heureusement que tes malais n'ont jamais assisté à une corrida.»
- Leo: rit de bon coeur et conclut: « Je crois avoir tout dit. Je mènerai l'attaque de la prison. Pour les actions maritimes, l'Hermite et Surcouf vont vous donner vos ordres »
Les deux capitaines, demandèrent que le signal de la prise des forts ne soit salué d'aucun coup de canon, mais de signaux lumineux. Si possible que les attaquants des forts ne portent pas d'armes chargées. Que trois petites unités restent en patrouille au large. Et que deux frégates ferment l'entrée de la baie, les autres monteront à l'abordage des navires à l'ancre, sans les abimer à coup de canon. La réunion se termina sur quelques questions de détails. « Est-ce qu'il y avait des prisonniers de guerre à délivrer ?» « Il faudrait poser la question aux Hollandais » « Peut-on craindre une contre attaque de troupes venues de Cap Town? » « Il y avait bien une caserne au cap et un fort à 'Mouille point' , mais on aviserait une fois à terre.»
Le reste de la journée se passa à vérifier les armes, à monter à l'avant des chaloupes un fauconneau ou un pierrier. A remplirent de poudre des grenades à main. Simbad et Outa qui menaient chacun une équipe à l'assaut des forts, vérifièrent leurs armures de Samouraï. Ils firent sensation une fois équipés en paradant sur le pont d'un air féroce.

On peut s'imaginer le choc d'un soldat anglais, réveillé à quatre heure du matin, et se trouvant face à un Simbad déguisé en vision de l'apocalypse. Les soldats d'Alexandre le grand, portaient une tête de Méduse en relief sur leur bouclier, pour effrayer leurs ennemis. C'est de là que viendrait l'expression 'Etre médusé'. Dans le cas de Simbad le mot juste serait peut-être 'Etre étonné ' 'Frappé par le tonnerre'.Les zoulous qui combattaient comme les malais, avec un pagne autour des reins, un bouclier en peau et une sagaie, avaient teint tout leur équipement en noir, même les plumes d'autruches que certains avaient sur leur coiffe. Quand-on leur en demanda la raison, ils répondirent, qu'ils portaient le deuil de leurs ennemis. 'Cela promettait dans le genre carnage'. Les Zoulous avaient de très beaux chants de guerre, viriles et lugubres à souhait. Mais pas forcément adaptés a l'attaque de Simon's bay, ou l'effet de surprise devait jouer sur la discrétion. On décida de lancer les zoulous à l'abordage des bateaux à l'ancre, la ou l'effet sonore jouerait dans le bon sens.

Le soir arriva, un copieux repas fut servi. Des sacs contenant des vivres avaient été préparés, pour ceux qui souhaiteraient se nourrir à quatre heures du matin. Les opérations se déroulèrent sans incidents majeurs.
Leo eut la surprise de trouver à terre une centaine de cavaliers hollandais, avec des chevaux supplémentaires. Ils proposèrent de former des groupes pour aller en même temps sur tous les points stratégiques. Outre la caserne; les entrepôts, les auberges ou logeaient les équipages de la BCEI, l'arsenal qui était en dehors de la ville ...etc.
Les rendez vous pour les forts eurent la même surprise, les hollandais les attendaient avec quelques hommes et des mulets, qui ont le pied plus sur que les chevaux, surtout sur les sentiers escarpés. Cette opportunité, modifia légèrement le plan de marche en accélérant les choses.

Du coté de l'armée de Simbad, tout se passa en douceur.
Les malais grimpèrent comme des singes le long des remparts, ils neutralisèrent les sentinelles. Les malheureux qui dormaient ou somnolaient, n'eurent pas le temps de souffrir, c'est déjà ça. Toujours est-il que le reste de la troupe, arriva devant un fort dont les portes étaient grande ouvertes, les casernements sous le feu des canons qui avaient été retournés vers l'intérieur, mais heureusement pas chargés. Les hollandais expliquèrent la situation à l'officier de garde. Les Anglais se rendirent.
Du coté de l'armée de Outa, ce fut la surprise complète. Les malais investirent les remparts, mais ne trouvèrent aucune sentinelle. Ils ouvrirent grand les portes, qui n'étaient pas fermées, le fort était vide. Les armes, la poudre et les boulets, sous clefs. Outa empêcha qu'on défonce la porte à coup de hache, une étincelle de trop et tout le monde serait parti en fumée. D'ailleurs un matelots avait trouvé un trousseau de clés, dans le bâtiment principal. Il n'avait pas trouver que des clefs, il revenait suivi de trois petites créatures, visiblement des jeunes femmes, puisqu'elles ne portaient qu'un lien sur les molets, pour tout vêtement. Elles n'avaient pas l'air plus effrayé que cela, de voir des hommes harnachés pour la guerre. Elles jacassaient toutes ensemble en émettant des sons qui ressemblaient à des 'Clic ..Clec. shu..clok. Hems..cluk..Clek.clek' Les Hollandais expliquèrent que ces femmes d'une curieuse couleur de miel, étaient des Hottentotes. Quelles étaient chargées du ménage et de l'entretien des uniformes, et peut-être autre chose..... mais pour ça il fallait aimer le genre un mètre trente à un mètre quarante, avec les cheveux ras, crépus et rassemblés en petits grain de café.

A voir les oeillades qu'elles jetaient aux malais, il était clair que ceux ci correspondaient plus au canon de la beauté masculine Hottentote; que les gros pleins de muscles avec des cicatrices.


Laissons le fort aux romantiques:
Pour nous intéresser un moment à l'armée de Leo.
L'arsenal n'était pas comme on aurait pu le supposer une forteresse. C'était une ancienne auberge. Il y avait bien deux sentinelles, mais elles avaient préféré garder ensemble les chevaux, ou le gros tas de foin dans lequel elles ronflaient. En fait ce n'étaient pas les sentinelles qui gardaient les chevaux, mais plutôt le contraire. Des que les nouveaux arrivants pénétrèrent dans les écuries, l'inquiétude gagna les boxes. Les hollandais se chargèrent de ramener rapidement le calme parmi les chevaux.

Leo se dirigeait vers l'entrée de l'auberge, lorsqu'un anglais, en sorti sans doute pour satisfaire un besoin urgent. Leo en émit un borborygme qui pouvait passer pour un salut, et dégrafant sa ceinture, se mit à uriner, l'anglais fit de même.
Leo fit demi tour et lui plantant son pistolet dans les reins lui chuchota à l'oreille « Hands up! And don't move, its a simple gun»(Mains en l'air, et pas un geste, ce n'est qu'un pistolet). Instinctivement, l'anglais leva la main qui ne tenait pas le pantalon. Leo répéta un peu plus fort « I said Hands up »(J'ai dis mains en l'air). il faut croire que l 'anglais saisit la nuance, car il leva les deux mains. Ce qui eut pour premier effet de faire tomber le pantalon sur ses chevilles, et pour second effet, de lui couper toute envie. Comme Leo pu s'en rendre compte en lui faisant face. Il est vrai que dans cette situation, il est aussi difficile de partir en courant, que de continuer à uriner, donc notre anglais ne fit ni l'un ni l'autre.
Il coassa « Par le diable et tous ses démons, qu'est-ce que vous voulez? » il le dit en très bon français, preuve qu'il n'avait aucun doute sur la nationalité de son vis à vis.
Leo répondit;  « Baissez les bras et remontez votre froc, si vous criez, je vous mets une balle dans le ventre, ou le bas ventre choisissez ». Entre la perspective de devenir un héros ou un eunuque, l'anglais choisit la troisième option. « D'accord, je me rends. »
Leo continua: « Combien d'hommes gardent l'arsenal? »
L'anglais répondit: « six avec moi. Les deux sentinelles de l'écurie, et les trois qui dorment dans les chambres à l'étage » « Vous ferez attention, ils ne sont pas seuls » Les chambres furent investies sans hurlements ni grincements de dents.
Tout le monde décida de descendre dans la salle commune pour se restaurer. Les anglais rassurés sur leur sort et trouvaient à juste titre qu'ils l'avait échappée belle. Ils furent encore plus étonnés, de s'entendre faire une offre d'emploi, par des corsaires Français. Leo leur assura qu'ils n'étaient pas les premiers, à rejoindre la 'Compagnie des Forbans'. Et qu'ils pourraient s'entretenir avec ceux qui allaient débarquer, avant de prendre une décision.
Le jeune lieutenant 'Jack Baddington' puisque tel était son nom; demanda à Leo pourquoi il parlait anglais aussi parfaitement. Il fut plus impressionné par le nom de Villaret de Joyeuse; que par le fait que Leo parlait cinq langues, plus un peu de malais.
Ne nous attardons pas trop avec Leo, sinon nous allons manquer l'arrivée de la flotte.
Les signaux venant des forts, firent dire à Ali : « allah akbar! et Mohammed est son prophète! » « Les roumis sont des gens courageux, et ils tiennent leur promesse, je tiendrai les miennes » il donna l'ordre à ses bateaux rapides de se diriger vers le fond de la baie.
l'Hermite et surcouf, envoyèrent les chaloupes d'abordage avec les zoulous qui poussaient leurs chants de guerre, scandant la nage en frappant leur bouclier en cadence avec leur sagaie. Dans la demie obscurité de ce jour qui commençait, les « Boum...Boum...Boum...Boum..... » sonnaient le glas de toute velléité de défense chez les anglais.

- Chaloupe de guerre, armée d'un canon ce 24 et de 4 pierriers
Tout se passa pour le mieux et même au delà des prévisions.

Lorsque la flotte d'Ali découvrit sur la plage, tout au fond de la baie une magnifique frégate la 'Superbe', couchée sur le flanc.
- Tout son armement était sur la plage, on refaisait sa protection de cuivre.

Le soleil était haut dans le ciel, quand on vit arriver, la jonque, qui annonçait; quatre voiles se dirigeant vers eux. Surcouf avec l'Auguste ' et la 'Daurade' suivi par Fouché avec 'L'Undine' et Horacio avec 'La fortunate'. Firent un départ comme pour une régate. On s'attendait tellement à rencontrer des Anglais que tous les mâts arboraient les trois couleurs. Manque de chance, si l'on peut dire, il s'agissait que de Gracay. L'Alerte, et la Perle rentraient d'Amérique avec un chargement de maïs américain qu'ils avaient troqué à bordeaux contre du blé. Ils en avaient profiter pour compléter la cargaison avec quelques tonneaux, pour le cas ou. Le troisième larron était corsaire 'L'ile saint françois' capitaine Mathurin Barbaron qui se dirigeait vers les Seychelles. Le quatrième l'Hirondelle capitaine Auguste Branzon, lui aussi désirait rallier les Seychelles.
Surcouf se dit qu'a cette allure là ils seraient bientôt la première escadre Française dans l'océan Indien. Après tout; le contre-amiral de Sercey ne disposait que de 7 frégates : la Forte, la Seine, la Cybèle, la Vertu, la Régénérée, la Prudente, et la Preneuse.
On s'activa beaucoup, pour charger Les six Indiamen et les six lougres de la BEIC, les cales étaient déjà très pleines, Ils reçurent surtout les canons des forts et des boulets. Heureusement que la période des ouragans était passée, car il n'auraient pas pu naviguer ainsi chargés. Toutes les frégates reçurent le plein de munitions, et deux obusiers chacune. Ces superbes canons étaient de fabrication française et leur munitions aussi, on se demandait comment ils avaient pu atterrirent à False Bay.
Même aprés avoir fait le plein des baggalas d'Ali, il fallu bourrer les cales de toutes les unités présentes, et ça ne suffit pas. On racheta aux hollandais toutes les allèges disponibles. Ils en firent venir du Cap. Tout ce qui pouvait affronter la pleine mer fut réquisitionné. Trois allèges ne transportaient que des chevaux, cadeaux pour Lea et Serena qui n'avaient sans doute jamais vu de si beaux spécimens.

Le jeune Jack Baddington décida de lier son sort à celui de ces fous de la mer, qui ne faisaient pas que rêver de conquêtes, mais qui vivaient leur rêves. Une cinquantaine de soldats suivirent son exemple. Avec tous les uniformes et toutes les armes saisies. Ils embarquèrent sur 'la Superbe', 40 mètres de pont, 13 mètres de large, 330 hommes d'équipage et de fusiliers, 48 canons de 18 livres, deux obusiers de 32 livres, six caronades de 12 livres, 16 caronades de 32 livres, un canon long de 6 livres deux caronades de 12 livres pour les chaloupes. Ali prit le commandement de cette unité qui même chargée comme elle était pouvait atteindre les 12 noeuds.

Dans l'ensemble, l'escadre, donnait l'impression de se trainer sur une mer calme, puisque la vitesse de l'ensemble ne pouvait excéder celle du plus lent. On laissa partir Ali pour chercher à Zanzibar et dans les iles de l'archipel, des gros boutres de transport qui prendraient le relais des allèges. On fit à zanzibar les transbordement sur les boutres, deux grands Baggala étaient aménagés, pour le transport du bétail on y mit les chevaux sud Africains.
- Baggala de transport des chevaux.
Ali anonça à son pére, sa décision de s'allier à la France, par l'intermédiaire de la charte de la compagnie des forbans . Le vieux Jhamshid lui donna raison. Quant à lui, il souhaitait prendre le Sloughi III et de se rendre à Pralin pour rencontrer le docteur Dargenson. Cette nouvelle fit sourire Ali; il dit à Leo: « Tu vois c'est ça la sagesse, il ne porte pas de jugement, mais pense que zanzibar pourrait vite devenir invivable. Je sais qu'il transporte son trésor personnel sur le Sloughi III, il va prendre une retraite loin du bruit et de la fureur. » « Quant à moi il faut que je purge tout cet archipel de ces trafiquants et pas simplement, Unguja, Pemba et Mafia mais tous les petits ilots habitables. Je devrais peut-être aller jusquà shimoni, Mombassa et Lamu, si je veux extirper toutes les racines du mal. »
Ali: « Je ne te dis pas adieu Leo, mais seulement au revoir, viens avec moi, j'ai un cadeau pour ta soeur »
Ils arrivèrent aux haras ou Ali avait fait un choix de deux purs sang arabes, à la robe blanche et deux barbes arabes bais foncés.
Leo: « Ce sont des chevaux de rois, Lea ne va pas s'en remettre »
Ali : « Tu lui dira que c'est de la part d'un amoureux des chevaux, à une amoureuse des chevaux » « Le mâle blanc s'appelle 'Bucéphale' comme le courageux cheval d'Alexandre le grand. La jument 'Shéhérazade' elle est aussi belle qu'elle est cabocharde. »
Leo : « C'est tout le portrait de Lea »
Ali : « Ne me tente pas, un mot de plus et je te demande la main de ta soeur »
Leo : « Mon pauvre ami, tu t'en mordrais les doigts; crois moi heureux celui qui ne l'aura pas ! » « Et les deux autres comment les appelles tu »
Ali ; « La jument  'El Borak' l'éclair, comme le cheval ailé de mohamed, le mâle 'Simoun' chaud et violent comme le vent du désert » Ils voyageront avec mon père sur le Sloughi III. » « Tu sais le cheval a une grande importance dans la mythologie des arabes. »
« Pour les Arabes, Allah créa le cheval à partir d'un pincée de vent et le donna au guerrier en lui disant : 'va et, sur son dos, tu goûteras aux jouissances que
je te réserve dans mon paradis.' »
(Chère lectrice, si par chance vous aimez les chevaux, vous prendrez de l'intérêt à leurs aventures, car ils vont jouer un rôle déterminant dans la suite des événements, mais chut...! »
Proverbe arabe : On peu vivre sans argent, mais pas sans amis!... si tu as les deux c'est mieux:
Comme chaque fois qu'ils se quittaient, la bande des forbans, n'avait de cesse que de se retrouver. Et chaque fois la joie était plus grande, et chaque fois ils étaient plus nombreux. Et il y avait toujours de la place pour les nouveaux.
Jean-Baptiste Queau de Quincy, décida qu'on ferait une grande fête qui durerait toute la journée. Tout le monde serait invité, afin de faire connaissance. La date était fixée dans un mois, le temps de finir les aménagements de sa propriété. Il attendait des suggestions pour les animations.(Il ne sera pas déçu)
François fut heureux de constater que les entrepôts de la 'Fouché Forbans et Cie' étaient terminés. Et se mit à la recherche d'un nouveau terrain, car ils étaient déjà trop à l'étroit. On envoya directement, tout ce qui concernait la construction des bateaux vers Pralin, avec les armements et l'accastillage.
De ce côté là aussi les choses allaient bon train, Bush et Hodoul s'y entendaient pour organiser le travail. Leo était impatient de revoir les filles et de leur raconter la dernière croisière. Il embarqua sur le Sloughi III pour rejoindre la baie de Sainte Anne. Comme le temps était clément, quatre boxes avaient été aménagés sur le pont avec un taud en toile pour abriter les chevaux du soleil. Pendant toute la traversée, les animaux avaient été soignés, comme à terre. Une réserve d'eau douce spéciale, servait à la douche deux fois par jour. Les exercices à la longe sur le pont sablé leur avaient permis de ne pas s'ankyloser. Ils avaient été à terre à Zanzibar puis à Mahé. Leo, Jack Baddington, Aimé et Outa les avaient monté tous les jours.
Les bangalla qui contenaient les chevaux Sud-Africains, était déjà sur Pralin, quand le Sloughi prit la mer.

Coco-fesse.

 


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