suite4

Corsaires et Forbans

Bush: « Les caisses sont à bord, nous n'y avons pas touché. Compte tenu de leur caractère explosif; elles sont remisées dans la sainte barbe. »
Dargenson: « Pourriez vous les faire monter jusqu'ici. »
Bush: « Dans ma cabine? »
Dargenson: « Oui je ne tiens pas à ce que tout le monde soit au courant. Voilà mon idée: sauf erreur de ma part, le premier exercice d'abordage doit s'effectuer cette nuit? » « C'est La Tamise qui doit être investie par plusieurs canots, n'est-ce pas ? »
Bush: « C'est exact, mais que comptez vous faire des feux d'artifices ? »
Dargenson: « Tout simplement illuminer la Tamise au moment de l'assaut. »
Bush: « C'est une idée brillante, on va pouvoir recréer les conditions d'un véritable engagement. Le bruit d'abord, la fumée des canons simulée par des feux de Bengale, les fontaines représentant les tirs de mousqueterie, Docteur vous êtes un vrai stratège.»
Dargenson: « Cependant, on ne peut pas exclure le danger d'incendie que cela représente. » «J'avais pensé que vous pourriez faire mettre des pompes sur le pont prêtes à noyer tout début de feux. »
Bush: « Oui ça me semble prudent en effet. »

L'équipage fut très occupé tout le reste de la journée. Le maitre canonnier et ses aides travaillèrent sous les directives du docteur. Les jumeaux avaient pris un grand tableau sur lequel on avait dessiné le plan du pont. Les emplacements des groupes de fusées et des équipes de mise à feu. L'utilisation des mèches lentes et des mèches rapides, des chemins de poudre et autres pots à feu, furent prétexte à la formation des apprentis artificiers.


Paré à l'abordage..........:

Puis vient la nuit; avec elle l'attente fébrile des uns, les ronflements bien heureux des autres. Cependant tous étaient restés habillés, les armes en bois à portée de main.
Les hommes de garde, faillir se faire surprendre, par l'arrivée des canots. D'autant que la nuit était totale et qu'un brouillard par nappes successives, réduisait la vue et étouffait les bruits.
Quelqu'un dans un canot éternua. Pas assez fort pour être entendu du pont, mais la réaction de ses proches et les chut...chut...chut...sonnèrent le début des hostilités.
Les autres canots, comprirent qu'ils ne bénéficieraient pas de l'effet de surprise. Il fallait faire vite maintenant. Tant pis pour le bruit des avirons, « Souquez, souquez fort, bande de fainéants. Si nous n'arrivons pas sur le pont les premiers, vous serez privé de ration de tafia jusqu'à la fin de l'année. Souquez malheureux. Mais qui m'a fichu une bande de bras cassés comme ça. Une... Deux , Une.... Deux...! »

A bord de La Tamise, on entendit le tambour battre le branle bas . Le pont se mit vite à ressembler à une termitière attaquée par un fourmiller.
Dés que les vigies lancèrent les premières fusées éclairantes et quelques feux de Bengale les hommes se dirigèrent vers leur poste sans hésitation. Sur la dunette arrière, Bush avait pris son poste d'observation entouré de sa garde rapprochée, Lea et Serena. Elles avaient fière allure avec leur casque à plumet . Bush qui n 'était pas au courant de leur dernière trouvaille, pensait qu'il s'agissait d'une tenue d'amazone. Il avait été trompé ou troublé par le « Péplum » très court qui mettaient en valeur les cuisses musclées de ces deux déesses chasseresses.
Mais en y regardant de plus prêt, chacune était armée d'un trident et d'un filet plombé.
Il s'agissait donc d'une tenue de gladiateur; et plus exactement de « Rétiaire ».
Bush regretta quant-à lui, qu'elles n'aient pas pousser la reconstitution historique jusqu'à apparaître torse nu. Ce qui aurait assurément « Médusé » l'ennemi.
(Chère lectrice, comment trouvez-vous cet hommage à la féminité? Si le ton est un peu machiste, l'admiration n'en n'est pas moins sincère. Jugez en par vous même)
On entendit la voix rauque de Serena, dont elle accentua le ton naturellement grave:
- Serena: « Si tu n'effaces pas immédiatement ce sourire libidineux de ton visage, je te transforme en eunuque pour le reste de ta vie! ….enfin au moins pour un bon moment »


Voyant apparaître Leo en jupette, Bush paraphrasa Jules Cesar et s'écria:

- « Tu quoque mi fili »(Toi aussi mon fils)

Leo conseillé par Lea, avait revêtu une panoplie de « mirmillon »
Bouclier rectangulaire des légionnaire romain.
Casque surmonté d'un cimier, permettant des attaques tête baissée.
La « Manica » sorte de protège-bras segmenté de cuir épais, au bras droit.
Les « Ocrea » de cuir également, protégeant les tibias.
Le glaive court et droit complétait l'armement.

Pour le reste un peplum identique à celui des filles; laissait le buste dénudé.
Certes, l'allure était guerrière, mais l'ensemble aurait certainement enamouré bien des matelots. Il y eut des soupirs de regrets, mais aucun commentaire salace. Le duel de la veille, avait été vécu comme une épreuve initiatique au passage de l'adolescent à l'âge adulte.
Lea ne voulant pas être en reste, salua en se frappant le torse du poing:

- « Ave Cesar, morituri te salutant »( Salut ! César, ceux qui vont mourir pour toi te saluent)

Ce à quoi Bush qui avait du mal à garder son sérieux, (mais qui connaissait ses classiques), répondit en levant le bras tendu à l'horizontal ;

- « Ave » « Quod volet populus » (que demande le peuple)?
Et les rétiaires de répondre« Panem et circenses, ô Cesar» (Du pain et des jeux)

Bush: « Pour le pain il faudra attendre un peu, mais que les jeux commencent »

Pour certains les choses étaient commencées et bien commencées. Le capitaine Dracay
occupait une position sur le gaillard d'avant. Les officiers en uniformes formait un carré défensif autour de lui. Les fusiliers avaient troqué leurs mousquets et leurs baïonnettes pour des perches dont la pointe était protégée par un bouchon de cuir.
Dans un premier temps, les 'Tamise' furent arrêtés par ce mur de lances. Mais les premiers plongèrent dessous et culbutèrent les fusiliers en les tirant par les jambes.

Si la première ligne s'effilochait, la seconde ligne en reculant, jeta vers les assaillants des poignées de petites billes de fer qui furent immédiatement efficaces. La vague d'assaut en marchant sur les billes perdit son élan, en perdant l'équilibre. Cependant ces pièges allaient gêner tous les participants, ne faisant pas la différence entre assaillis et assaillants. Il était nécessaire de se déplacer en trainant les pieds si on ne voulait pas être déséquilibré. C'était pire que de se battre sur le pont mouvant habituel, mais cela fit prendre conscience à beaucoup, que dans ce type de combat le principal était de garder son équilibre sur ses deux pieds. Leo voyant que l'action marquait le pas, s'élança dans les Haubans au cri de « Les gabiers 'Tamise avec moi' » les autres répondirent  « Les rétiaires avec nous »
Les filles comprirent que leurs filets pouvaient être un élément décisif dans une attaque menée depuis la mâture.
Les fusées éclairantes permettaient à peine aux belligérants de se reconnaître et encore pas toujours. Personne ne levait les yeux vers le ciel, car le seul fait de regarder dans la direction de cette lumière, rendait aveugles provisoirement.
C'est donc sans opposition que Leo et son équipe se retrouva dans le mat de misaine.
Il répartit les gabiers deux par deux, leur assignant une cible précise.
Le rôle des filles était évident, elles lanceraient leurs filets au dessus du capitaine puis l'attaqueraient ensemble. Dés que tout le monde eut rejoint son poste, sur un coup de sifflet de Leo, la foudre s'abattit sur le pauvre Gracay.
Les filets empêtrèrent plus de la moitié des occupants de la proue les gabiers se contentèrent de marcher sur les bords des filets pour immobiliser ceux qui étaient dessous. Les filles tenaient les autres en respect à l'aide de leurs tridents, leur habileté à l'escrime les rendait invulnérables
Leo se tournant vers Serena proposa; « Voulez vous recevoir la reddition de l'ennemi »

Serena s'avança et s'adressant solennellement à Gracay « Capitaine pour épargner la vie de vos hommes, qui se sont vaillamment battus, acceptez vous d'amener votre pavillon ? »
Au moment ou Gracay se défaisait du filet et se préparer à se rendre; il faillit perdre l'équilibre, au lieu du « oui » attendu il s'écria « Que je sois pendu sur l'heure si.... » « mais par la barbe de Neptune..... »
Serena ne comprenait pas bien ce que Neptune venait faire dans cette histoire aussi insista-t-elle « Alors c'est oui ou c'est non? »
-Dracay répondit : « Vous ne sentez rien, vous ne sentez donc rien. Eole arrive à la rescousse! »
Serena pensa « ouh là là il a du prendre un coup sur la tête » et Lea lui sautant au coup, hurla a plein poumon « Eole Ouiiii.....c'est Eole »

Serena pensa:  « Madre de dios....est ce qu'ils sont tous devenus locos »

Et la voile de misaine claqua brusquement au dessus de sa tête.
La Tamise reprenait vie, le pont bougeait, les hommes hurlaient.
La Tamise faisait n'importe quoi. Il n'y avait personne à la barre, le souffle de vent s'arrêta brutalement comme il était venu. La Tamise s'immobilisa à nouveau.

Bush et Dracay savaient bien que le vent aller donner à nouveau, il était temps de reprendre les affaires en main.

(Chére lectrice, j'espère que vous avez apprécié le talent de nos amis, au sens théâtral du terme. Je crois qu'ils n'ont pas fini de nous étonner.)

Prochaine étape le cap de bonne espérance:

On « passa la barre » en d'autres termes, on franchit l'équateur avec beaucoup d'optimisme.
En entrant dans la zone des alizés, on espérait être à l'abri des caprices du vent, il n'en était rien.

En se levant une demie heure avant l'aube; Bush savait qu'il pourrait assister au lever du soleil.
Le vent était très faible le matin, il forcissait vers neuf dix heures et gardait sa constance jusqu'en fin d'après midi, pour faiblir la nuit et ce avec une régularité de métronome. En gros six mois de l'année c'était la période des alizés sous les tropiques.

Ce matin là il prenait son plaisir égoïstement accoudé au plat bord. Il senti le parfum de Serena avant de sentir sa main sur son bras. Il se tourna vers elle et compara la couleur de ses yeux à celle de l'océan. les yeux de Serena étaient aussi bleus mais avec des nuances violettes et des irisations dorées.

Bush était très amoureux de Serena. Pourtant il savait qu'il ne pourvait pas vivre sans la mer, et se senti coupable. Enfin un peu coupable.
Il avait la chance de profiter des deux à la fois pour l'instant. Mais dans l'avenir.....

c'est à ce moment précis, qu'il pensa que son avenir passait par une certaine enveloppe « A n'ouvrir qu'au passage de l'équateur »

Il demanda à Serena de l'excuser il fallait qu'il aille chercher quelque chose dans sa cabine.

Bush a un cas de conscience et beaucoup d'amis:

Bush connaissait ce type d'emballage en toile à voile, lesté pour couler s'il fallait s'en débarrasser par dessus bord.
En l'ouvrant il y trouva pas une, mais deux enveloppes. Sur l'une il reconnu l'écriture de Nelson, il la mit de côté. L'autre avait un cachet de l'amirauté, il le fit sauter et commença sa lecture en sautant l'introduction (toujours identique et sans intérêt).
Au fur et à mesure de sa lecture, il avait l'impression que son sang refluait vers ses pieds; comme si il allait se mettre à couler hors de son corps. Donc il était en train de se vider.
Son coeur sans rien à pomper devait normalement s'arrêter. Il fit un effort surhumain pour ne pas s'évanouir.

Il venait en quelque sorte de lire son arrêt de mort.



3- Corsaires et Forbans



Le commandant Bush, pour avoir prêté assistance aux mutins du 'Flame', pour avoir facilité la fuite de deux vaisseaux de lignes le Censeur et le Ca-Ira ainsi que de leurs équipages....... devait se présenter le 30 janvier à bord du navire amiral de la flotte en méditerranée ou se tiendrait le tribunal.....etc faute de quoi serait reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés...etc
déclaré hors la loi.....perdrait ses droits civiques....etc

La première idée qui lui vint à l 'esprit c'est que la date fatidique était passée de quelques jours. La seconde ; qu'aurait-il fait s'il avait ouvert les ordres avant? Avant de rentrer dans le pot au noir..... Il ouvrit la lettre de Nelson, elle commençait par cette phrase:

« J'espère que tu auras ouvert ma lettre, avant de prendre connaissance de celle de l'amirauté. Mais tel que je te connais ce n'est certainement pas le cas. »
« Je ne t'apprendrai rien en te parlant des ravages commis par les corsaires français ces derniers temps. Il nous faut infiltré un informateur au sein de ce nid de frelons, en évaluer le nombre et si possible anticiper leurs actions. »
« Pour que ton arrivée n'éveille aucun soupçon, tu bruleras ma lettre et tu laisseras tes ordres enfermés dans ton bureau, mais pas cachés. si tu es suspect, cette condamnation est le garant de ta bonne foi. »
« Recopie les coordonnées qui suivent sur une carte ou mieux apprend les par coeur. A cet endroit prêt de la cote nous avons coulé dix caisses dont le contenu sera précieux lorsque nous attaquerons l'ile de France. Les Bengalis qui sont à bord de 'La Tamise' sont des pêcheurs de perles ils t'aideront à récupérer les coffres le moment venu. Un contact t'attendra tous les premier janvier et premier juin dans la baie d'Antongil à Madagascar. »
« Dis voir? Quel effet ça fait d'être un corsaire? Déjà riche avant d'être célèbre ? »
Ton ami Horacio Nelson.

Bush était en proie à trop de sentiments contradictoires pour avoir les idées claires.

Par quoi commencer?

Il devait réunir l'équipage.

C'est ça réunir l'équipage, mais pour leur annoncer quoi?

Pour leur annoncer qu'ils étaient des mutins; injustement condamnés? Qu'ils seraient pendus haut et courts s'ils tombaient aux mains des anglais?

Serena devait être informée avant. Mais pour sa sécurité, il ne pouvait pas lui confier toute la vérité.
Il brula la lettre de Nelson.

Serena en pénétrant dans la cabine comprit que quelque chose ne tournait pas rond.
Bush lui tendit le document sans faire de commentaires.
- Serena lui posa la question qu'il attendait. « Nelson était au courant, n'est-ce pas? » Il a facilité ta fuite. » « Il n'a pas agit seulement au nom de votre amitié. Il savait qu'il serait tenu pour responsable, sans la protection des instances supérieures ».

- Bush: « En somme tu veux savoir ce qu'il y a derrière le miroir? »

-Serena: « J'ai lié mon sort au tien, depuis le jour ou je t'ai rencontré. Quelque soit le chemin que tu choisiras, je serai avec toi. » «  De toute façon on ne sera pas trop de deux pour résoudre les difficultés qui t'attendent. Alors décide toi! veux tu passer ton temps à mentir à tout le monde? » « Cela ne te ressemble pas »

Bush: « Non !... »lui répondit Bush, « Je savais que je ne pourrais pas te protéger en te mentant »« Pas plus qu'en mentant aux jumeaux, tu sais que je les considère comme s'ils étaient nos propres enfants. Et puis tu n'as pas mis longtemps à comprendre. Je fais confiance à leur sagacité, pour arriver aux mêmes conclusions que toi. » « Dis leur de venir nous rejoindre avec Dargenson.et Dracay »

Une fois tout ce beau monde réuni dans la grande cabine, Bush leur exposa la situation:

Bush: « Je vous ai réuni pour vous faire part d'un secret dont nous seront les seuls détenteurs. Le connaître nous mettra en danger, en danger de mort si nous sommes découverts. Comme vous pouvez le constater je me mets aussi en danger de perdre votre estime, si après mes aveux, vous décidiez de rejoindre L'Alerte. »

Personne ne fit de commentaires. Bush demanda à Leo de faire garder la porte par Outa et Simbad.

Bush, dés le retour de Leo, résuma les faits: « Si Nelson a été si généreux avec nous à Gibraltar, ce n'était pas par pure bonté de coeur. L'Angleterre est très malmenée de ce côté ci de l'océan indien. Les corsaires qui attaquent le commerce maritime font plus de mal à quelques uns, que toute la flotte de guerre française. »
« A mon avis les navires anglais ne peuvent rien contre les corsaires. Les plus grosses unités de commerce, sont sur-armés , le trafic se fait en convoi, sans la protection de la marine. »« Mes ordres sont d'infiltrer les corsaires qui s'attaquent au commerce anglais et de rapporter mes observations par un réseau dont l'un des maillon est à Madagascar. »« Le problème, vient du fait que l'amirauté pour me protéger m'a condamné à la pendaison pour mutinerie, avec tout l'équipage de La Tamise, et La Flamme pour faire bon poids.« Vous comprendrez mon hésitation à vous transformer en espions pour le compte de l'Angleterre contre les intérêts de la France. »

Devant le peut de réaction de son auditoire, Bush s'arrêta dans son monologue pour demander:

Bush: « Je ne sais comment je dois interpréter votre silence. »

C'est le bon sens du docteur qui le poussa à prendre la parole en premier:

Dargenson: « Je vais vous confier mon sentiment; en temps que plus ancien de cette honorable assemblée. Je tiens à préciser que mes convictions n'engagent que moi. » « J'ai fuis la France de la terreur, et comme les équipages de L'Alerte et du Coureur, je ne sais pas quel sera l'accueil de l'ile de France, mais je crains de ne pas avoir envie d'y poser mon sac. »« Vous ne ferez pas de moi un espion à la solde du Roi Georges, car je ne lui dois rien. Je me fais volontiers pirate sur ce magnifique navire qu'est La Tamise et je mets ma science au service de la communauté des « Frères de la côte » .

Les jumeaux, trouvèrent quant à eux, que le statu de pirates leur allait comme un gant.

Lea voulu apporter sa pierre à l'édifice, en posant quelques questions.

Lea: « Peut-on dire que les lois des frères de la côte, sont applicables dés aujourd'hui à bord de La Tamise »
« Oui » répondit Bush, « je ne vois pas ce que cela changera, les règles à mon bord ont toujours été très démocratiques, personne ne s'en est jamais plaint »
« Sans doute » Mais Lea avait visiblement une idée derrière la tête, elle ajouta; « Imaginons, que l'équipage, accepte de passer du statu de marin de sa gracieuse majesté, à celui de mutins dont la tête est mise à prix » « qui nous dit qu'il n'en tiendront pas Bush pour responsable » « Et qu'ils se mutineront pas en se choisissant un nouveau capitaine »

Se tournant vers Bush :« Quelle serait votre réaction »
Bush: « Dans ce cas je me verrais dans l'obligation de tout leur dire »
Lea suggéra: « Que ce n'était qu'une blague, pour les faire rigoler, que rien de tout cela n'est vrai?»
Bush: « Mais pas du tout, je leur montrerais.... »
Lea: « Qu'allez vous leur montrer les cendres de la lettre de Nelson, ou le document officiel qui les a condamné sans jugement, à être pendus haut et court »
Bush : « ….........? »
Lea: «  Je ne vois qu'un moyen de le savoir, allons leur demander »
Dracay: « Et s'ils souhaitent se choisir un nouveau capitaine, nous proposerons les candidatures de Lea et celle de Leo, avant qu'ils se choisissent qui que se soit d'autre »

Comment sont élus les amiraux chez les pirates:

Aussitôt dit, aussitôt fait. On fit battre la rappel de tout le monde sur le pont.

Bush: «  Ecoutez moi avec attention, si ceux des derniers rang m'entendent lever la main » Visiblement l'usage du porte voix était très efficace, car tout l'équipage leva la main »
Bush « Je vais vous faire la lecture de mes ordres, comme il est de règle dans la marine anglaise. Sauf qu'habituellement cela à lieu au moment ou un capitaine monte pour la première fois à bord de son navire.»

Il fit la lecture complète du document, de la première à la dernière ligne, devant une assemblée muette de stupeur.

Bush ajouta: « Avez-vous compris, ce que cela veut dire »
Un matelot du premier rang leva la main, Bush lui donna la parole:
« Pour moi ça veut dire qu'on est des mutins comme les Flame, et que l'angleterre ne veut plus nous voir. Ce qui pour moi ne change rien, vu que je n'ai pas envi de revoir l'angleterre » le reste de l'équipage approuva.
Bush se sentant soulager par cette réaction, insista : « Ce nouveau statu, n'est même pas celui des corsaires, aucune nation ne nous a donné de lettre de marque. Autant dire que nous sommes en guerre contre le reste du monde. Que n'importe quel navire peut nous donner la chasse »
Réponse anonyme « Nous donner la chasse, oui....nous rattraper c'est une autre paire de manches »

Les choses étaient bien engagées pour Bush, qui voulu profiter des bonnes dispositions de son public pour régler définitivement le choix du capitaine.

Bush: « Il y a un point de détail à régler, vous devez vous choisir un capitaine »

Incompréhension total du public

-  Bush: « La loi des frères de la côte vous régit à compter de ce jour, et exige que vous vous élisiez un capitaine » « Vous allez voter en levant la main, et je compterait les voix »« Dés à présent j'ai trois candidats possibles, Lea, Leo et moi même » »y a t il d'autres candidat? »
Un matelot qui était chargé de battre le tambour pour le branle bas de combat demanda:  « Qu'est ce qui faut faire pour être candidat? »
« Il suffit de me le dire, quel est ton nom ? »
« Tambour-battant mon capitaine, c'est comme ça que tout le monde m'appelle, vous voulez mon nom d'avant, d'avant que je sois mutin? »
« Tu me donnes celui que tu veux »
« Si je peux choisir alors je préfère Tambour-battant dit le mutin »  «  Vu que si je suis 'zélu' je préfère Capitaine Tambour-Battant à Capitaine Le Mutin »

Il y eut de gros éclats de rire, qui firent chaud au coeur de Tambour battant. Il aurait au moins les voix d'une partie des rieurs.

Bush demanda « Y a-t-il d'autres candidatures?.... Non?...., nous allons donc procéder au vote »
Que ceux qui veulent Lea pour Capitaine lèvent la main!.........

Une vingtaine de mains se levèrent, pour la plupart, de jeunes officiers, ou des matelots qu'elle avait soigné.

- « Que ceux qui veulent de Leo comme capitaine lèvent la main »

Une cinquantaine de mains se levèrent, Bush se dit qu'i n'aurait pas de mal à confier à Leo la responsabilité d'un commando, pour mener un coup de main.

« Que ceux qui veulent de Tambour battant comme capitaine lèvent la main »

On compta quatre voix, celles de Bush, Lea, Leo et celle de Tambour-Battant lui même;

Lea prit le porte voix

Lea: « Que ceux qui veulent de Bush comme capitaine lèvent la main »

Et là surprise personne ne leva la main.

Lea se renseigna:

Leo: « Personne ne veut de bush comme capitaine »

Un matelot s'avança et prit le porte voix:

« Que ceux qui veulent de Bush comme Amiral lèvent la main »

A l'unanimité Bush fut élu amiral.

Tout l'équipage voulu lui serrer la main pour le féliciter. Bush se voyait déjà serrant des mains jusqu'à la nuit tombée. Pour échapper à la corvée, il reprit le porte voix.

Bush: « Chers amis, merci de votre confiance, je saurai m'en montrer digne »
« J'ai deux nouvelles, une bonne et une mauvaise »
« La mauvaise c'est que je devrais dés demain m'occuper des promotions »
« La deuxième c'est que vous n'êtes pas de simples mutins, vous êtes des mutins riches »  « Dorénavant les prises seront réparties à parts égales; 1/3 des parts va au capitaine, 1/3 a l'équipage, 1/3 aux armateurs »
Un matelot: « Amiral ?......, pour La Tamise, qui sont les armateurs? »
Bush: « Ceux qui ont armé ce bateau, la marine anglaise » « Mais comme la marine vous a abandonné, les armateurs dorénavant c'est vous »
Un matelot: « Qui ça nous? »
Bush: « Tout l'équipage à égalité » « Vous êtes déjà riches » « Vous êtes tous associés à parts égales dans une entreprise qui s'appelle 'La Tamise', mais qu'il va falloir rebaptiser.» « Une boite avec une fente sera clouée au grand mat pendant deux jours, vous pourrez y mettre vos suggestion »

L'équipage retourna à ses occupations, mais les matelots avaient le sourire, ils se saluaient en se croisant sur le pont, ils s'adressaient la parole en s'appelant « Cher associé, cher armateur », c'était l'euphorie.

Bush passa le reste de la journée à visiter les autres capitaines.
Il rentra à bord de La Tamise fourbu, mais plébiscité par tous les équipages.
C'est un amiral heureux qui s'endormit ce soir Là.



Rencontre avec un Hollandais et un corsaire, …..un peu en même temps:

Mais c'est un amiral malheureux qui jaillit lendemain matin sur le pont.
Le responsable de quart était venu lui faire part d'une nouvelle incroyable, on avait perdu de vue le reste de l'escadre. Un brouillard opaque et très aveuglant été tombé brutalement, le vent été quasiment nul.

Le spectre du pot au noir menaçait-il à nouveau?.... Impossible sous cette latitude.

Bush demanda qu'on envoie des guetteurs le plus haut possible dans la mature; dans l'espoir de voir un bout de mât dépasser du brouillard.
L'inquiétude était palpable, tout l'équipage tendait l'oreille dans l'attente d'un bruit qui viendrait d'un autre bâtiment de l'escadre.

Tout à coup, il y eut un coup de canon de petit calibre.

Dans ce brouillard, personne ne pouvait dire de quelle direction venait le bruit.

Cela pouvait être un autre bateau du groupe, et pourtant Leo perché sur le hunier aurait juré que le bruit venait de devant. Il y eut des coups de feux, pas vraiment une fusillade, mais on se battait, droit devant, cette fois ci pas de doute.
Et ensuite plus rien, on gardait le même cap, mais avec ce vent faible, à midi rien n'avait changé. Leo commençait à s'ennuyer ferme, perché tout seul, perdu dans une rêverie, qui l'avait entrainé, loin, sur un littoral enchanteur.

Dans un vrai rêve de marin, le décor c'est souvent une ile sous les tropiques. La mer turquoise, le sable fin et blanc comme de la farine, et une fille à la peau couleur de miel qui sort de l'eau et vient s'assoir à vos cotés. Elle tord ses longs cheveux en une tresse qu'elle ramène sur sa poitrine. L'abondante chevelure sent la fleur de Tiarè, sa peau sent la vanille,.....Leo reprit pied dans la réalité avec l'odeur forte et entêtante du clou de girofle.

Ce mélange d'épices; c'était dans son rêve ou l'avait-il réellement senti ?

En tous les cas, maintenant il ne sentait plus rien. Il avait beau se tourner en reniflant vers l'avant , sur le coté au vent, rien.
Soudain, une bouffée d'air iodé et de senteur de souk l'environna, il était sur et failli crier sa découverte à Bush qui faisait les cents pas sur le pont. Mais le souvenir des coups de feux, lui revint en mémoire. On était a proximité d'un bateau de commerce bourré d 'épices, il l'aurait juré.

Avec l'agilité qui le caractérisait il eut tôt fait de se retrouver en face de Bush.

Bush: « Pourquoi fais tu encore des acrobaties dans les haubans alors que personne ne peut te voir avec cette purée de pois. »
Leo: « Je ne pouvais pas hurler depuis le haut du mât, le bateau est trop prêt on aurait pu m'entendre. »
Bush:  « Qu'est ce que tu racontes, qui est trop prêt? »
Leo: « Le bateau bourré d'épices, là tu ne le sens pas? »
Bush: « Oh si bon sang de bois! Je dirais du clou de girofle. »

Ce ne fut pas un branle bas de combat ordinaire, chacun rejoignit son poste comme à l'exercice mais à pas feutrés. Même tambour-battant qui faute de tambour, se retrouva armé d'une grenade dans une main et un boute feu dans l'autre. A ne lancer que sur ordre du responsable des grenadiers.

On distribua des armes à tout le monde. Des sabres d'abordage en majorité, des piques de six pied pour les plus maladroits. Des haches pour les forts à bras, cette arme était redoutable mais lourde et fatigante à la longue.
Les armes à feu étaient chargées, mais restaient au râtelier, elles seraient distribuées au
dernier moment, pour éviter les accidents.
D'habitude on envoyait les fusiliers dans les haubans, ils attendaient que les bateaux soient accrochés par les grappins, pour tirer vers le pont adverse. La plupart du temps ils ne visaient pas un individu en particulier, plutôt un regroupement, en gros ils tiraient dans le tas.

Outa préférait l'arc, et il avait fait des adeptes chez les gabiers dont Serena et les jumeaux.
Pendant le temps nécessaire à recharger une arme à feu, ils tiraient une dizaine de flèches.
Depuis les exercices d'abordage, les plastrons d'escrimeurs avaient été renforcés d'une feuille de cuivre, il n'en manquait pas à bord, la coque des bateau, sous la ligne de flottaison en était doublée.

Puis Bush donna l'ordre aux hommes d'aller se cacher à l'intérieur, ou de s'allonger sous le bastingage, et que les sabords restent fermés.

Il fallait donner l'impression d'un navire marchand.

Leo en tête de mât, cru voir quelque chose par le travers bâbord, Le brouillard s'éclaircissait, le vent donnait légèrement.

Cette fois il vit clairement un drapeau hollandais. Il envoya l'information par signes à Lea qui en informa Bush. Bush demanda que soit envoyées les couleurs de la république hollandaise,bleu,blanc,orange.

Une autre longue flamme flottait au vent qui chassait le brouillard, elle portait le sigle VOC (Compagnie Holandaises des Indes Orientales)

Le brouillard se dissipa brutalement, il était là ou Leo l'avait situé, un vaisseau très imposant, sous une pyramide de voiles blanches, splendide avec ses mâts immenses.

La Tamise était sur un cap de convergence, et gagnait sur le hollandais, pour Bush il était temps d'agir. Il fallait éviter de le dépasser. Bush fit signe au voilier d'envoyer une ancre flottante par dessus la poupe. L'ancre fit son office et La Tamise ralentit sensiblement

On ne remarquait pas une grande activité à bord du gros hollandais; mais, il déployait ses voiles hautes; et tentait de distancer la Tamise. Décidément le comportement de cet hollandais n'était pas très catholique (Lea aurait dit que c 'était normal, vu que les hollandais étaient protestants).

Le fait est que le Standvastigheid (la résolution), avait infléchi sa route pour mieux prendre le vent, il semblait plus à l'aise aux allures portantes. Bush se tourna vers le voilier responsable de l'ancre flottante, et ordonna de remonter ce qui freinait La Tamise.

Nous allons vite savoir ses intentions, que personne ne réponde, surtout s'il nous tirent dessus, je le veux intact.
Bush suivait les évolutions des marins sur le pont, peut être une cinquantaine tout au plus. Même sur un navire de commerce comme celui ci cela semblait peu.

Bush pouvait aligner cinq fois plus de combattant bien entrainés aux techniques d'abordage. Ce qui l'étonnait le plus, c'était de voir toute la batterie basse dont les sabords restaient clos. L'état de la mer et la force du vent n'expliquaient pas cette anomalie.
Un panache de fumée se détacha de la proue, Bush compta les secondes qui s'écoulaient avant d'entendre le son, moins de trois secondes, on étaient déjà à portée de tir. Ce que confirma la gerbe qui apparu à deux encablures sur tribord de la proue.
Bush se dit qu'il allait devoir faire preuve d'imagination, s'il ne voulait pas se faire démâter par un coup chanceux.
Il donna l'ordre d'envoyer tous les gabiers à leurs postes, s'adressant au barreur, il l'informa: « tenez vous prêt à virer lof pour lof, le vent n'est pas trop fort et les mâts sont solides, mais je vous rappelle que cela reste une manoeuvre délicate . Je compte faire deux fois la même chose. Dés que nous aurons viré et que nous seront établis tribord amure, vous attendrez d'avoir croisé son sillage et vous vous préparerez à revenir bâbord amure. Vous ne tournerez la barre que sur mon ordre et sans vous pressez outre mesure. Attendait de sentir le gouvernail mordre et la barre durcir et faite le moi savoir clairement. »
Il prit le porte voix « Les gabiers prêts à étarquer, à plat, allez y » L'effet de cette préparation se fit sentir immédiatement, La Tamise prit de la gite, le barreur du se faire aider. Ils n 'étaient pas trop de deux pour empêcher le bateau de leur échapper. Bush lança un oeil vers la barre, tout allait bien, le deuxième barreur avait le sourire, Simbad faisait son métier, toujours là ou on avait besoin de sa force.
« Parez à virer à la barre » « Oui Amiral, parés ».... « maintenant! Virez! »

La proue passa gentiment et sans à-coup, les voiles pivotèrent, les focs se gonflèrent brutalement, on avez viré, il fallait border correctement pour ne pas laisser La Tamise partir au lof.

La manoeuvre avait été exécutée à la perfection, « Le gouvernail à mordu ! » (Bush pensa qu'il devait avoir mordu depuis quelques temps et heureusement pour eux.) Il ne fit pas de commentaire.

Un deuxième tir parti du même canon que précédemment, et passa on ne sait ou dans l'indifférence générale.

« Attention à tous, bravo pour l'empannage, c'était si beau, qu'on recommence de l'autre bord, les gabiers à tendre à plat, tenir la barre » « Parez à virer »... « Virez! ¨ Pour la barre !.... à venir doucement le plus prêt possible de sa hanche bâbord,..... je veux avoir son pont en enfilade »

L'exécution était du travail d'artiste, le seul danger venait du canon, que Bush voyait dans sa lunette. Il semblait dangereusement proche, sa gueule noire regardait Bush dans les yeux. Il eut le temps de se dire qu'il n'en réchapperait pas, et tout se brouilla dans sa lunette. Il cru avoir été touché, le vacarme avait atteint ses tympans avec une telle brutalité qu'il lâcha la lunette pour se mettre les mains sur les oreilles.
Simbad, s'était précipité. D'une main il rattrapa la lunette avant qu'elle ne touche le pont, de l'autre il ceintura Bush qui vacillait.

Il y avait plus de peur que de mal, le boulet avait fait un trou bien net dans la voile d'artimon. Bush se dit qu'il devait rapidement se ressaisir.

Reprenant son porte voix il ordonna  « Tout le monde à son poste, faites sortir les équipes cachées dans l'entrepont » « Faites distribuer les armes à feux » « Préparez les grappins » « préparez-vous à passer à l'abordage »


Bush et Simbad se portèrent aux avant-postes. En arrivant au bastingage, il s'aperçu que les grenadiers attendaient leurs ordres. Il prit une grenade la donna à Simbad et garda la boute feu .

« Allez y maintenant feu à volonté »

Les grenadiers trop heureux de rentrer en action, balancèrent une douzaine de ces boulets meurtriers, mais une seule grenades atteignit son but, celle lancée par Simbad.
Bush hurla:

-  « Attendez de pouvoir compter les dents qui leur manquent sur le devant de la mâchoire, pour lancer. Choisissez les endroits ou ils sont le plus nombreux, bon sang de bois » « Et qu'est ce que les fusiliers attendent pour tirer » « feu à volonté »

Lea et Serena avaient rejoint le gaillard d'avant, qui était au niveau de celui du hollandais.
Elles cherchaient des cibles à portée de leur arcs. Un homme jeune de belle stature, portant un tricorne crânement incliné sur le côté, était visiblement le capitaine.

Lea à contre coeur encocha sa flèche, visa, mais ne tint pas compte de la dérive due au vent, sa flèche se planta en vibrant au pieds de sa cible. Serena avait tiré en même temps
mais un matelot s'était brutalement dressé, comme pour protéger le capitaine, c'est lui qui reçu la flèche dans l'épaule.
Le jeune homme se précipita sur son ami blessé et lui fit signe d'aller se faire soigné.
Il semblait furieux quand il se tourna vers l'endroit d'ou venait le tir. Il eut un moment d'arrêt en voyant les cheveux longs de Serena, qui même réuni par un catogan ne pouvaient pas être ceux d'un homme, ce que lui confirma le reste de la silhouette.
Il ôta son tricorne, et fit une révérence très, exagérée,...... très Versailles.
- Pierre l'Hemite

Lea à qui ne s'adressait pas cette révérence interpela Serena:

« Ton mari va être content de savoir, que dès qu'il a le dos tourné, tu fais de l'oeil à un capitaine Français? »
« Qu'est ce que tu racontes avec ton capitaine français? …..Sur un bateau hollandais, c'est peu vraisemblable. »
« Je ne sais pas si le bateau est vraiment hollandais, mais son capitaine est vraiment français. Tu peux me croire. Il n'y a qu'un français pour avoir autant de bravache et autant de goût pour son allure vestimentaire, regarde ses bottes et dit moi d'où elles viennent. »
« Mais tu as raison, et ce n'est pas un sabre qu'il a en main c'est une épée, et de facture française cela est certain. »
« On a à faire à des corsaires français, équipage de prise ce qui explique, qu'ils soient si peu nombreux. Il faut aller avertir Bush! »
« Pourquoi, ce n'est pas si important que cela pour lui, et puis c'est trop tard il est déjà passer sur le hollandais. »



Aprés une bordée de grenades qui fit beaucoup de fumée et peu de dégâts, Bush sauta sur le pont du hollandais, Simbad à ses côtés.

L 'amiral hurlait à tue tête « A moi les Tamise....les Tamise en avant » il n'avait nullement besoin de les encourager.

Personne ne l'écoutait.

Tout le monde hurlait n'importe quoi majoritairement des grossièretés en anglais « Viens voir ici boufeur de hareng » « Pas de cartier pour ces foies jaunes » « Tuez les tous; le diable reconnaitra les siens » cela pour les plus éduqués, pour les autres les apostrophes étaient plus simples et plus corsées
« Go to hell  hass hole » (Ce qui pourrait se traduire par, vas mourir en enfer trou du c...)
« Bluddy basket » (qui en bon français donne: résidu de fausse couche)

Et autres gracieusetés ou l'imagination le disputait à la salacité.

Le principal était de conjurer sa peur et de faire du bruit avec sa bouche, plus fort que les copains.

(Chère lectrice, je me vois dans l'obligeance de faire appel à votre indulgence, je ne fais que rapporter ici, les faits tels que les jumeaux les ont vécus)


Pendant que le gros des forces de Bush était occupé à étriller le gros des forces de l'ennemi; les filles n'avaient pas perdu leur temps.

Avec toujours autant de panache, le jeune capitaine, bien campé sur ses jambes, attendait
qu'on finisse de poser une passerelle, pour permettre à ces dames de venir à bord.

On voyait qu'il ne les connaissaient pas.

Lea et Serena se regardèrent et sur un signe de connivence, sautèrent sur le hollandais.

Le jeune homme, les salua et se mit en garde, comme s'il s'apprêtait à leur donner un cours d'escrime.


Serena, se mit en garde, et après deux ou trois fausses attaques, jugea que son adversaire était de taille à se défendre. Elle décida de passer tout de suite aux choses sérieuses.
Elle marqua un temps,... Par une fausse attaque, présenta à son adversaire une ouverture, pour l'inciter à attaquer. Ce qu'il fit sans s'engager complètement, elle para facilement mais en reproduisant la même ouverture, qui n'aboutit pas à l'attaque espérée,

Pierre, (car tel était le prénom du jeune homme) rompit au lieu de s'engager, la botte avait fait long feu.

Ce que voyant Lea lui cria, « Laisse le moi! » Serena recula pour laisser le champ libre.

Lea ne se mit pas en garde, elle tenait son épée dans la main gauche très haut quasiment à viser le front de son adversaire. Tout en courant sus, elle passa sa main derrière son épaule et dans le même geste expédia un couteau de lancer de trente centimètres vers son adversaire, sans viser.
Le reflex du jeune homme fut de parer le projectile qui lui arrivait en pleine poitrine. Il faucha le couteau meurtrier, qui valdingua sur le pont, mais pour se défendre il avait du quitter Lea des yeux une fraction de seconde.
Ce fut cette fraction de seconde qui lui fut fatale, car Lea empoignant son épée à deux mains et faucha celle de son adversaire avec une telle force, qu'elle le désarma.

Il était là, les bras écartés, Mais ne semblait pas inquiet, Lea l'entendit dire:

Pierre: « J'ai failli à la première règle fondamentale » « Il ne faut jamais sous estimer un adversaire » « Je suis prêt à payer cette leçon,.. cher,.... même très cher. La valeur d'un trois pont. » « Je me rend et je salue en vous mademoiselle, la beauté et la vaillance »
« ??....??????...... ».Lea ne savait trop quoi répondre, la pression était retombée, elle ne trouvait pas ses mots.
Il la regardait dans le fond des yeux, mais sans ce sourire canaille et prétentieux qu'il avait affiché jusque là.
Elle retrouva assez de maitrise d'elle même pour lui dire « Si vous me donner votre parole d'honneur, de ne pas chercher à vous évadé, je ne vous ferai pas lier les poignets »
Pierre oublia de répondre à la question, étonné d'entendre Lea lui parler en français, il demanda  « Vous êtes française, mais les autres sont anglais, en tous les cas vous n'êtes pas hollandaise. »
« Nous ne sommes pas plus hollandais que vous » « Je crois même que nous sommes un peu pirates tous les deux » « Mais visiblement nous sommes ennemis »

Les dernières résistances des français cédèrent dés que leur capitaine fut fait prisonnier.

En si vaillant équipage:

Bush fit passer en priorité les blessés à bord de La Tamise. Le reste des pirates, la moitié environ, était parqué sur l'avant du bateau hollandais.

Bush et Simbad suivis de Serena et des jumeaux se dirigèrent vers la cabine du capitaine la porte était verrouillée, Simbad l'enfonça d'un coup de pied.
Un homme en bras de chemise, était assis au bureau, il était en train d'écrire. Il bondit sur ses pieds à la vue de Simbad. L'apparition de ce géant au visage transpirant balafré de trainées noires, brandissant une hache rouge de sang avait de quoi terrifier n'importe qui.
N'importe qui ce fut : « Joachim Van der Stel capitaine du Standvastigheid », comme il se présenta à Bush.
Joachim, parlait anglais couramment, il comprit vite que son statu de prisonnier d'un corsaire français venait de changer, en prisonnier d'un pirate anglais.
Mais curieusement il ne se sentait pas en danger. Etait-ce la présence de ses deux jolies femmes, qui le rassurait ? Ou simplement la bienveillance qu'il lisait dans leur regard.
Toujours est-il qu'il voulu éclaircir sa situation:

Joachim : « Dois-je me considérer comme votre prisonnier? Si c'était le cas sachez que le pirate français qui m'a arraisonné fait actuellement voile vers le cap porteur d'une lettre de ma main pour qu'il lui soit remis le montant de ma rançon et de celle de mon vaisseau. » « Je sais que ma famille est riche, mais pas assez pour payer deux fois la même somme. D'un autre côté, il est fort improbable que vous puissiez le rattraper, le capitaine Dutertre commande le malartic une flute très rapide. »
Bush lui dit que sa petite escadre avaient deux bricks qui pouvaient essayer de rattraper Le Malartic. Il proposa à Joachim de le suivre.


Arrivé sur le pont Joachim eut du mal à croire à ce qu'il voyait. Toute l'escadre au complet les deux bricks encadraient L'Alerte. Derriére les deux 74 paraissaient invulnérables.

Joachim , se tournant vers Bush, il lui demanda:  « êtes vous venu pour vous emparer de la flotte Hollandaise du Cap? »
Bush se mit à rire,  « Non pas du tout, nous sommes des laissés pour compte, royalistes français persécutés par la terreur, marins anglais mutinés contre de mauvais capitaines. En un mot « Les frères de la côte de l'océan indien » nous cherchons un endroit calme, une baie bien abritée, ou nous pourrions fonder une colonie de peuplement. »

« Mais si vous le permettait, je vais donner mes ordres. »

Bush résuma la situation aux capitaines des bricks, leur demanda de prendre Bois Dambert à leur bord et d'aller directement à Port Louis le déposer. Ensuite de patrouiller au large et d'arraisonner la Malartic avant qu'il ne se réfugie à Port Louis.

Le jeune capitaine français qui s'appelait Pierre l'Hermite, demanda l'autorisation d'embarquer sur le coureur.

Pierre: « Capitaine Bush, n'aillez crainte je ne tenterai pas de fomenter une mutinerie pour m'emparer du brick à moi tout seul. J'ai des comptes à régler avec Dutertre, et je connais très bien les atterrages autour de port Louis. Sans vouloir vous vexer, je ne parle pas l'anglais couramment et je serai plus à l'aise avec un équipage français.
Bush ne réfléchit pas longtemps, il s'adressa au capitaine La Villegris du Coureur. « Capitaine, avait vous besoin d'un second? »
La Villegris: « Oui d'autant que j'ai du confier le canonnier qui en faisait office aux bons soins du docteur. C'est donc avec plaisir, envoyez votre canot, ajouter un baril de morue salée, les vivres baissent à bord. »

Lea vit partir Pierre l'Hermite avec un petit pincement au coeur.

- Serena qui vit passer un voile de mélancolie dans le regard de Lea la consola d'un « Tu connais le proverbe? Un de perdu... »
- Lea : « Oui, je sais, mais je me demande ou je vais en retrouver dix, à la vitesse ou se font les nouvelles rencontres, je serai vielle, avant d'avoir vécu »
- Serena: « Vieille, tout dépend de ce que tu appelles vieille »
- Lea « Vieille comme toi » Lea fit mine de se sauver en riant Serana fit mine de la poursuivre « Tu sais ce qu'elle te dit la vieille.... »

Bush se tourna vers Joachim. « voilà un problème qui suivra son cours et nous récupérerons votre rançon, ce qui nous dédommagera de notre peine, et si nous n'y parvenons pas tant pis pour nous. Vous pouvez vous considéré comme un homme libre à compter de maintenant »

Joachim le remercia chaleureusement et lui demanda s'il accepterait de retourner dans les appartements de La Résolution.
Bush: « Notre discussion a-t-elle un caractère secret? »
Joachim: « Non pas du tout, j'ai une proposition à vous faire cela intéresse votre expédition. »
Bush: « Dans ce cas je souhaite que d'autres personnes y participent. Disons dans une heure dans vos appartements. »

A cette réunion, se trouvaient tous ceux qui avaient assisté aux adieux de Nelson.
En comparaison la grande cabine de l'Agamenon, passait pour spartiate à côté du luxe et du raffinement de celle ci. Bush se dit que c'était une cabine digne d'un amiral. Un amiral en fin de carrière peut être, donc pas pour lui.

Joachim: « Je me présente pour ceux qui ne me connaissent pas, je m'appelle Joachim van der Stel . Petit fils de Simon van der Stel, Qui fut d'abord commandeur de la ville du Cap. Le premier gouverneur de la colonie. Je suis attendu au Cap pour prendre le poste de gouverneur à mon tour. »
« Mon ancêtre gérait un domaine qui s'étend de Muizenberg sur l' océan indien aux montagnes de Steenberg et de Wynberg. Il a transformé toute la région en concédant des terres aux colons néerlandais afin de développer les cultures. Il a fait également planter plus de huit mille arbres. »
« Mais sa passion c'était le vin. il appréciait par dessus tout les vins français . Et qui pouvaient mieux que des français créer un domaine viticole. » « En 1688 il concéda des terres dans la vallée d'Olifanshoekaux à quelques 200 Huguenots français débarqués au Cap à la suite de la révocation de l'édit de Nantes par Louis XIV. »
« Le domaine familial est encore aujourd'hui immense il s'étend jusqu'à la mer. A l'est du Cap , il y a là une baie très abritée des vents dominant « Simon's Bay » j'en connait toutes les caractéristiques, c'était mon territoire de jeu quand j'étais enfant. Je suis sur que la baie pourrait contenir toute votre escadre, la profondeur est suffisante, de gros bateau comme celui ci peuvent arriver jusqu'à la plage. On les échoue à marais basse pour les radouber.
« Voilà ce que je voulais vous dire. Nous avons déjà reçu des colons français, si les réfugiés de Toulon voulaient les rejoindre, sachez que nous le accueillerions avec plaisir. » « Et si la région vous plaisait au point d'y fortifier un port, en temps que gouverneur du Cap, je pourrais obtenir du conseil que vous y installiez un comptoir. »« Sachez que cette proposition est intéressante pour nous aussi. Car nous ne serions pas de force à nous opposer à la convoitise des Français ou des Anglais. Votre flotte nous mettrait à l'abri d'une mauvaise surprise. »

On se sépara pour réfléchir, mais la proposition présentait de nombreux avantages.

Bush, Serena et les jumeaux ne voyaient que des avantages à faire alliance avec une nation de marchands. Les hollandais ne souhaitaient prendre partie ni pour les anglais, ni pour les français.

Il y avait aussi le fait une chose très importante aux yeux de tous: Rejetés de partout, il y avait longtemps que personne ne leur avait dit qu'ils était bien venus quelque part.

Le lendemain une réponse affirmative était fournie à joachim.

Symboliquement 'Le Résolution', prit la tête de l'escadre en défilant devant les quatre magnifiques pirates. ils le saluèrent allègrement de 11 coups de canons chacun .

Trois jours après, on était en vue de la montagne de la table.

Les mâts arboraient les couleurs rouge,blanc,bleu ce qui faisaient rirent les français qui eurent tôt fait de mettre le drapeau français à l'envers ou presque.

Une rade abritée, des gens accueillants, tout ce qu'il faut pour rendre un marin heureux:

Simon's bay qui est au fond de false Bay, à l'est de la ville du Cap, offrait un abri de choix. Il y avait sur la gauche une espèce de petite montagne, Bush pensa que depuis son sommet on devait voir les bateaux arrivés de loin, c'est là qu'il mettrait une vigie avec un sémaphore.
Tout au fond un petit village était niché dans une ravine et en arrière plan on voyait couler une petite cascade, pas de problème pour l'approvisionnement en eau.
La sortie de la baie serait facilement équipée par des fortins, avec quelques canons prélevés sur les vaisseaux. On pourrait rendre le site imprenable par la mer.
Il ne restait qu'a étudier, les défenses contre une attaque venue de la terre, ce qui était toujours la faiblesse des ports.

Et que faut-il pour rendre un docteur heureux ?

On ne tenait plus le docteur Dargenson, qui avait vu une plage occupée par une colonie de manchots du cap.

Il n'était au bout de ses surprises.

La communauté française, leur fit un accueil triomphant.

Une grande fête fut organisée dans la propriété de la famille de joachim, à Groot Constantia. Tout le gratin avait était invité. Tous les français, et tous les nouveaux immigrés. Joachim van der Stel, avait pris Bush en amitié, il se découvrirent un goût commun pour la chasse.

Ils partirent en expédition de plusieurs jour souvent avec le docteur.

Dargenson expliqua à Bush que « Safari » venait de l'arabe « Safara, qui voulait dire voyage ». il n'était pas question pour Dargenson de tuer des animaux mais de les observer et de prendre des notes. Pour ce faire, il trimballait tout un attirail de fioles et de bocaux pour prélever des insectes, Une loupe pour mieux voir les détails. Des produits contre les piqures et les morsures. C'est le lot de tous ceux qui tentent de capturer des petites bêtes innocentes, dès qu'elles sentent venir le danger.

Lea aurait fait observé, que les mêmes petites bêtes, si on les laisse en paix, ne piquent pas plus qu'elles ne mordent.


La dernière enquête de Dargenson

Le docteur Dargenson, était devenu en peu de temps l'homme le plus populaire du moment. Il faut dire que tous les blessés qu'il avait soignés, avaient survécu. Qu'il ne refusait jamais de se déplacer pour aller en consultation, et refusait d'être payer, si ce n'est en nature. Entendez par là qu'il acceptait en remerciement, tous les petits animaux ou insectes curieux.

Notre docteur avait le coeur sur la main. L'anecdote qui va suivre en est un exemple frappant.

Il avait repéré prêt de l'hôpital un trou qui devait être la tanière d'un porc et pic. Il y avait trouvé des morceaux de ces longues épines bicolores, caractéristiques de cet animal.
Un matin il se leva aux aurores, pour surprendre le porc et pic. Cet animal aux moeurs nocturnes, regagnait sa tanière au petit matin.
Ce qui intriguait le plus le bon docteur c'étaient les os à moitié rongés tout autour du trou. Il trouva sur les os des traces d'incisives, cette variété de rongeurs n'étaient donc pas végétariens comme les castors, mais carnivores.

A quatre pattes, il essayait de voir le fond du trou.

Il prit conscience qu'il était lui même observé, lorsqu'il vit une ombre sur le sol.

Deux jeunes garçons, le regardaient.

Le plus grand pointa sa main vers le trou, puis avec ses index il mima les piquants du porc et pique. Il porta la main plusieurs fois à sa bouche, puis se frotta énergiquement le ventre, son petit frère faisait aussi des ronds avec la main sur son ventre.

Dargenson décrypta facilement le message: « Il y avait au fond du terrier un animal avec des piquants.... très bon à manger. »

Le plus âgé des deux lui tendit un petit arc et une flèche; mais le docteur déclina son invitation, il n'avait nullement l'intention de tuer le pauvre animal.
Ce que voyant le plus petit, prit le docteur par la main.
Pour le guider jusqu'à une femme assise sur ses talons, devant un feu de bois ou rôtissait sur une broche un gros lapin. Du moins c'est ce que croyait Dargenson.

En quelques gestes le gamin, lui fit comprendre qu'il était en face d'un porc et pic rôti.

La mère des gamins arracha une cuisse et la tendit à Dargenson. Elle fit de même pour les deux garçons. elle plaça un morceau dans une petite calebasse avec des petits melons verts.

Dargenson remercia avec chaleur, d'autant que la chair du porc et pique rôti était succulente. Peut être encore meilleur avec un peu de sel.
Comme on l'a déjà dit, le docteur ne partait jamais en promenade sans sa musette de l'armée.

Entre une loupe à fort grossissement et un couteau , il trouva ce qu'il cherchait, un bloc de sel.
Il prit le couteau et racla un peu de sel sur sa viande, aussitôt les enfants lui tendirent leur morceau de viande.
Dargenson s'exécuta curieux de voir la réaction des gamins.
Ils savaient visiblement ce qu'était le sel. IIs léchèrent consciencieusement tous le sel avec un air gourmand.
Le plus grand fouilla dans la poche du docteur pour en sortir l'os avec les traces de dents du porc et pique. Il montrait son morceau de viande, les traces de dents, puis léchait son morceau de viande.

Dargenson eut du mal à traduire.

Et tout d'un coup la solution du rébus lui paru limpide. Le gamin avait dissipé le mystère du rongeur carnivore. C'est évident se dit Dargenson, le porc et pique, ronge des os pour le sel qu'ils contiennent.

C'est ravi et très énervé par sa découverte, que Dargenson entra dans l'hôpital.

Les gamins se dirigèrent vers un lit ou gisait un homme très affaibli, dans lequel Dargenson reconnu un des malades qu'il avait recousu la veille.
L'homme au court d'un chasse avait blessé un phacochère. La bête l'avait chargé, lui perçant la cuisse de ses défenses, et lui déchirant l'avant bras.
Le pauvre homme, avait parcouru dans cet état, des kilomètres en se trainant sur une jambe.

Le docteur pensait que les blessures n'étaient pas mortelles, mais qu'il avait perdu trop de sang pour en réchapper.

Il eut une pensée pour cette pauvre femme qui une fois veuve devrait élever seule ses enfants. Il pensait également que tous ces malades avaient une famille qui les attendait sous des buissons, assis dans la poussière.

C'est là qu'il eut l'idée de faire construire des cases pour abriter ces pauvres gens.

Il se mit à la recherche de Bush. Il le trouva en conversation avec un homme à l'allure de pasteur. Bush le voyant arriver, lui présenta le jeune homme.

Bush: « Docteur Vanderkemp missionaire anglais, Docteur Dargenson, entomologiste, botaniste, vétérinaire et accessoirement chirurgien de marine. »
Dargenson: « Cela vous va bien de vous moquer: évitez de vous faire étriper dans un abordage, sinon vous devrez accepter d'être soigné par un vétérinaire. Et ce ne sera que justice pour un âne comme vous, qui confond un zoologiste avec un vétérinaire ; » « Bonjour docteur Vanderkemp, quelle est votre spécialité, en dehors de l'église anglicane? »
Vanderkemp : « Je dirais, porter secours aux indigènes, avec un objectif précis me rendre sur l'ile de Madagascar. »
Dargenson: « C'est passionnant, je rêve de visiter Madagascar! Mais vous m'excuserez j'ai une urgence. »
Bush ironique: « Un éléphant a une rage de dent? »
Dargenson: « Non! C'est plus prosaïque que ça, j'ai cinquante cases à construire avant la saison des pluies. A ce propos comment vous y prendriez-vous pour mener à bien ce projet en un temps record? »

Bush sérieux: « Quatre hommes fabriquant quatre cases, soit disons cinquante hommes, plus dix pour couper le bois. Mettons soixante hommes qui mettrons une semaine à fabriquer une case, soit quatre semaines. »« En deux mois avec soixante hommes, bien encadrés ce serait faisable. »

Dargenson: j'ai suivi votre calcul, et je suis arrivé à un mois pas deux. »
Bush ironique: « J'avais pensé à soixante marins anglais, qui ne peuvent pas travailler aux heures les plus chaudes de la journée, sans tomber raides morts d'insolation. Mais si vous avez une potion miracle qui protège de la canicule je veux bien revoir mes calculs. »
Dargenson: « Non! Vous avez raison, disons deux mois. Combien cela couterait-il? »

Au lieu de Bush, c'est Vanderkemp,qui répondit à sa place:

« Cela ne vous coutera rien. Ma communauté acceptera de financer ce projet. Surtout si vous me promettez, de me débarquer à Madagascar lors de votre prochaine expédition. »
Dargenson était aux anges. « Docteur c'est la providence qui vous a mis sur mon chemin. Êtes vous occupé présentement? »
Vanderkemp : « Pas du tout, j'ai tout mon temps, avant le début des travaux. » - -Dargenson: « Capitaine quand pouvait vous réunir vos hommes. »
Bush: « Disons dans quarante huit heures, j'ai des travaux en cours. Il faut nettoyer la partie sous la ligne de flottaison. Malgré le doublage de cuivre les coquillages et les algues s'y accrochent. Le plus long ce n'est pas le radoub, mais le déchargement complet de tout ce que contient un navire de guerre canons inclus. Et le rechargement une fois le navire à flot à nouveau, bien entendu. »


Un docteur heureux d'étudier les moeurs des mangoustes:

Dargenson se tournant vers Vanderkemp, « Bon suivez moi je vais vous montrer quelque chose de comique. »

Ils descendirent vers la plage. Là où La Tamise était en chantier.

Une fois vidée et échouée sur le sable, un jeu de cordages et de poulies, frappé à la corne des mâts avait permis de la coucher sur le flanc.

Les matelots grattaient et arrachaient de longs paquets d'algues et de coquillages mêlés.

Une équipe était chargée de récupérer les coquillages comestibles.

Ce que Dargenson voulait montrer à Vanderkemp : c'était un groupe de petites mangoustes qui se tenaient à distance des marins, assises sur leur postérieur.
Leurs museaux pointait vers les coquillages objets de leur convoitise.

De temps en temps, un marin leur jetait une gourmandise dont ils avait cassé la coquille d'un coup de son racloir. Mais ce qui les amusait le plus; c'était de choisir un gros coquillage et de le leur jeter sans en casser la coquille.

La mangouste maintenant son coquillage avec une patte et sa gueule, partait sur trois pattes chercher un rocher plat.
Elle essayait d'abord la force en cognant le coquillage sur la pierre. Après plusieurs essais infructueux, elle l'abandonnait au soleil, en pleine chaleur.
Il ne fallait pas très longtemps pour que le coquillage se mette à cuire littéralement est s'ouvre tout seul.
Si la cuisson était suffisante; la mangouste, recevait sa récompense. Si en revanche, la mangouste glissait son museau pointu dans une coque encore vivante, celle ci se refermait cruellement sur son museau.
La pauvre bête sifflait et glapissait en courant vers ses congénères, qui devaient se mettre à plusieurs pour la sortir de ce mauvais pas.

Cela mettait les marins en joie, alors que les mangoustes, sifflaient de fureur et leur jetaient des regards noirs et courroucés.

Mais ce jour là les docteurs allaient assister à la vengeance des mangoustes.

Les matelots travaillaient, seul

Bataille du Cap